Certains auront remarqué à quel point l'Europe aura été absente du récent discours de politique générale du Président Sarkozy. A s'en fier au qualificatif d'historique que lui donne la presse, il convient alors de se poser la question de savoir comment cette ligne politique générale s'insère dans la logique d'ensemble des pays de la zone Euro, et notamment, nos principaux partenaires commerciaux au premier rang desquels l'Allemagne.
Hélas, vous ne trouverez guère dans la presse française de commentaires sur les annonces de politique générale allemande et pour cause : ceux-ci s'orientent désormais à l'exact opposé des choix français. Là où Angela Markel fait le choix de la maîtrise des dépenses et du maintien de la crédibilité de la monnaie et de l'action publique, Nicolas Sarkozy annonce sans complexes souhaiter augmenter les dépenses sans augmenter pour autant les recettes, laissant à ses successeurs le soin de s'accomoder de la facture.
Il est alors temps d'en prendre conscience : l'Europe est un mécanisme de régulation de telles divergences. En effet, il revient à chaque état, autonome dans sa politique économique, de trouver sur les mêmes marchés auprès des mêmes investisseurs les moyens, et notamment, les financements de son action : ou, plus exactement, un taux d'intérêt acceptable pour financer ses projets. C'est donc sur la différence entre le taux auquel empruntera la France et celui auquel empruntera l'Allemagne qu'on mesurera l'opinion de tout un chacun sur les stratégies désormais très divergentes menées d'un côté par le France, de l'autre, par le moteur de l'économie européenne réelle.
ce serait exactement la même problématique sans l'Europe, qui en l'occurrence (le financement dela dette publique) n'est un mécainsme de régulation de rien du tout !
Rédigé par : edgar | 24 juin 2009 à 09:34
à ce jour, on manque d'une autre définition pour toute politique européenne que "chacun fait pareil que les autres chez soi". Quiconque a une fois dans sa vie travaillé en équipe sait qu'en théorie, on optimise les efforts de chacun en lui proposant de faire ce en quoi il excelle, mais cela reste à faire comprendre à ces fonctionnaires dans l'âme que restent les architectes de l'Europe.
Ce qui n'est absolument pas le cas du Conseil, composé de politiques, qui, tous imparfaits qu'ils soient, sont inévitablement pragmatiques du fait de leur processus de sélection interne.
C'est donc bien plus pour l'Europe une question de capacité que de structure : être incapable d'imaginer n'est une qualité pour personne, sauf celui chargé d'appliquer une règlementation, et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne faut jamais le consulter quand on l'écrit.
Conclusion ? Pour faire de l'Europe ce qu'elle pourrait être, commençons par l'arracher aux fonctionnaires et à leurs émules.
Rédigé par : Gus | 24 juin 2009 à 11:51