Au delà des discours convenus, des postures et des attitudes incantatoires, il est certainement constructif de s'interroger sur ce qu'il est concrètement possible de faire pour aider l'Europe à être ce qu'elle devrait être.
Et tout d'abord, ne pas se focaliser sur les moulins à vent : l'existence du traité de Lisbonne le démontre : l'Europe se dispense parfaitement de légitimité démocratique. On n'osait guère l'avouer jusqu'alors, nous remercierons la France et l'Allemagne d'avoir mis fin à une certaine langue de bois en poussant Lisbonne, une Europe dans laquelle l'absence d'adhésion globale des citoyens au projet européen n'est plus un obstacle à son avancement.
L'Europe, on le sait, ce sont deux instances décisionnaires : Conseil et Parlement et une Commission Européenne, l'équivalent d'un gouvernement européen, chargée de concilier ces deux instances. A la tête de la Commission, le maître d'oeuvre de ces équilibres : il ne peut donc être qu'une personnalité respectée au Conseil, mais choisie par le Parlement.
Car sans cela, l'état des équilibres institutionnels fait que le Conseil pèsera toujours plus que le Parlement élu, et que l'on ne peut pas reprocher au Conseil de ne point souhaiter trop vite renoncer à l'exercice légitime du pouvoir dont les gouvernements sont encore les gardiens. Après tout, c'est à l'Europe de faire ses preuves de sa capacité à gouverner, ceci impliquant qu'elle sache se mettre à niveau des gouvernements représentés au Conseil.
Voilà la première chose que doit se dire l'électeur qui souhaite promouvoir et faire prospérer l'Europe, ici et maintenant. Ce qui implique que, s'il choisit de voter, il doit bien considérer qu'en risquant de donner un poids électoral trop important à un parti ou une coalition de partis ne s'étant pas doté d'un positionnement clair vis à vis des principaux candidats à la tête de la Commission Européenne, il affaiblit l'Union.
C'est devenu une tradition en France : nier l'origine européenne de certaines "réformes", ou, au contraire, se borner à la dénoncer pour ce qu'elle est effectivement, souvent. L'alibi est certes commode : mais il est pour le moins stupéfiant de constater que parmi nos politiciens professionnels, y compris les têtes de listes aux élections, rares sont ceux qui daignent se risquer à exposer les orientations générales de l'Union, et ce qu'elles impliquent sur la scène politique intérieure. Aussi peut-on, en tant qu'électeur soucieux de promouvoir l'Europe se poser cette question : vote-t-on pour des députés désireux et capables d'employer les accès politiques et aux médias dont disposent les politiciens professionnels pour parler de ce que fait l'Europe ?
Quoi d'autre ? Vos commentaires bienvenus.
Après vous avoir consulté et pas mal milité en faveur du TCE en 2005, je revenais justement vers vous, pour trouver comment, de quoi, mobiliser ceux qui m'entourent à voter pour ces élections. Donc je n'ai pas réellement de réponses... sniff
Rédigé par : showshoes | 27 avril 2009 à 09:50
Si vous cherchez des arguments pour les faire voter pour ceux qui ont jusqu'à présent construit l'Europe, je crains que, notamment grâce à Lisbonne, vous ne trouviez plus grand monde pour y croire, désormais.
Mais pour une autre Europe, certainement,
Rédigé par : Gus | 04 mai 2009 à 12:51