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10 mars 2009

Commentaires

Ced

Autant dire un blog mort-né si jamais il devait en faire un un jour quand on voit comment la plupart des blogs de personnalités politiques ont fini...

Gus

Vous pensez à l'actuel blog de Barroso :-)) ???

José

En effet, le ton critique et acerbe est une constante lorsqu'il s'agit d'évoquer Barroso dans la presse et le paysage politique français. Et penser, comme le suggère votre titre, qu'un blog peut inverser cette tendance prouve la subtilité de votre humour : sur le court terme, les jugements très négatifs que l'on observe ne changeront pas. Pour plus loin c'est pareil, à moins qu'une personnalité en France se sacrifie et porte régulièrement une parole plus équilibrée, entrainant ainsi une réfléxion du plus grand nombre : je doute que ce scénario soit réaliste.
- En France, le problème d'adhésion à Barroso comme Président de Commission européenne, vient d'abord du fait que pour la rue française, la légitimité pan-européenne d'un représentant doit d'abord découler de l'exemplarité de la performance économique et culturelle de son pays d'origine, à l'échelle internationale : pour différentes raisons simplistes, la rue française ne rêve pas du Portugal et donc n'adhère pas au principe de voir un national de ce pays "présider" à l'Union. Par exemple, en France, ce n'est pas anodin de voir circuler des noms hollandais et scandinaves pour le remplacer : des nationaux plus en phase avec l'imaginaire français d'un étranger performant.
En France, les politiques ont identifié cette tendance de la rue française et l'utilisent à des fins électorales. Les journalistes trouvent là un moyen de faire briller leur notoriété en jouant sur la génétique gaulliste ou gauchiste des lecteurs.
- Pour terminer, je ne pense pas que Barroso songe un instant à rester en place sans le soutien des politiques français car on voit, à la lumière des exemples du passé récent, que leur pouvoir de nuisance bloquera les initiatives de sa Commission. Le seul moyen pour lui de rester est de mettre en veilleuse ses prétentions réformatrices en s'alignant sur la vision Sarkozienne de l'Europe.

Gus

J'ai la faiblesse de croire que "la rue française" n'est point aussi bête que ceux qui font profession de l'ausculter le prétendent.

Elle a même tendance à traiter naturellement avec une sympathie parfois excessive tous les francophones, même si les médias français ne s'intéresseront qu'aux francophones parlant avec un accent et un phrasé raisonnablement proche du parler pointu parisien.

Barroso est capable d'un tel niveau d'expression : tous ceux qui l'ont vu parler le savent. Il peut à tous points de vue (politiquement, techniquement, humoristiquement ou du point de vue de la simple capacité d'expression) soutenir la contradiction d'un politicien ou d'un journaliste français avec plus d'aisance encore que Juncker. Je suis personnellement convaincu qu'il ferait un malheur sur la scène politique française.

Je suis surtout surpris que personne ne se rende trop compte qu'il serait infiniment plus libre si sa carrière politique marquait une pause à la fin de son mandat... et qu'à la différence d'un Delors, il ne semble pas inquiet à l'idée de rendre sur son bilan des comptes qu'on osera d'ailleurs certainement pas lui demander.

José

Comment exciter la rue française à J-2 du rassemblement national des syndicalistes ?

Marianne : voyez l'édifiante introduction de cet article
http://www.marianne2.fr/Europe-du-vin-rouge-plus-blanc,-tout-fout-le-camp-!_a177220.html

Le Monde ratisse large avec un titre bien mal intentionné
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/03/17/en-france-la-chasse-au-barroso-est-ouverte_1168965_3214.html


Gus

Le parti-pris bayrouiste de la rédaction de Marianne est, je crois, bien connu : au point d'ailleurs d'éclipser par son radicalisme la presse de gauche façon Libé.

Pour le reste, le Monde a le mérite, je crois, de préciser les enjeux. Et puisque je ne pense pas rabaisser Barroso en le qualifiant de conservateur-libéral, je remarque que ce sont deux qualificatifs tous deux houspillés en France : donc, si Barroso est le politicien qu'il est, ce n'a jamais été avec le soutien de la France, seul réel public du journal "Le Monde".

