Billet publié initialement ici.
Les rumeurs de bon score du MODEM, de la liste écolo et de la Ligue Communiste Révolutionnaire (qui se sera auparavant rebaptisé NPA) aux européennes prochaines se multiplient.
La premiére victime pourrait être l'UMP, qui n'ai jamais trés à l'aise dans une élection dans lequel il n'a pas vraiment de vision trés précise, à quelques exceptions prés comme celle de Michel Barnier.De plus le parti de Sarkozy pourrait pâtir du vote-sanction, sauf retournement de l'opinion, toujours possible.Les élections ne sont aprés tout fixées que pour le 7 Juin 2009...
Autre victime, plus surprenante, pourrait être le Parti Socialiste. Pourtant en 2004, face à un gouvernement de droite, le PS avait bénéficié d'un vote sanction en pronant une politique plus sociale, hélas de façon assez vague, sans ou presque parler d'europe. Face aux dégradations des conditions de vie des français, mon parti pourrait tirer son épingle du jeu dans les même conditions qu'il y a quelques années, même le débat européen n'y gagnerait pas forcément hélas.Seulement voilà, si je ne partage pas certains pronostics complétement catastrophistes, je ne suis pas sur que les socialistes ne souffriront pas dans cette campagne.
Oui car si l'antienne "Les gens ne votent pas aux européennes sur des question d'europe" n'est pas fausse, il existe heureusement un électorat qui lui vote sur la question posée:Quelle politique voulez-vous pour l'Union ? Quelle politique pour le PS en europe et surtout pour le Parti Socialiste Européen, qui regroupe les partis socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes de l'union.
Certes la majorité de droite au parlement européen depuis deux élections n'a pas amené de résultats probants lorsque l'on voit l'état de l'Europe actuelle, et un PSE en tête ne pourrait faire que mieux, espérons-le en tous cas...mais le PS français a un gros probléme par rapport aux autres partis sociaux-démocrates de l'union: Il est divisé sur le sujet européen, on l'a vu dramatiquement en 2005 au moment du traité constitutionnel.Certes l'ensemble du parti se proclame européen mais les divergences sont parfois fortes sur des dossiers majeurs.Ainsi outre le traité, le parti s'est par exemple divisé sur la question de l'élargissement ou du pouvoir de l'union par rapport aux Etats-membres.
Certes, comme à chaque élection depuis 1999, les partis travaillistes,socialistes et sociaux-démocrates établissent un programme commun.Le manifeste de 2009 en cours de finition a même fait l'objet d'une phase participative, où les citoyens pouvaient envoyer leur contributions.Les socialistes français seront, comme le reste du PSE, détenteurs de ce texte.Mais qu'en feront-ils ? Si ils ne le déclinent pas au niveau français, si ils restent dans le flou causé par les clivages internes apparus de cruelle façon en 2005, la chose sera terrible.
En effet, pour les partisans du oui de l'époque et pour ceux plaçant une forte espérance en la construction européenne, le PS risque d'apparaitre comme comportant trop d'eurosceptiques et d'un projet trop flou et timide et risquent d'aller vers le MODEM ou la liste écologique (ah, Cohn-Bendit !!!) , si Bové n'y imprime pas trop sa touche.Les nonistes et les méfiants vis à vis de la construction européenne en général risquent eux de préférer le NPA à un PS entre la chaise fédéraliste et le tabouret souverainiste.
Reste à faire un choix pour les socialistes de ligne, trancher entre les deux.Puisse le congrés de Reims en être une premiére étape.
Le problème du PS, c'est également le programme politique qu'il va proposer lors de ces élections. J'avoue que je suis assez curieux de le découvrir.
Rédigé par : L'hérétique | 04 novembre 2008 à 09:46
J'ai pourtant l'impression que le projet européen de l'UMP, brillamment défendu par Nicolas Sarkozy tout au long de la Présidence française, avec le soutien sans faille de ses ministres d'ouverte, n'a jamais été aussi précis, détaillé et illustré, au point d'ailleurs d'intégrer entièrement tout ce qu'a jamais pu explicitement proposer Michel Barnier.
Je ne doute pour ma part pas une seconde que les militants UMP sauront présenter tout ce qui Nicolas Sarkozy aura proposé avant, pendant, et après sa présidence, tout ce que telle ou telle faction européenne aura refusé (par exemple, sur la question du secret bancaire, de l'exil fiscal, des sociétés boite-à-lettres, des politiques industrielles, économiques, énergétiques, de sécurité intérieure, de politique étrangère, d'immigration, de politique monétaire, et j'en oublie certainement).
J'aimerais en effet percevoir le dixième d'une telle précision dans le projet européen du PS. Surtout lorsqu'il faudra le comparer au blan de cette mandature, au cours de laquelle les socialistes européens étaient sortants, après avoir fait campgane autour du slogan "et maintenant l'Europe sociale", manière polie d'avouer leur propre échec au cours de la mandature précédente !
Rédigé par : Gus | 04 novembre 2008 à 11:05