On ne peut que se féliciter tant des récentes initiatives gouvernementales françaises que de leur rapidité d'une part, et de leur cohérence avec les déclarations émises sur la scène politique internationale d'autre part.
Je parle bien entendu de l'annonce par la France de mesures destinées à pénaliser les bénéficiaires des services des paradis fiscaux. Par quel meilleur moyen que celui-ci, c'est à dire, l'expérimentation à nos risques et périls en droit national, pourrait-on inciter nos partenaires européens à la recherche d'un consensus sur ce point ?
On le remarquera : tout ceci s'amorce dans le cadre du traité de Nice. Les avancées institutionnelles proposées tant par le TCE que Lisbonne n'auraient fait que créer des obstacles supplémentaires sur la route de telles initiatives. Prions donc que la coordination européenne de la lutte contre le blanchiment de l'argent sale et de la fraude fiscale progresse aussi vite que possible avant que nous ne soyons contraints de nous en remettre à la Présidence dite stable de l'Union pour y parvenir !
"Les avancées institutionnelles proposées tant par le TCE que Lisbonne n'auraient fait que créer des obstacles supplémentaires sur la route de telles initiatives."
Ah bon ? Lesquels ?
Rédigé par : valéry | 22 octobre 2008 à 22:36
La Présidence stable du Conseil, dont l'objectif est clairement de promouvoir une approche à vingt-sept de toutes les questions de gouvernance, si possible en cohérence avec la Commission (je crains personnellement que cela ne se fasse en opposition, bref...)
Sous-entendu, de choisir un nombre limité de dossiers sur lesquels l'Europe progressera d'un seul rythme, donc, celui du plus lent.
Actuellement, nous avons une succession de gouvernements, et donc, de propositions contradictoires : la France émet actuellement des propositions d'inspiration, disons, socialiste-historique et antilibérale, la Tchéquie émettra des propositions clairement libérales (sur lesquels, personnellement, je compte beaucoup pour affronter la récession annoncée).
Les minorités bienveillantes et désireuses d'agir au Conseil perdront donc l'occasion de s'exprimer pendant deux ans et demi et non plus comme désormais six à douze mois.
A moins bien entendu de choisir une Présidente ou un Président brillante, femme de consensus, non-prisonnière de son intérêt national, exempte d'idéologie : à part Angela Merkel, vous verriez qui, vous ?
Rédigé par : Gus | 23 octobre 2008 à 08:02
J'étais pour ma part hostile à une présidence stable du Conseil qui aurait pour conséquence de renforcer la moins communautaire des institutions communautaires. Pourtant il faut bien constater que ses fonctions ne sont guère différentes de celles de la présidence actuelle.
De fait ce n'est pas dans ce dispositif institutionnel que se trouve la solution à l'immobilisme mais ce n'est pas nécessairement non plus un facteur de conservatisme.
La clé du système reste la présidence de la Commission : y choisir un conservateur résolu à adopter une attitude servile envers le Conseil et timorée envers les eurodéputés, c'est celà qui bloque (oui je parle du sortant). Un président de la Commission désireux de faire bouger les choses obtiendrait déjà plus de résultats.
La présidence du Conseil peut être un allié ou un obstacle mais il ne me semble pas déterminant.
Rédigé par : Valéry | 28 octobre 2008 à 13:59