Un très bref billet pour signaler une lecture originale et intéressante de la construction européenne, qui intéressera au premier chef les opposants à un trop rapide élargissement de l'Union, à l'est, au sud, comme au sud-est : une citation :
Derrière cette compétition kitsch mais innocente, se dessine les contours des rapports de forces économiques et politiques sur le continent.
Avec d’un côté,
- l’Union Européenne (à 27) qui impose des critères économiques d’entrée, dont la limitation des déficits publics (moins de 3% du PIB).
et de l’autre
- la Russie ; prête à accueillir, ses anciens pays satellites. Sa puissance a été restaurée par la hausse du pétrole et elle dispose d’un moyen de pression sur L’Union : l’énergie.
Add. : And Sir Terry Wogan has said he may quit doing the commentary, in protest against the blatantly politicised bloc voting and Eurovision being "no longer a music contest".(via http://dev.null.org)
Add. : Eurotrib aborde également le sujet. Ainsi que Crooked Timber, dans les commentaires desquels figure une perle concernant l'avenir des cultures qui n'exportent pas leurs résidents : ("Russia got top marks from all the places Russians have emigrated too – not just its neighbours but israel too..."). Malakine, blogueur associé chez Marianne2 ironise sur le retour de l'Union Soviétique. Je ne résiste pas au plaisir d'une citation choisie :
Du coté de l'Europe occidentale, rien de tel. Les grands pays s'ignorent superbement (...) La France, la Grande Bretagne et l'Allemagne ne semblent être aimés par aucun de leurs voisins. Comme si l'Europe avait appliqué à la lettre la maxime de Saint Exupéry « Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder dans la même direction » Quand les pays européens regardent vers l'étranger, ils ne voient que le seul modèle qui vaille à leur yeux : le modèle américain.
Cet exploit, l'Union Européenne n'a pas su le reproduire. Elle n'a du reste même pas essayé. Après 50 ans d'intégration à marche forcée, l'Union, n'a jamais su créer ni espace culturel commun, ni même d'échanges entre ses principales cultures constituantes. Les seuls traits communs des sociétés européennes se limitent toujours aux standards de la culture américaine qu'elles partagent.
15 ans après sa disparition, l'Union soviétique prend là sa revanche. Elle s'est dissoute par les difficultés économiques et par des nationalismes opportunément instrumentalisés par les pouvoirs en place, mais elle vit encore dans les têtes et dans les cœurs. L'URSS a réussi à créer une nation multinationale ou « métanationale » qui lui survit aujourd'hui.
Enfin, Telos évoque à son tour le sujet.
Add. : Une excellente nouvelle : l'un des plus brillants contributeurs de la blogosphère francophone reprend la plume sur un sujet sur lequel on ne l'attendait plus : l'Europe, ou, plus exactement, le droit européen. Même si évidemment, je n'aurais pas réussi à considérer l'efficacité du droit dérivé à l'européenne comme un progrès pour le genre humain, les voix qu'on peut lire sur ces sujets pourtant cruciaux sont trop rares pour qu'on puisse snober l'auteur d'Eduardo.
Pourrait-on avoir votre point de vue sur les propos qu'a tenus Eolas concernant l'évolution éditioriale de ce site Publius, "qui à l'information sur l'Europe préfère des propos approximatifs mais résolument anti-européens"? Merci d'avance!
Rédigé par : Ludovic | 26 mai 2008 à 13:05
Je n'ai lu que très sommairement son long propos : j'ai essayé d'y répondre en ironisant sur la question de l'efficacité du système de droit dérivé à l'européenne, mais je n'ai de toute façon aucune intention de répondre aux simples jugements de valeurs ou opinions exprimées, ne serait-ce que par respect pour l'auteur d'Eduardo.
Pour le reste, je n'ai pas trouvé, à la première lecture, donc, en 5 minutes, beaucoup de matière concrète à commenter : mais mon ignorance est si grande.....
Add. : je remarque que le niveau de la plupart des commentaires au post d'Eolas est particulièrement élevé. On ne perd pas son temps à les lire.
Rédigé par : Gus | 26 mai 2008 à 13:15
Ha, si, quand même, un point important : ou plutôt, deux.
-> Il n'est nul besoin de transposer une directive pour qu'elle s'applique en droit français (avec certaines limites : voir : http://www.maitre-eolas.fr/2008/05/26/962-antieuropeisme-ordinaire#c54984 ). D'une certaine manière, être européen peut se concevoir comme laisser le juge appliquer les textes européens applicables, même non-transposés.
-> la transposition des directives européennes doit pouvoir se faire par proposition de loi : c'est à dire, à l'initiative des parlementaires et pas seulement du gouvernement. Et cela peut même se faire quand on est député d'opposition. Les parlementaires sont d'ailleurs parmi nos concitoyens, notamment au Sénat, parmi les mieux informés par des rapporteurs qui n'ont d'ailleurs souvent que ça à foutre et le temps pour voir venir. Donc, les parlementaires partagent donc largement avec les gouvernements successifs la responsabilité de certaines inactions.
- Enfin, il faudrait parler de questions de subsidiarité, proportionalité...
Rédigé par : Gus | 26 mai 2008 à 15:31