Aujourd'hui, je suis très heureux d'acueillir nos gloires de 2005, le plombier polonais et Anna, la jeune Slovaque qui va venir faire de la concurrence à nos bonnes vieilles prostituées (souvenez-vous) dans l'espace Schengen.
Je suis aussi heureux qu'eux, également, nous ouvrent grand leurs frontières. Au prix du billet d'avion, je ne doute pas un instant que les Français soient enclins à faire le voyage pour aller rencontrer Anna en masse.
Le traitement médiatique de la chose est d'ailleurs assez troublant : on a l'impression que ce sont surtout nos frontières, de riches, auprès desquelles seraient massées des hordes de pauvres barbares, qui s'ouvrent. C'est, comme le titre du Figaro l'indique, l'Europe centrale qui "entre dans l'espace Schengen", pas tallement l'espace Schengen qui s'enrichit ou s'ouvre. C'est une extension de l'espace Schengen qui prévaut dans les titres. Pour Euronews, par exemple, on peut aller "De Varsovie à Porto ou de Prague à Paris". Pas l'inverse ?
Etonnant, d'ailleurs, de voir la célébrité de Narva et calais, repris dans un sens dans le Figaro (ouest-est) et sur 7sur7 dans une dépêche de l'agence belga. Un effet du dossier de presse ? Allez, je suis mauvaise langue.
Merci à nos amis de l'est de nous acueillir, nous riches pays, dans leurs Etats, de nous ouvrir leurs frontières, d'accepter de nous recevoir librement ainsi, de décider de former avec nous un ensemble unique de libre circulation !
Cela fait bien longtemps, dix, vingt ou trente ans au moins selon, que les citoyens de l'ouest circulent librement en europe centrale. Les grandes stations balnéaires des côtes bulgares, romaines et croates en attestent s'il en était besoin, sans même parler des bordels du sud de la frontière que la hongrie partage avec l'autriche ou des stations et campings du lac Balaton.
Donc oui, Schengen concerne de facto surtout les citoyens d'europe centrale.
Qui plus est, Schengen est bien plus un système de coopération policière et judiciaire, ainsi qu'un ensemble de règles applicables à l'immigration irrégulière (rétentions administratives, procédures d'expulsion) que de consolidation du droit à la libre-circulation des personnes.
Grâce à Schengen, il sera plus aisé d'organiser, depuis la France, avec de bons fonctionnaires bien français, des renvois par autobus entiers vers l'est : car, et ne l'oublions pas, les citoyens européens n'ont pas le droit de s'installer et travailler librement en France : mais ça, c'est un choix français, et pas un choix européen, entériné par deux majorités parlementaires successives auxquelles ATTAC n'a jamais été apparentée.
Rédigé par : Gus | 20 décembre 2007 à 12:05
Les nombreux ukrainiens qui passaient tous les jours la frontière pour aller travailler en Pologne remplacer les plombiers polonais partis travailler en europe seront les grands perdants de Schengen : car, désormais, il leur faudra non seulement un visa, mais aussi une assurance maladie en règle et sans doute bientôt, des permis de travail.
Un excellent moyen pour faire retomber l'Ukraine dans l'orbite de Moscou que cette brillante extension de Schengen : tout ça pour satisfaire aux instincts xénophobes et policiers de la France et l'Angleterre, c'est brillant, indéniablement brillant.
Rédigé par : Alp | 20 décembre 2007 à 17:10
gros connard :D
Rédigé par : nome | 20 décembre 2007 à 22:16
Soyons un peu factuels (nous ne sommes pas dans les commentaires du Monde)
@Gus. Tous les citoyens européens ont le droit de s'installer dans n'importe quel autre pays de l'UE (par exemple pour simplement y vivre ou bien pour créer une entreprise). Donc contrairement à ce que tu dis, n'importe quel Lituanien peut venir habiter à côté de chez Mélanchon. En revanche, il n'y a pas encore de liberté totale de travailler partout, pour les citoyens des anciens pays communistes. En France, il y a eu une fermeture totale pendant deux ans mais depuis mai 2006, 61 professions sont totalement ouvertes à tous les citoyens de l'UE. D'accord, tout le monde ne veut pas forcément être géomètre, cuisinier, chef de chantier, maçon, ajusteur, vendeur, dessinateur industriel ou laveur de vitre. Il est aussi vrai que la procédure est un peu bureaucratique mais ce n'est pas une fermeture totale.
