Il est de bon ton depuis 2004 de tenter de fédérer opposants et partisans de feu la Constitution Européenne en postulant que les actuels traités, dits, de Nice, sont insuffisants.
Le fond de cette affirmation se discute tellement il est vaste. Par exemple, l'évidence d'unifier les institutions en charge de la météorologie ou du contrôle aérien est certainement apparente.
Mais lorsque l'on entend postuler la nécessité de créer de nouvelles grandes institutions européennes, comme par exemple pour coordonner à niveau européen l'usage de la force militaire, l'on oublie le plus souvent que des institutions multinationales de bien plus grande envergure (comme le Conseil de Sécurité de l'ONU par exemple) existent.
Et qu'avant de prétendre nécessaire de répliquer localement, c'est à dire, à l'échelle européenne, des institutions existant déjà à une plus vaste échelle, il ne serait pas absurde de s'interroger quand à savoir s'il peut exister des fins locales, en l'occurrence européennes, dans ce champs de compétence. Notamment lorsque ce champs de compétence inclut l'usage de la force armée.
Mais en ce qui concerne la plus puissante force d'intégration de l'Union, c'est à dire, la finance, celle qui, à en croire la France, le Luxembourg et quelques autres pays, semble valoir qu'on jette aux orties toute la construction européenne existante, lorsque l'on affirme qu'une plus grande coordination des politiques économiques et/ou de soutien à l'industrie est nécessaire, l'on oublie que nulle institution supplémentaire n'est nécessaire pour cela, tant les états exercent déjà un contrôle particulièrement étroit sur ces matières ne serait-ce que par la fiscalité.
Et en ce qui concerne la question du coût du refinancement des dettes publiques des états européens perdant lentement la confiance des marchés financiers (circonstance dont fut victime la France en 1983), plutôt que de vouloir modifier les traités européens, il convient de se souvenir que telle est précisément la mission du FMI.
Et qu'à prétendre qu'une coordination strictement européenne sur ces matières est nécessaire, tout ce que l'on affirme, c'est que l'on refuse une coordination mondiale existante. Le discours peut plaire à certains électeurs, mais c'est aux capitalistes, soucieux du bon usage de l'argent qu'ils prêtent, qu'il déplaira. Et comme le montrent les politiques européennes depuis août 2007, l'Union ne saurait s'accomoder de trop déplaire aux capitalistes.
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