On l'aura compris, l'une des sources de la crise financière est l'inscription au bilan des entreprises de valeurs irréalistes pour leurs actifs. Les normes comptables, telles que définies aux USA, invitent les entreprises à bien vouloir inscrire dans leur bilan leurs actifs à la valeur à laquelle ils accepteraient de les vendre si un acheteur se présentait, c'est à dire, ce qu'on nomme le cours du marché. L'intérêt de cette méthode est d'augmenter la base d'imposition (par la maximisation de l'évaluation qu'on fait du capital à taxer) tout en donnant aux investisseurs et actionnaires une évaluation maximisée de la valeur de leurs investissements : bref : mieux faire rentrer l'argent dans les caisses de l'état tout en fabriquant de la croissance d'origine comptable. Le petit épargnant appréciera.
Mais à part l'objectif avoué de lubrifier autant que faire se peut la circulation des capitaux, quel intérêt à l'Europe à adopter de fait les normes comptables américains pour ses entreprises ? Surtout lorsque celles-ci sont pour l'essentiel à l'origine d'une crise financière qui semble, dit-on, grave au point d'exiger une réforme du capitalisme, de l'argent public à gogo, j'en passe, et des meilleures ? L'opinion d'Alain Lambert (dont je salue la candidature au poste de second personnage de l'état) sur cette question serait intéressante à connaître.
Bonus : un lien vers un petit texte expliquant comment en pratique évaluer l'évolution instantannée de la confiance des investisseurs envers leur économie et un autre pour suivre cet indicateur.
Add. : 1/10/2008 : MaFEco, l'un des plus rigoureux blogs francophone traitant d'économie et dont l'équipe d'auteurs contient notoirement une spécialiste des normes comptables, se lance dans un long exposé informé selon lequel "les normes comptables ne sont pas coupables". A lire, donc.
Add. : 1/10/2008 : Les USA choisissent de s'affranchir de leurs propres règles comptables pour affronter la crise.
A votre bon cœur messieurs/dames, venez en aide à une brute en manque d’élèves.
Ou bien un ticket restaurant pour manger chaud.
Merci
http://htrjzrrjz.labrute.fr
Rédigé par : jjpower | 26 septembre 2008 à 13:21
Gus,
Il serait de circonstance de nous faire un excellent papier sur les bienfaits du libéralisme économique ....et surtout du bienfait des nationalisations et pourquoi pas du hold'up de l'argent public en sus de celui de l'argent des revenus du travail....
Je relève ceci, que tout ceux qui sur Publius défendent mordicus le libéralisme économique envers et contre les arguments et remarques de tout ceux qui préféreraient que les richesses aillent davantage aux revenus du travail
ne se fendent pas d'une grande présence en ce moment.
Mais je me ferai un plaisir de distribuer quelques giffles à ces godelureaux droits sortis des moules des grandes écoles , que dis je, de la cuisse de jupiter, qui viennent s'auto admirer lorsqu'ils ânonnent passablement leur grand mess sur les bienfaits du libre marché...
Messieurs, si vous n'avez pas peur du fouet !
Rédigé par : dg | 29 septembre 2008 à 10:29
dg: ayant eu l'occasion de participer, certes très modestement, au programme Européen TEMPUS de refondation des sciences humaines dans l'ex-bloc de l'est, je veux bien me risquer à l'exercice, mais sur un autre blog.
Rédigé par : Gus | 29 septembre 2008 à 14:21
Soit, vous vous dégonflez.
Rédigé par : dg | 29 septembre 2008 à 18:22
Laissons donc le monopole de l'usage de la provocation aux adorateurs inconditionnels de l'Union, voulez-vous ?
Publius a une ligne éditoriale : cette ligne implique, entre autres choses, qu'il faille attendre quelque stupide décision européenne à venir pour exposer la théorie qui en exposera la stupidité.
Rédigé par : Gus | 29 septembre 2008 à 19:07
Je regrette sincèrement que vous ne vous attaquiez pas à ce sujet.
Juste pour faire référence à une de vos anciennes contributions , mise en lien direct avec l'analyse d'un magistrat sur les récents arrêts de la CJCE concernant l'impossible étendue des accords collectifs de branche aux entreprises étrangères devant la liberté de prestation de services,
je remarque que personne ne pointe du doigt qu'au moment où la France est présidente du conseil , curieusement dans un temps proche des arrêts , c'est l'exact inverse des présupposés de ce monsieur qui s'opère dans notre droit du travail.
Véritable tour de prestidigitation.
Pas d'étendue d'accords collectifs en l'absence de législation de portée générale, et destruction du droit à la faveur d'un dialogue social sans portée générale, hormis concessive et contractuelle , en faveur de la vacuité de l'idéologie de la compétitivité. J'ajoute, au moment ou l'absence de controle citoyen sur la financiarisation des échanges, met en danger l'économie réelle.
Que de liens pouvons nous faire !
Rédigé par : dg | 30 septembre 2008 à 23:13
Vous avez du le remarquer, je suis en désaccord personnel à peu près total avec la raisonnement sous-jacent à la notion même de blogosphère.
Le malheur en société, comme le savent par vocation tous les professionnels du débat public, journalistes, politiciens, pédagogues, économistes de salon et autres communicants, est qu'il est bien plus aisé de convaincre autrui par subterfuge que par la raison, et qu'ainsi, l'intérêt de celui qui mobilisera les plus beaux parleurs, surtout ceux se drapant de la toge de l'innocence, l'opinion ou l'autorité l'emportera toujours sur celui qui ne fait que poursuivre par le débat la rechercher du bien commun.
Or, l'un des graves inconvénients communs à la mondialisation comme la construction européenne est d'accroitre l'importance des enjeux publics : c'est à dire, le prix payé collectivement des erreurs plus souvent commises par une minorité de savants, penseurs et démagogues professionnels que par la majorité elle-même, otage du pouvoir croissant concentré entre un nombre de mains sans cesse restreint.
On doit à ce stade pouvoir comprendre pourquoi je ne souhaite pas définir moi-même la nature des sujets sur lesquels je prends l'initiative d'emmerder mes concitoyens en m'exprimant. Car choisir la question à laquelle on répond c'est déjà orienter la réponse. Alors, que les aspirants rédac'chefs et patrons de presse prennent leurs responsabilités : proposez-moi un lieu et un thème et je verrai si je parviens à en écrire quelque chose sur le sujet.
Rédigé par : Gus | 01 octobre 2008 à 10:02
Si vous en avez donc le courage et le temps, expliquez moi la marge de manoeuvre concernant l'évolution du droit social en Europe et je vous proposerai de l'inscrire sur une liste de diffusion.
Vous pouvez écrire dans ma boite mail , si vous accedez à celle ci.
Rédigé par : dg | 02 octobre 2008 à 19:53
"expliquez moi la marge de manoeuvre concernant l'évolution du droit social en Europe et je vous proposerai de l'inscrire sur une liste de diffusion."
Sur ce sujet précis, je vais m'offrir un petit luxe : je vais laisser Maître Eolas, qui nous a promis depuis fort longtemps un petit topo sur les plus récentes évolutions sur le sujet avant d'accepter de publier une réponse, de préférence m'appuyant sur son argumentaire. Mais je vous fournirai une réponse en privé que je vous invite à conserver privée tant qu'Eolas ne se sera pas exprimé.
Sinon d'une manière plus générale je n'ai jamais trop rien trouvé à dire aux différentes analyses de la Confédération Européenne des Syndicats sur le sujet.
Rédigé par : Gus | 03 octobre 2008 à 12:43