Il faut une certaine sensibilité à la méthode Coué pour se convaincre que des députés élus dans des cadres strictement nationaux pourraient être fondés à peser dans la construction européenne, leur assemblée fût-elle nommée Parlement Européen. Après tout, imaginerait-on en France une assemblée de super-conseillers régionaux assurer le pouvoir législatif ?
Dominique Baudis, candidat UMP aux européennes, choisit d'ouvrir sa campagne en évoquant une grande région sud-ouest : sous-entendu, française : mais peut-il de par son implantation toulousaine ignorer la récente reconnaissance par l'Union de l'Euro-région internationale Pyrénées-Méditerrannée ? Et par là même, la très relative utilité de bouleverser un ordre institutionnel français que ses propres membres remettent en question de leur propre initiative, mais à l'échelle trans-nationale.
Les gémissements attendus des politiciens locaux découvrant le plus souvent sans grande surprise le peu de place que leur laissent les propositions de réforme des institutions émises par le Comité Balladur n'ont à ma connaissance dans aucun cas évoqué les enjeux transfrontaliers. Pourtant, c'est bel et bien l'existence d'importantes relations entre territoires voisins qui justifient au XXIème siècle l'existence des régions au delà des départements dont l'étendue semblait s'accorder avec les échanges qu'on pouvait observer au début du XIXème siècle. Mais que vaut une telle logique si celle-ci s'inscrit dans le cadre des frontières nationales lorsque les échanges ne s'y inscrivent pas ? A l'évidence, rien. Autrement dit Rien ne saurait justifier l'utilité des Régions si celles-ci ne s'inscrivent pas dans une logique européenne.
Il me semble du coup heureux que les hasards des institutions permettent aux futurs élus au Parlement Européen, bien plus désignés localement par leurs partis que réellement élus, de s'exprimer sur l'articulation entre politique européenne et politique régionale.
Commentaires