Le probable échec de la plus récente phase des (stupides) négociations du cycle de Doha à l'OMC était prévisible, pour tant de raisons : nous en avions déjà parlé, ici même, à plusieurs reprises. Peut-etre aurait-il aussi fallu évoquer le fait que la taille qu'a désormais atteint le marché chinois lui permet d'envisager un fonctionnement autarcique sans pour autant risquer un différentiel de croissance significatif par rapport à l'actuel marché mondial dans son actuel et très perfectible niveau d'intégration.
Dès lors, puisque la question parait-il se pose (au moins au sein de la rédaction du Monde), l'agitation du landerneau politique français doit sans doute s'expliquer par la volonté tant de Nicolas Sarkozy que de ses ministres de donner des gages tant aux agriculteurs français qu'irlandais, gages qui ne coûtent rien tant personne ne croit plus à une possible sortie par le haut de l'impasse des négociations agricoles. Ce qui n'aurait rien d'étonnant, puisque la Présidence française de l'Union Européenne ne semble pas pouvoir imaginer d'autre plan pour sauver les apparences avec Lisbonne que de faire re-voter les irlandais : sous-entendu, sur le même texte.
Je ne parviens pas à me convaincre que des hommes aussi intelligents que les meilleurs esprits de la Commission Européenne et de l'OMC ne puissent comprendre cela ;
Surtout après avoir évoqué l'importance des élections américaines dans leur propre agenda, et motivé la ré-activation des négociations en plein milieu de la campagne référendaire irlandaise par l'importance d'aboutir avant un possible changement de politique internationale qui pourrait être la conséquence de la prochaine élection américaine.
Mais alors, qu'en déduire ? Qu'aux yeux de Lamy et Mandelson, les enjeux politiques européens pèsent moins lourd que l'agenda des institutions qu'ils incarnent, lesquels pèsent eux-mêmes moins que les enjeux politiques intérieurs américains ? J'avoue alors ne plus parvenir à réconcilier ces éléments avec la promotion de l'intérêt européen, du moins, à considérer qu'il puisse exister un intérêt européen autonome ce dont on peut en effet douter.
Add. : J'étais médisant : finalement, le Monde n'aura mis que 72h à percuter comme on dit.
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