C'est pour cela que je l'affirme : Barroso, s'il le voulait, pourrait répondre à ceux qui le critiquent et avec d'autant moins de mal que les critiques qu'on lui adresse sont de simples procès en sorcellerie : enfin, après les élections, sans doute.

José

En France, le débat public autour de Barroso tourne au pathétique.
Aujourd'hui, Jacques Delors s'est prononcé pour Alain Juppé ou François Fillon à la tête de la Commission : force est de constater que le discernement du vieil homme est altéré car outre le grossier contre-sens politique de cette observation, il évoque publiquement deux nationaux en lieu et place d'un autre européen.
Belle démonstration d'objectivité !

Gus

Il n'y a pas deux ans, Delors nous expliquait que l'Europe, celle dont il avait été l'architecte, avait tout ce qu'il fallait pour réussir économiquement. Et qu'elle ne pêchait guère que du point de vue institutionnel.

La Présidence Barroso se révèlera certainement au final être celle durant laquelle la construction européenne aura le plus progressé alors même qu'elle subissait une crise institutionnelle majeure alors que nous constatons quotidiennement les limites de l'intégration à marche forcée dans l'économie et la finance mondiales qui était au coeur du projet de société de Jacques Delors et de ses compagnons de route.

Il ne me semble du coup pas si illogique que les successeurs et élèves de Jacques Delors squattent les positions certes prestigieuses, mais dont le rôle consiste au fond à sauver le plan Delors, et peut-être, l'économie mondialisée et financiarisée imaginée par leur école de pensée au milieu des années 1980 pour affronter, à ce moment là également, une crise de défiance des prêteurs envers les emprunteurs (alors essentiellement publics)

José

Dans le sillage des scandales sur les salaires et avantages des Président d'entreprises du CAC40, Le Monde a curieusement titré hier sur les traitements des Commissaires et bien entendu, du Président de la Commission.

De plus en plus bas....

José

Dans la foulée, une initiative du Parlement (?) et une sortie en public de Louis Michel.
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1501/Canal-Infos/article/detail/804227/2009/04/01/Louis-Michel-defend-le-bilan-politique-de-Jose-Manuel-Barroso.dhtml
http://www.survette.com/19340-15129-56@b&b

Le principe du blog en mieux ?
(le 10 mars, vous aviez presque vu juste...bravo)

Gus

Ce n'était pas si difficile : Barroso a, certes, des adversaires.

Mais ces adversaires se trompent à mon avis lourdement en attaquant son bilan, surtout comparé par exemple à celui de Prodi.

La politique en France étant une affaire de courtisans, l'on ne parvient jamais à détromper l'homme politique français qui s'enfonce dans l'erreur : dès lors, pour le citoyen français, on hésite en cas de dissonance entre la raison et le lieu commun à suivre les conséquences d'une analyse raisonnée.

Barroso, c'est évident, sert. Mais ses adversaires en politique ne demandant qu'à servir à leur tour ne peuvent pas faire campagne sur cet axe. Ils essaient alors d'imposer leur analyse sur leur scène politique intérieure : au point par exemple d'oublier qu'élire un danois à la tête de la Commission Européenne serait hisser un drapeau rouge en direction des pays musulmans du monde entier, ce qui, aux yeux de ces mêmes qui font de la sécurité énergétique de l'Europe une priorité, serait faire beaucoup pour échouer avant même d'avoir commencé.

(Sur les pensions et revenus des eurocrates, les think-tank eurosceptiques ( relayés par euobserver notamment) avaient tiré les premier. Je n'ai rien voulu écrire là-dessus, les détails de la chose étant aussi introuvables pour les eurocrates que pour les politiciens français : mais je ne m'inquiète pas : tôt ou tard, ça sortira, et d'autant plus gros que les abus iront croissants avec le temps)

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