@Alp: avant le 21 décembre, tous les Ukrainiens avaient déjà besoin d'un visa pour entrer en Pologne (ce n'est pas vrai dans l'autre sens). Le visa Schengen ne requiert pas une assurance maladie mais une assurance voyage qui couvre les soins d'urgence et le rapatriement éventuel. Le coût est d'environ 1 euro par jour (ce qui est effectivement cher pour des Ukrainiens).
Le visa Schengen ne peut pas se confondre avec un permis de travail. Il est vrai que de nombreux Ukrainiens se servent de leur visa de séjour en Pologne pour travailler au noir. Mais cette pratique n'est pas prête de s'arrêter tant les contrôles sont faibles et tant cela arrange tout le monde (les Polonais comme les Ukrainiens). Quant au complot franco-britannique, il y a quelque chose qui cloche car le Royaume-Uni au contraire de la France n'est pas membre de l'espace Schengen: je ne comprends pas le raisonnement.
Rédigé par : Mozg | 20 décembre 2007 à 23:58
Mozg: le Royaume-Uni participe à l'ensemble des travaux de coopération policière, y compris ceux qui ne concernent que l'espace Schengen, même s'il n'a jamais déclaré la moindre intention d'y appartenir. De nombeux cercles pro-européens soulignent d'ailleurs que la Royaume-Uni ne se prive pas d'interférer avec les processus décisionnels des politiques auxquelles il n'adhère pas.
Par ailleurs, les technologies informatiques policières, de surveillance et d'imagerie aux frontières sont pour l'essentiel vendues par des industriels franco-anglaises soutenus par leurs gouvernements : rien d'étonnant puisqu'elles dérivent des technologies militaires. D'ailleurs, le centre opérationnel policier de Schengen est à Strasbourg : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-991851@51-990718,0.html
Par exemple, la Solvénie aura récemment reçu un important soutien de l'administration française venue lui expliquer comment utiliser du matériel français, payé par l'Union, pour surveiller ses frontières.
Je suppose par ailleurs que vous avez remarqué que les 61 professions autorisées sont soit des professions dont l'exercice suppose la détention de qualifications rares (géomètre ?), soit considérées par la plupart des citoyens de l'ouest comme peu attractives (laveur de carreaux) ? Le jour où Schengen permettra la concurrence sur les professions protégées ou celles simplement règlementées (dentistes, avocats, pharmaciens, enseignants par exemple) en France, j'applaudirai, je vous l'assure. D'ailleurs, je ne vois pas comment hormis en soulignant tout l'hypocrisie des discours convenus commentant les politiques européennes espérer que cela évolue.
Rédigé par : Gus | 21 décembre 2007 à 07:30
Je n'applaudirais pas quant à moi l'ouverture
concurrentielle, comme vous le dites, Gus, sur les métiers réglementés , protégés...car cela n'a pas de sens pour un nombre considérable de raisons qui ne sont pas mercantiles.
Décalage du niveau de vie et de protection sociale, décalage du niveau d'instruction et de formation , différences des moeurs et des principes juridiques , politiques , culturelles , religieuses , autant de raisons non exaustives....
Donc non, je ne trouve pas cette idéologie de la concurrence souhaitable quant on peut lui substituer des coopérations qui permettraient de suivre des filières de passage d'un lieu professionnel à l'autre, en connaissance de cause de tout ce que je viens d'énoncer non exaustivement.
Si vous allez travaillez en roumanie(en dehors du fait de vous payer un palace en lieu et place d'un hlm sur place ), croyez vous que vous êtes en capacité de vous y adapter pour tout ce que vous connaissez à fond de ce pays comme si vous y aviez toujours vécu ? Le déracinement , vous connaissez ? La difficulté d'adaptation, les haines communautaires....autant de raisons qui font qu'on peut intellectualiser les principes mais rester loin de la réalité des faits humains et viables.
