En proposant aux autorités européennes de tester la viabilité des banques européennes, le FMI méconnait un aspect crucial pour la gestion de la "Crise", qui est que, dans le traité de Maastricht (article 105), qu'on imagine mal Dominique Strauss-Kahn ignorer, ce sont les autorités nationales qui ont conservé la mission de contrôle de la salubrité des pratiques des banques nationales.
On comprend certes bien pour le contribuable américain (qui, pour l'essentiel, finance le FMI) l'intérêt qu'il y aurait à ce qu'une coordination des politiques nationales de contrôle des pratiques bancaires dans l'Union ait lieu. Mais il suffit de se remémorer avec quelle sensibilité certains états membres, et pas des moindres, s'irritent dès qu'on parle de qualifier leurs pratiques bancaires pour comprendre pourquoi une telle coordination ne pourrait guère en pratique se concevoir qu'entre états ayant renoncé à toute ambition d'exister sur le marché international des services financiers à la construction duquel l'Europe, la vraie, celle des textes, aura si largement contribué.
Et d'ailleurs, pouvait-il en être autrement dans un marché unique dont le principal pilier est la concurrence interne, qui aspire à devenir l'économie la plus compétitive au monde en favorisant l'émergence de géants internationaux par la libre concurrence ? La régulation bancaire vise, précisément, à organiser la concurrence, à attribuer les rentes de position : tout ce que cherche précisément à éviter l'Europe réelle, celle de l'Acte Unique, la seule qui existe, celle dont Lisbonne a l'intention de prolonger. La diversité des régulations nationales a longtemps été perçu comme un moyen de déterminer quelles autorités nationales "étaient les meilleures" (sous-entendu : créaient un maximum de valeur). Et l'on s'étonne aujourd'hui qu'il soit difficile de les coordonner ? Dame, mais c'est que depuis vingt ans bientôt, on leur demande tout le contraire, au nom de la croissance, et donc de l'emploi pour les socio-démocrates (selon lesquels les bénéfices d'aujourd'hui sont les emplois de demain).
A l'évidence, comme en témoignent les prises de positions publiques des meilleurs économistes au monde qu'emploie le FMI, cela n'empêchera pas les spécialistes du sujet de se limiter aux discours tronqués : sur un sujet qu'ils jugent pourtant plus grave que n'importe quel autre, la finance étant, pour un économiste moderne, mère de l'économie, elle-même ayant vocation à tout transcender.
sur un sujet qu'ils jugent pourtant plus grave que n'importe quel autre, la finance étant, pour un économiste moderne, mère de l'économie, elle-même ayant vocation à tout transcender.
Rédigé par : hermes bags | 24 septembre 2010 à 11:46