L'Union vient d'approuver l'obligation qui sera faite à tous les véhicules neufs d'être équipés d'ici 2011 ou 2012 de feux de signalisation spéciaux, employant des technologies brevetées détenues par des entreprises européennes, donc, qui ne pourront pas être proposés par des équipementiers chinois, pour un coût d'équipement d'environ 150 € par véhicule.
On rappellera pour mémoire qu'un projecteur halogène 150W s'achète en supermarché pour environ 8 €. On se souviendra également que l'Union Européenne maintient des taxes explicitement destinées à renchérir le coût des ampoules à économie d'énergie chinoises (vendues à peu près 1 € pièce dans le reste du monde et 2 € pièce en Europe), avec notamment pour objectif de permettre à l'industrie européenne de mettre au point des ampoules à économie d'énergie "plus performantes", mais surtout, incopiables en Asie car brevetées, car innovantes.
Il sera bien entendu de surcroit obligatoire de faire fonctionner ces feux de jours comme de nuit, ce qui ne pourrait qu'entrainer une augmentation de la consommation de carburant pour les conducteurs et une production supplémentaire de CO2, sans même tenir compte des dégâts écologiques que créeront la simple fabrication de ces merveilles de technologie que le monde nous enviera certainement rapidement.
Add. : Eureferendum sort un article plus documenté, et précise notamment que l'accord était établi depuis novembre 2007.
Vilain libéral. Pour une fois que l'Europe fait du protectionnisme...
Rédigé par : edgar | 25 septembre 2008 à 11:12
Pour une fois ?
Il me semble que l'Europe impose aussi 14% de droits de douane sur de nombreux produits audiovisuels.
Il faut noter qu'une partie de ceux qui soutenaient le projet européen entre 1985 et 1995 pensaient qu'on pourrait faire de l'Europe une économie close, autosuffisante, recourant aux brevets pour limiter la concurrence et ne concevant l'ouverture de ses frontières commerciales qu'en contrepartie d'ouvertures équivalentes dans les pays exportateurs : et si possible dans le cadre d'accords léonins que seuls les avocats occidentaux avaient compétence pour interpréter
En gros, prétendre faire du libre-échange pour faire croire aux pays pauvres qu'ils avaient une chance de s'en sortir tout en garantissant de bons revenus aux capitaux investis en europe par des stratégies protectionnistes innovantes (brevets, "santé publique", chicaneries à l'OMC, propositions innacceptables incluant l'interdiction de création de services publics de santé et de distribution d'eau dans les pays les plus pauvres, et, bien entendu, Politique Agricole Commune). Bref : prolonger la politique coloniale par d'autres moyens, financiers et juridiques, dans la droite ligne de la politique américaine post-nixonienne d'inspiration démocrate.
C'est cette très lente ouverture réciproque des frontières qui justifiaient l'OMC.
C'est cette stratégie qui motivait la nécessité d'extension du champs de brevetable.
C'est cette stratégie qui a eu pour conséquence un discours sécuritaire sur la consommation qui a eu pour conséquence innattendue de créer la peur des OGMs, des pesticides (étrangers : le fait que les sols français soient tous pollués jusqu'à la gueule d'hydrocarbures, métaux lourds et amiante n'a jamais gêné le consommateur "bobio" français).
Mais bon : cette stratégie impliquait aussi d'ouvrir grand les portes aux capitaux étrangers et de favoriser la concurrence entre travailleurs sur le marché du travail pour maintenir une bonne rentabilité de l'investissement en Europe, et surtout, contingenter l'inflation malgré le recours de plus en plus massifs à l'endettement privé et public.
Rédigé par : Gus | 25 septembre 2008 à 13:23