D'ailleurs ceux qui les portent ces principes, sont souvent "gras et bien nourris" et pensent toujours les choses en fonction de leur niveau de vie et de leurs possibilités sociales, que les autres sont dans la même situation et pensent pareil...
Rédigé par : dg | 21 décembre 2007 à 09:39
dg: Je partage bien entendu l'essentiel des objections que vous soulevez : mais je pense que nous partagerons pareillement l'idée selon laquelle la question centrale est bien plus l'harmonisation des législations notamment relatives à la protection des personnes (travailleurs, etc.) que la question de liberté d'errer de ci et de là dans l'espace Schengen à condition de ne manger le pain de personne et de bien laisser des pourboires aux serveurs.
La plupart d'entre les français sont issus de familles qui quittèrent de lointaines provinces comme on les nommait alors pour chercher à Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux la bonne fortune que le sort leur refusait alleurs, alors même que la français n'était pas la langue maternelle de la plupart d'entre eux, à l'époque où aller par la route de Montpellier à Paris ne se concevait guère sans une nuit dans le train ou dans un hôtel de passage. La question que je pose est donc de savoir quels prétextes trouveront leurs héritiers pour refuser à ceux d'au delà Nuremberg la même chance d'échapper à leur condition que celle qui fût offerte à leurs parents : même si, comme le souligne à sa manière racoleuse ATTAC, la route qui y mènera certains d'entre eux sera plus dure et plus cruelle qu'on ne veut souvent bien l'admettre. Même si le temps conté par Elia Kazan est loin, la dureté des images du film "America, america" peut aider à comprendre que lorsqu'on est, comme vous le dites à juste titre "gras et bien nourris", on ne peut certes pas vivre les douleurs de ceux qui essaient d'échapper à leur condition : on peut cependant au moins oeuvre à ne pas ferrer les portes de nos terres de bonne fortune, s'émouvoir des chiens, des caméras, des hommes et des drones qu'on met pour leur donner la chasse, des fichiers qu'on construit pour les connaître, des règles de rétention administrative sans jugement de 18 mois que l'europe leur prépare, tout en sachant, en effet, que lorsque nous autres gras et bien nourris auront fait ce que l'honneur exige, nous serons, individuellement du moins, moins gras et moins bien nourris que nous ne l'étions lorsque nous niions l'enjeu.
Rédigé par : Gus | 21 décembre 2007 à 12:21
Gus, je ne disais pas cela pour vous spécialement.
Et puis n'est pas comparable le déplacement de province à province à des époques où les contextes étaient bien différents de ceux d'aujourd'hui, pour tout ce que vous décrivez trés bien de pistage des individus et leur exploitation(notre industrie du BTP regorge d'exemples fameux) , et les déplacements de pays à pays....Moi même suis une "déplacée" de province à capitale...mais je partage une instruction minimale des règles communes à un territoire. Rien que le fait de traverser la manche ne mène pas à la même façon de voir et vivre la vie .
Je pensais essentiellement à ce qui fait parti de mon quotidien, celui d'un échange fréquent avec un homme qui est payé pour faire le ménage de l'atelier dans lequel je travaille et qui ne bénéficie pas des mêmes droits que moi ayant pourtant un employeur français. Pour la simple et bonne raison qu'avec son statut d'etranger et sa méconnaissance des règles de droit, il peut être manipulé à merci. Alors halte au sacro saint principe concurrentiel.
Je pense à ceux qui mettent ces principes de concurrence à toutes les sauces. Comme si cela était qui plus est un fait acquis de performance, alors que cela se joue essentiellement sur le dos de la misère....
Et je ne parle pas des ateliers chinois qui sont à côté de celui où j'exerce ma profession.
Rédigé par : dg | 21 décembre 2007 à 17:48
J'ajoute que que ceux qui prétendent avoir les solutions intellectuelles aux réalités de leurs pairs, devraient s'y plonger plus souvent, au plus près de la vie des plus démunis.
Rédigé par : dg | 21 décembre 2007 à 17:51
Encore une fois, je partage l'essentiel des opinions que vous exprimez.
