Mise à jour : Libération confirme l'entêtement de la Commission Européenne à imposer les agro-carburants (et à ne rien imposer d'autre !) aux états-membres, contre l'avis de ses propres scientifiques, et donne un blanc seing à l'industrie pétrolière soucieuse de maintenir son monopole sur les carburants qui investit massivement dans ce secteur. Même si on ne peut savoir quel intérêt particulier sert ici la position de la Commission, on peut être certain que ce n'est ni celui des européens, ni celui d'une certaine idée de l'homme.
Le Parlement anglaisbritannique semble décidé à s'opposer à la règle que souhaite imposer Bruxelles exigeant que 10% des carburants consommés en europe soient des carburants réalisés à partir de cultures agricoles spécialisées (agro-carburants).
De nombreux experts et l'opinion publique ont en effet perçu le fait que la culture de tels produits contribue à la hausse mondiale des produits alimentaires et à l'aggravation de la famine et de la misère dans le monde (crise de la tortilla, etc.) d'une part, tout en n'apportant que peu de chose à la lutte contre les émission de gaz à effet de serre.
L'entêtement de Bruxelles sur cette question ne peut alors se comprendre que comme faisant hélas l'objet d'un engagement ferme, démesuré et disproportionné des négociateurs de l'Union à l'Organisation Mondiale du Commerce, lequel engagement explique certainement la destruction accélérée des forêts primaires d'indonésie et la création d'exploitations de 200.000 Ha de palmiers à huile à l'aide de capitaux anglo-saxons. Bruxelles n'a en effet jamais caché son souhait de réserver d'importants marchés de faible technologie aux pays émergents, pour peu que ceux-ci veillent à ouvrir leurs marchés aux entreprises de services européennes et adapter leur législation sur la propriété intellectuelle aux exigences des investisseurs.
Autrement dit, pour Bruxelles, peu importe le fait que la ration alimentaire de centaines de millions de personnes puisse s'en trouver réduite, du moment que les négociations multilatérales progressent à Doha, dans le sens, essentiellement, d'un libre-échange généralisé au sein duquel l'occident se réserverait la production de choses nobles (services intellectuels, "haute" technologie, ingénierie financière) en contrepartie de l'achat en masse de matières premières et produits agricoles aux pays émergents, lesquels éprouveront dès lors bien plus de difficultés à se developper effectivement, pour le plus grand besoin d'une économie toujours friande d'une main d'oeuvre travailleuse et frugale.
Et pour en rajouter une couche, sachez ceci : que vous soyez ou non d'accord avec la stratégie européenne des agro-carburants importe peu : les technocrates de Bruxelles ont déjà décidé pour vous ce qui est bon pour vous, sans consulter le moins de monde vos représentants élus, comme indiqué ici.
Chers Amis, j'utilise cette note pour vous indiquer que je lance depuis mon blog une initiative à laquelle vous voudrez peut-être vous associer. Ce serait amusant de tenter un buzz européen sur ce sujet !
Bien cordialement,
Dominique Reynié
Rédigé par : Reynié | 22 janvier 2008 à 12:12
Attention, il s'agit du parlement britannique et non du parlement anglais, qui n'existe pas. C'est important car le parlement écossais lui existe, ce qui n'est pas sans poser problème (voir ici : http://en.wikipedia.org/wiki/West_Lothian_question)
Rédigé par : YMB | 22 janvier 2008 à 12:27
Il a été écrit rapidement ce post :-)
Rédigé par : valéry | 22 janvier 2008 à 22:21