Tandis que les socialistes portugais s'évertuent à ne pas donner le mauvais exemple à leurs voisins européens en réfusant de céder à la tentation d'un référendum sur le traité de Lisbonne, François Fillon persiste à offrir au reste du monde le spectacle d'une France incapable de tenir ses engagements, en réaffirmant son intention de repousser à 2012 la mise à l'équilibre des finances publiques françaises. On se souviendra que la France avait fixé elle-même la date de 2010 pour telle échéance en 2005, avec, d'ailleurs, la même majorité au Parlement (vous savez, cette institution qui a entre autres pour charge de veiller au bon usage des finances publiques).
En sachant que 2012 sera une année d'élections présidentielles et législatives, généralement désastreuse pour les finances publiques du fait de l'avalanche de déductions fiscales et autres merveilles décidées par un nouveau gouvernement au titre de l'urgence (celle qui est la cause de son élection, au hasard...), on peut en déduire que Fillon ne fait ici que promettre de disposer de toutes les excuses requises pour expliquer que l'échec de la France à équilibrer ses comptes publics sera la faute de ... ses successeurs !
Voilà qui, à n'en pas douter, donnera quelques idées à nos voisins italiens, du moins, à en croire l'opinion de quelques membres de l'Eurogroupe. Mais voilà qui démontre qu'en certaines matières, la France ne craint pas d'être citée comme le mauvais exemple en Europe, mais pas pour toutes les matières : le bien commun ne pèsera finalement pas bien lourd contre cette vache sacrée qu'est l'idéologie européenne.
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