Une fois n'est pas coutume, un article illustre assez bien toutes les difficultés que l'autonomie de l'administration centrale française créé à la construction européenne.
Un autre article explique tout l'enjeu que représente la possibilité donnée à l'Union de signer en nom propre des traités internationaux, proposée par Lisbonne, illustrée par tout l'intérêt que représente la chose pour les intérêts les plus puissants et les plus organisés du marché pour obtenir, à terme, l'inévitable transposition dans les droits nationaux de l'Union de législations les favorisant contre de petits acteurs émergents, innovants, mais par là même, susceptibles de remettre en cause leur position établie. Pourtant, rares seront les lecteurs à concevoir le progrès technique dans l'aboslu, surtout choisi, comme un péril dont l'Union se donnerait mission de nous protéger. J'y reviendrai, sans doute, en temps et heure, armé de quelques chiffres exposant le tragique destin des startups innovantes : rachetées avec leurs brevets, puis enterrées, car il est souvent plus rentable de les détruire et préserver un modèle économique existant que d'investir dans une industrie innovante qui détruirait vos rentes.
Add.: Edgar vise juste et remet le couvert.
Add2 : Vingt ans de pédagogie et d'efforts auront porté leurs fruits : il semble qu'en 2008, le Sénat français prenne, lentement mais sûrement, conscience de la portée (et des conséquences) des textes (en l'occurence, européens) qu'il examine et vote sans états d'âme depuis si longtemps. J'aurais pourtant pensé qu'au sein de telle assemblée, le rôle de gouvernement de l'Union joué par la Commission Européenne n'était plus à expliquer : il faut croire que jusqu'alors, je me trompais.
Le problème du premier article mis en lien et qui pointe la fraîcheur avec laquelle Xavier Bertrand soutient une directive contre l'ensemble des discriminations, c'est qu'il n'y a aucune hypothèse pour expliquer ce peu d'enthousiasme? Quelles raisons valables le poussent à ne pas soutenir pleinement une telle directive, en dehors du fait que les promesses de campagne n'engageait que les handicapés?
Rédigé par : Ludovic | 16 mai 2008 à 18:49
Au vu des très importantes restrictions à la liberté d'expression qui ont force de loi en France, j'ai toujours conseillé à quiconque donnait une destination publique à son propos d'éviter les procès d'intention. Je ne suis donc pas surpris, Ludovic, qu'un auteur prudent évite de présumer des motivations d'un Ministre de la République.
Par ailleurs, ici comme ailleurs, Monsieur le Ministre Bertrand n'est sans doute que le jouet soit de son cabinet, soit de sa hiérarchie. Faut-il rappeler qu'en France, il existe une amusante coutume par laquelle Président de la République d'une part, et Premier Ministre d'autre part, imposent aux ministres ambitieux des membres à leur solde dans leurs cabinets, pour mieux surveiller et au besoin contrôler et contraindre les ministres susceptibles de devenir des rivaux politiques ?
Un exemple de guéguerre entre fonctionnaires estampillés chiraquiens au comportement douteux et ministres sarkozystes :
http://www.bakchich.info/breve756.html
Vous remarquerez que le destin de quelques pauvres hères parmi les plus pauvres ne semble guère compter aux yeux de certaines fonctionnaires politisés.
Rédigé par : Gus | 17 mai 2008 à 11:31
Dire que le Sénat vote sans état d'âme les textes de la Commission est aller un vite en besogne à mon sens. Des états d'âme il y en a , mais au final ils pèsent peu de chose devant les réalités.
J'irais plus loin que vous, si la Commission européenne est le Gouvernement de l'Europe alors à quoi servent les gouvernements nationaux ? Si la réponse est "à rien" dans ce cas là supprimons les purement et simplement.
Pareil pour les parlements.
Rédigé par : AP | 22 mai 2008 à 15:09