Cependant, l'état de fait parfaitement détestable que vous décrivez (faiblesse des travailleurs étrangers ou non incapables d'obtenir l'assistance du droit) n'a pas grand chose à voir avec l'UE ou le principe de concurrence : cela à surtout à voir avec la France, ses lois impraticables, sa conception plutôt cynique de la justice (voir les derniers articles du Pr Frédéric Rolin à ce sujet) et de nombreux partis-pris.
Pour le reste, j'avoue avoir du mal à imaginer comment, en France, il restera longtemps possible d'exiger de la fraction pourtant significative de l'économie soumise à la déflation conséquence de l'intégration des marchés mondiaux (dans les secteurs agricoles et industriels, par exemple) de rester financièrement solidaire de la majorité de l'économie qui, elle, y échappe pour diverses raisons : mais cela, encore une fois, est plus une question franco-française qu'autre chose, bien que la chose relève en grande partie de la compétence de la Commission. J'avoue même penser que dans la mesure où Lisbonne retire à la Commission de nombreuses responsabilités en matière de "bien commun" européen (au profit de la Pdce du Conseil), il ne serait pas illogique que la Commission estime qu'après tout, chaque état membre est libre de fermer ses frontières aux services et marchandises étrangères, même européennes, du moins, tant qu'il parvient à financer son secteur public d'une part, et satisfaire les revendications en matière de pouvoir d'achat de ses citoyens.
Rédigé par : Gus | 28 décembre 2007 à 18:41
Nous savons que souvent ceux qui ne connaissent pas leurs droits ne donnent pas suite aux litiges ou abus dont ils font les frais. Ce qui fait que beaucoup d'abus et non respect des règles sont peu punis du fait de n'être portés en justice. Dans le monde du travail ou dans les actes contractuels entre professionnels et consommateurs, c'est monnaie courante.
Les citoyens renoncent le plus souvent à défendre leurs droits. Cela est un fait relatif aux connaissances, à une certaine force morale et moyens pour y faire suite.
Quand vous mettez le principe de la concurrence comme fondement à l'ouverture des marchés du travail, vous ne renforcez pas les droits ni ne donnez les moyens aux personnes de les faire appliquer , il ne faut pas être hypocrite. Vous n'ouvrez qu'une porte qui permet d'embaucher à moindre coût. Sinon, pourquoi les travaux publics recourraient ils à une main d'oeuvre étrangère, si ce n'est parce qu'elle à un coût moindre et peu de risque de porter réclamation ?
Le droit en France est certainement complexe, mais le principe de la concurrence ne fera finalement qu'enfoncer le clou des pratiques les plus faciles pour ceux qui n'ont pas intérêt déjà à faire appliquer le droit élémentaire .
Rédigé par : Mansuétude | 29 décembre 2007 à 18:39
L'objet de mes remarques était surtout de faire remarquer qu'il était difficile de demander à l'Union de tenir compte des faiblesses des règles et institutions françaises qu'elle n'a pas vocation à corriger, faire évoluer, ou même, rendre conformes aux principes fondateurs de la République. Le droit français, tel qu'il est, ainsi que les pratiques des administrations, au premier rang desquelles les administrations judiciaire ou du travail, sont encore et pour longtemps (hélas !) l'affaire de l'électeur français.
Pour le reste, je crois avoir récemment signalé que la justice européenne a de facto validé l'emploi dans un pays A de l'UE la main d'oeuvre d'un pays B sous réserve de respect des règles relatives aux travailleurs migrants (bien moins protectrices que la plupart des droits nationaux des plus anciens membres de l'UE), du moins, dans le cadre de chantiers ou missions à but clairement déterminé. Il a d'ailleurs été révélé durant la campagne de 2005 que RFF et Orange recourraient à de telles pratiques dans le cadre de chantiers tout à fait français : et ce notamment parce que le droit français, à défaut de l'autoriser, ne s'y oppose pas.
Rédigé par : Gus | 30 décembre 2007 à 17:50
Comme dit Gus, que cette ouverture concerne effectivement surtout les citoyens de ces pays dits pauvres. De la même façon qu'un Européen va plus facilement en Afrique que l'inverse, il paraît évidentque l'extension de l'espace Schengen servira d'avantage aux citoyens de ces Etats qu'à nous... Voilà comment s'interprète le traitement médiatique de cette information. On n'a pas les mêmes avis selon qu'on est puissant ou pas, voilà tout. Pas de quoi en faire une pendule, Versac!
