Add. important 16/06 : Bernard Kouchner déclare que la France n'est pas intervenue et n'interviendra plus dans le conflit tchadien. Add2: Bakchich commente.
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Environ 500 soldats irlandais de l'EUFOR, la force européenne déployée au Tchad et en Centrafrique pour protéger les populations civiles et réfugiés, sont signalés avoir ouvert le feu sur la rebellion tchadienne arrivant par l'Est et avançant sur N'Djaména via Goz Beida, ville à l'ouest de laquelle est installé le camp EUFOR.
Une petite chronologie des affrontements entre Tchad et Soudan peut aider à situer le contexte.
Bien entendu, le mandat de l'EUFOR est de protéger les populations civiles, et notamment les 35.000 réfugiés soudanais campant aux abords de Goz Beida. Comme on le sait depuis l'aventure de l'Arche de Zoé, le Tchad sert de fait de base arrière à toutes les forces bienveillantes intervenant au Soudan. Mais au vu de la présence militaires française au Tchad depuis 1986 aux côtés d'une série de gouvernements invariablement contestés par diverses guerillas depuis, conserver l'attitude de neutralité si chère aux citoyens irlandais tout en participant au mandat EUFOR se révèlera toujours un exercice difficile : surtout si on considère que le commandement de l'EUFOR reste français.
Paxatagore, contributeur remarqué à Publius en son temps, écrivait cependant au sujet du travail d'une certaine force militaire française présente depuis 1986 dans la région :
Deux informations qui n'ont rien à voir :
1) une colonne de méchants envahisseurs venus du Darfour a pénétré dans Fort Lamy. Ils ont assiégé la présidence. Mais grâce aux gentils blancs, la colonne s'en est retournée de là où elle venait.
2) Le président de Fort Lamy envisage de gracier les condamnés de l'Arche de Noé qui s'étaient échoués.
Rien à voir.
Plus personne ne semblant réellement contester la participation des Breguet-Atlantique et Mirages français aux opérations de reconnaissance au bénéfice de l'armée tchadienne sur la zone dans laquelle est susceptible d'opérer la rébellion tchadienne (de Goz Beida à N'Djamena en gros), la situation de l'EUFOR me semble chaque jour plus délicate, et explique d'ailleurs en grande partie pourquoi certaines voix en Europe estiment qu'ils y a urgence à renforcer la capacité d'intervention militaire européenne hors-europe.
Add. 15/6 : La rébellion annonce avoir pris la ville d'Am-Dam.
Comme souvent avec vos posts Gus on ne comprend pas très bien ce que vous cherchez à dire. Que l'Union européenne a besoinde plus de moyens militaires ? à la bonne heure !
Rédigé par : Valéry | 15 juin 2008 à 00:59
Si c'est l'expression de mon opinion que vous attendiez, je pense qu'elle n'intéressera pas le lecteur dans l'article lui-même.
Dans les commentaires,puisque vous me semblez la solliciter, je peux ajouter qu'il doit y avoir dans les archives de Publius un autre article dans lequel j'énumérai quelques arguments pour expliquer que le mandat Eufor serait un rude baptême pour la politique militaire européenne (car choisir un pays dans lequel l'interventionnisme militaire spécifiquement français avait largement contribué à façonner depuis 20 ans les institutions des pays voisins était prendre de grands risques).
Vous partagerez certainement l'opinion mienne selon laquelle l'Europe n'a aucune chance d'exister dès lors que son existence est instrumentalisée aux fins particulières d'un agenda politique national particulier, ou aux fins d'un agenda n'intégrant que trop peu d'états membres ?
Je comprends que d'un point de vue français on trouve commode de faire payer la facture de ses turpitudes post-coloniales (et notamment de sa gestion des réserves mondialies d'uranium) par l'Europe, mais je ne suis pas certain que la construction européenne y gagne.
Quelques éléments supplémentaires :
http://alsacereserve.jeun.fr/actualites-militaires-f2/force-europeenne-au-tchad-t3147.htm
Rédigé par : Gus | 15 juin 2008 à 07:38