La disparition de l'ancien ministre des affaires étrangères de Pologne constitue un évènement de dimension européenne de par la personnalité hautement symbolique de Bronislaw Geremek.
Rescapé du ghetto de Varsovie, ancien étudiant à la Sorbonne, historien spécialiste du Moyen-Age, il fut l'un des animateurs de Solidarité et à ce titre emprisonné par le régime communiste. Depuis la libération de son pays en 1989, il a été député, ministre puis député européen (lire sa biographie sur le Taurillon).
Son opposition aux excès de la politique de décommunisation des Kaczynski avait à nouveau fait parler de lui l'an dernier.
La figure morale qu'était Brownislaw Geremek en faisait, selon le politologue Dominiqué Reynié, le profil idéal pour occuper la nouvelle fonction de président du Conseil européen prévue par le traité de Lisbonne. Même si cette hypothèse n'avait pas été envisagée par les officiels, nous étions plusieurs à partager ce point de vue et un article en ce sens avait été publié sur Publius.
Au delà de sa dimension politique et historique, ceux qui ont eu l'occasion de le croiser, ce qui fut mon cas lors d'une université d'été organisée par le Mouvement Européen, où il était resté une semaine, pour écouter les autres intervenants, ont été immédiatement frappé par sa personnalité et son amabilité hors du commun.
L'ensemble des réactions à travers l'Europe démontre que nombreux sont ceux qui se rendent comptent que c'est une personnalité exceptionnelle qui nous a quitté en ce 13 juillet 2008. Espérons que le président de la République saura demain lui rendre hommage.
Merci de marquer avec les mots qu'il faut la disparition de cet humaniste vrai, de ce grand Européen. Geremek, il faut le dire, est mort trop tôt. Trop tôt pour l'Europe, qui manque cruellement de ces Sages qui tracent la voie. Trop tôt pour la Pologne. Nous, Français, perdons aussi un ami sincère de notre langue, de notre culture qu'il connaissait parfaitement.
Rédigé par : naiko | 13 juillet 2008 à 23:48
C'était aussi un grand défenseur d'Israel... Personnalité symbolique pour sa religion seulement; un musulman qui décède et personne n'y prête attention.
Rédigé par : Ali Menouer | 17 juillet 2008 à 14:55
Sa religion ? Cher Ali, Geremek était catholique.
Rédigé par : Bob | 20 juillet 2008 à 04:43
Geremek était un historien du Moyen Age aussi renommé que Jacques Le Goff ou Georges Duby, et quelqu'un qui avait une vue juste des valeurs culturelles européennes, à travers leurs différences nationales. L'histoire tourmentée de la Pologne au XXe siècle lui donnait un recul supplémentaire.
Sa mort est brutale, et malgré tout ce qu'il a pu faire, il part trop tôt.
L'Europe a besoin d'hommes convaincus, de démocrates incontestables ayant cette hauteur de vue. Et pour l'instant, nous sommes un peu orphelins.
Je souhaite que des villes européennes donnent son nom à des places, des esplanades et des ponts.
Rédigé par : XS | 20 juillet 2008 à 21:01
Une Europe défenseuse des valeurs de tolérance et liberté ne s'accomoderait que très difficilement de donner des noms à des personnes estimant qu'il pouvait exister des morales ou des religions supérieures aux autres.
Le véritable européen qu'était Geremek comprendrait que ce simple choix qui était le sien ne lui interdira certes pas la béatification, mais lui interdira de devenir un incontestable européen.
Rédigé par : Vrelon | 22 juillet 2008 à 11:18
En effet, Bronislaw Geremek - parce que repésentant uen figure morale - pouvait légitimement prétendre à la nouvelle fonction de président du Conseil européen prévue par le traité de Lisbonne...
Au passage, il serait intéressant d'opérer un vote en ligne entre les différentes personnalités susceptible de prétendre à un tel poste : Juncker, Wallstrom, Buzek, Geremek, etc.
A moins que ça existe déjà? En tout Jon Worth ne l'a pas implémenté sur Whodoicall.eu.
Mais vu que le processus de ratification du Traité de Lisbonne est quelque peu en panne, à quoi bon en parler ?
Rédigé par : Pierre-Antoine Rousseau | 23 juillet 2008 à 11:03
Lisbonne sera certainement signé au final, mais sans doute trop tard pour les prochaines européennes. Ce qui ne change rien pour les postes du triumvirat.
De la même façon, les qualités objectives des personnes pèseront fort peu devant les agendas cachés des gouvernements des grands états de l'Union, hormis peut-être celui de la France, dont l'influence ne semble guère promise à grandir au point que l'on puisse se demander si la Pologne n'obtient désormais pas davantages de résultats diplomatiques dans l'UE que la France.
Rédigé par : Vrelon | 25 juillet 2008 à 10:53
Lisbonne sera certainement signé au final, mais sans doute trop tard pour les prochaines européennes. Ce qui ne change rien pour les postes du triumvirat.
De la même façon, les qualités objectives des personnes pèseront fort peu devant les agendas cachés des gouvernements des grands états de l'Union, hormis peut-être celui de la France, dont l'influence ne semble guère promise à grandir au point que l'on puisse se demander si la Pologne n'obtient désormais pas davantages de résultats diplomatiques dans l'UE que la France.
Rédigé par : Vrelon | 25 juillet 2008 à 10:59