Il faut tout d'abord ne pas oublier que la Russie est particulièrement touchée par la crise financière à deux titres : tout d'abord par la fuite (ou la faillite) des capitaux étrangers de son sol que même l'autoritarisme de Vladimir Poutine n'avait pas effrayé. Mais aussi par l'effondrement qui durera encore certainement quelques mois au moins du cours des hydrocarbures.
Le cours des assurances contre défauts de paiement en Russie atteint donc, fort logiquement, des sommets. L'état russe ne peut plus guère espérer emprunter pour boucher les trous, le marché du crédit étant actuellement asséché par les appels de fonds de pays jugés plus sûrs par les investisseurs traditionnels (pays émergents, pays pétroliers).
Pour durer, Moscou a surtout besoin d'une crédibilité internationale à rembourser une dette à long terme. Une telle crédibilité lui permettrait d'offrir aux marchés financiers ce qu'ils recherchent actuellement le plus : un placement sûr et à long terme. Le moyen le plus évident d'obtenir une telle crédibilité serait un accord stratégique à long terme de fournitures d'hydrocarbures à l'Union Européenne.
Barack Obama ayant manifestement quelques difficultés à trouver l'entrée du bureau ovale, l'instant est idéal pour jeter les bases d'un accord de solidarité économique à très long terme entre la Russie et l'Union.
Ce raisonnement, accessible à n'importe lequel des investisseurs un peu aguerris nombreux parmi les citoyens européens, permettra de déterminer si l'Union Européenne, et notamment, la Commission Européenne et Javier Solana sont ou non en capacité de comprendre quel sont leurs rôles réels, et ce qu'elle peut apporter aux européens, notamment en matière de sécurité, au dela des gesticulations et des grandes démonstrations d'hommes et de matériels en action.
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