Vous vous souvenez sans doute de l'incompréhensible et inébranlable position de la Commission Européenne visant à imposer un plancher de consommation de carburants issus de l'agriculture intensive aux européens : position qui ne pouvait guère se concevoir que dans le cadre de grands marchandages transatlantiques honteux et donc discrets au profit de l'industrie américaine de l'éthanol si choyée par Georges W. Bush.
Vous avez pu lire ici tous les doutes qu'on pouvait exprimer sur la contribution de la manoeuvre à la lutte contre le réchauffement climatique : notamment, le bilan carbone de ces agro-carburant, une fois intégrés les factures carbone laissés par les engrais, les traitements, et la transformation ne semble guère bien positif en regard de celui du pétrole. Et nous passerons sur le marché rêvé pour les semences brevetées que constitue ce marché.
Pour parvenir à atteindre les résultats voulus par la Commission Européenne, l'on en vient désormais, en France, à refourguer discrètement au consommateur un carburant dit SP95-E10, sensé se substituer "dans 60% des cas" au classique sans-plomb 95, contenant une proportion d'éthanol industriel incompatible avec 40% du parc automobile en circulation. Ceci s'ajoute aux nombreuses défaillances prématurées de pompes à injection de moteurs diesel signalées sur les forums spécialisés en mécanique auto qui semblent se produire statistiquement plus souvent lorsque l'on fait son plein avec ces mystérieux diesel améliorés aux formulations mal connues mais qui semblent poser bien des problèmes aux moteurs diesel turbo d'avant 2002.
On remarquera qu'ici encore, c'est le propriétaire d'un véhicule ancien (plus de 7 ans) qui se retrouve ainsi pénalisé. En considérant qu'on est rarement propriétaire d'un véhicule usagé par choix, on en déduira que ce seront encore les plus pauvres et les plus vulnérables d'entre nous qui paieront cette facture.
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