Javier Solana, représentant de l'Union Européenne à l'étranger en exercice, doit se sentir bien seul en cette nouvelle année, en constatant qu'un simple ministre tchèque, suivi d'un simple chef d'état se permettent d'instrumentaliser les fonctions passées ou présentes de leurs gouvernements respectifs pour prétendre exprimer l'opinion européenne sur la scène internationale.
L'une des difficultés les mieux identifiées de la vie en société est d'empêcher les plus histrions de ses membres d'agir avec précipitation dans l'espoir d'y briller ce faisant. Le volontarisme en politique n'est que la théorisation la plus récente du droit souverain du moins réfléchi à crier au loup le premier. L'Europe avait aussi, à l'origine du moins, pour vocation de protéger les états-membres les plus faibles des initiatives intempestives et irréfléchies de leurs puissants voisins. Remercions la France et la Tchéquie, désormais seuls membres de ce qui sera sans doute la dernière troïka de l'histoire européenne, de nous démontrer que les solutions des années 50, faites pour les hommes des années 50, qui érigeaient le primat du respect dû à leur voisin sur la satisfaction de leur intérêt immédiat en principe fondateur de la vie en société, ne sont certainement plus adaptées à un XXIème siècle érigeant la réussite individuelle, et surtout, sa mise en scène, son spectacle, et l'édification des pauvres résignés en étalon de la valeur morale.
http://www.europa-eu-un.org/articles/en/article_8390_en.htm
Rédigé par : Ralf Grahn | 06 janvier 2009 à 19:28