Cette annonce est particulièrement intéressante : confronté à sa difficile mission de re-crédibiliser les économies de certains membres orientaux d'Europe de l'Est, le FMI fait une proposition radicale à ces états : adopter comme monnaie l'Euro sans nécessairement pour autant participer à la zone Euro.
Car, et on l'oublie souvent, rien n'interdit à quelque état que ce soit d'autoriser la circulation d'une monnaie qu'il ne contrôle pas sur son territoire, voire, adopter comme monnaie officielle une monnaie, disons, étrangère. On peut même imaginer d'autres solutions plus respectueuses de la fierté nationale, comme par exemple, choisir une parité fixe entre la monnaie nationale et une monnaie étrangère, comme le fit le Mexique en figeant la parité Peso/Dollar[1].
Cette solution a le mérite de souligner que, y compris pour les actuels membres de la zone euro, il est possible de sortir de la zone euro sans renoncer à l'Euro. Ce pourrait même être une possible sanction pour les états s'affranchissant un peu trop allègrement du Pacte de Stabilité. Techniquement, la chose serait facile à mettre en oeuvre, le traité de Maastricht ayant imposé à chacun des membres de la zone Euro de garder la quasi-intégralité de ses administrations bancaires nationales.
[1] Quelques années à peine avant de provoquer le premier crash financier qualifié de "mondial" qui vida les caisses du FMI au profit des rentiers américains ayant investi en pesos, ceci expliquant la moindre popularité de cette solution de nos jours, mais c'est une autre histoire.
En même temps une telle solution est envisageable pour le Kosovo ou le Monténégro mais pas pour un Etat plus peuple : il faut aussi pouvoir battre monnaie ce qui ne me semble pas possible dans ce cas de figure.
Toujours est-il que je crois qu'il est erroné de se montrer rigoriste sur les critères en ce qui concerne l'adhésion d'un Etat à la zone euro : ce fut une erreur de ne pas admettre les pays baltes qui s'y préparaient sous prétexte d'un écart mineur.
Il ne faut pas oublier que l'euro est avant tout un choix politique, l'Union a donc intérêt à ce qu'un maximum de ses membres y participent le plus tôt possible. Le faible impact sur la valeur de la monnaie des écarts de grands pays, ou de la fantaisie des chiffres grecs lors de a pré-adhésion me semble justifier une certaine souplesse de ce point de vue, au moins en ce qui concerne le seuil d'entrée.
Rédigé par : Valéry | 08 avril 2009 à 08:40
Techniquement, rien n'impose à un état de pouvoir battre monnaie : d'ailleurs, les pays de la zone euro ne le peuvent pas et c'est bien la seule raison qui fait que les investisseurs ont plus confiance en eux maintenant qu'avant l'Euro.
C'est d'ailleurs cette exacte même raison qu'ils ne peuvent guère suivre les états-unis dans leurs plans de relance, ayant perdu avec l'euro la plupart des moyens de faire tourner la planche à billets : le but réel du rapport Jouyet sur la patrimoine public était précisément de trouver des moyens de monétiser des choses publiques qui ne l'étaient pas encore (la Joconde, le savoir-faire du CNRS) par titrisation.
La seule contrainte que s'impose un état en choisissant l'euro comme monnaie, c'est de tenir une comptabilité publique d'une part, et de rendre des comptes pour chacune des banques "nationales".
Rédigé par : Gus | 08 avril 2009 à 22:12
Je pense que l’Euro nous fera perdre Il faut regarder cette vidéo sur l’Euro : http://www.dailymotion.com/video/x8xqzl_oooohhhh-banque-centrale-europeenne_fun
Rédigé par : L pour Libertas | 10 avril 2009 à 16:51
les pays de la zone euro ne le peuvent pas et c'est bien la seule raison qui fait que les investisseurs ont plus confiance en eux maintenant qu'avant l'Euro.
Rédigé par : hermes bags | 24 septembre 2010 à 11:52