Rédigé par : le chafouin | 02 janvier 2008 à 20:31
Bonjour et tous mes voeux pour la nouvelle année.
Gus, vous pensez que la manière dont on applique le droit du travail en France n'a rien à voir avec l'UE et le principe de la concurrence? C'est en partie vrai, puisqu'on n'a pas attendu l'Europe pour que les entrepreneurs les moins soucieux des masses salariales tirent sur la corde autant que se peut, dans tous les pays.
Mais je suis quelqu'un de basique et je raisonne trés simplement pour ne pas dire "simplistement".
Les idéologies et politiques européennes en matière d'économie et donc de travail me semblent découler de plusieurs principes intimement liés, principes qui ne viennent pas spécifiquement de la grande masse pensante des citoyens européens mais plutôt d'une minorité dirigeante .
- La compétitivité, qui me semble relativement partie liée au coût du travail, -la libéralisation des secteurs économiques, qui eux sont associés à la formalisation contractuelle libérale des relations de travail entre employeurs et salariés et donc aussi aux droit des travailleurs ,
- et enfin la concurrence, pour faire fonctionner le tout.
Pour exemple simpliste, nous remplaçons le service public du 12 de france télécom, service gratuit de renseignement ,
par une multitudes de sociétés qui vont se concurrencer pour le fournir, sociétés privées étrangères comprises.
Au résultat: multitudes de numéros "opaques" qui n'ont pas de tracabilité quant à la société qui en est la source, (après tout on devrait pouvoir choisir quelle société fournit un service sur la base de son bilan social aussi) , paiement et augmentation du coût du service, pas forcément d'emplois crées, puisque délocalisation des services sur des sols de bas cout de main d'oeuvre, et service lent(onéreux), partiel, pas du tout efficace, voir inexistant, puisqu'on raccroche aussi en disant qu'on se débrouillera autrement . Cela illustre le fait que la connaissance d'un territoire spécifique, de ses subtilités culturelles liéés à sa langue, et autres détails d'importance, cela ne s'improvise pas.
Quid des sociétés qui à mon avis ont du mettre la clef sous la porte ?
Quid des personnels de l'ancienne entreprise de service public ?
Voilà donc un exemple simpliste de l'application de la concurrence économique porté en principe idéologique, qui rend évidemment un grand service au citoyen...
Alors comment faites vous pour évacuer le fait que le droit du travail n'est pas lié à ce qui se joue en Europe et donc en France , pour les travailleurs étrangers comme les travailleurs nationaux ?
Pensez vous que le choix d'une société(généralement une énanation d'un groupe économique) soit , pour cet exemple, de choisir la population la plus qualifiée et donc la plus chère ou au contraire pensez vous que les calculs chiffrés reposent sur d'autres critères ?
Parce que vous pensez que le principe de la concurrence vaut pour les deux commercants lambda de la ville machin qui permet au "consommateur" lambda de payer deux cents de moins ? Ou bien ce principe n'est il pas plutôt là pour galvaniser un recours à une main d'oeuvre à bas coût afin de parvenir à l'objectif affiché de compétitivité, ceci autant sur le dos du travailleur que du consommateur , qui en fait est le même ?
Rédigé par : dg | 02 janvier 2008 à 21:12
dg: je pense surtout que si, effectivement, les mêmes groupes de pression agissent en France et au sein de l'UE tant sur les administrations que sur les gouvernements pour promouvoir leur point de vue, même si l'Union disparaissait du jour au lendemain, les pressions qu'ils portent sur les administrations et gouvernements français persisteraient, avec des résultats identiques. Pour vous en convaincre, réfléchissez à ceci : quel intérêt peut trouver qui que ce soit dans le privé à embaucher un émarque ayant pour seul bagage HEC, ENA, et un séjour chez le plus grand employeur du monde depuis la fin de l'armée rouge, à savoir, l'administration française ?
Rédigé par : Gus | 06 janvier 2008 à 15:40
(suite du comm. précédent)
Mais à vrai dire, le seul réel problème que ce constat me pose, c'est qu'à pointer du doigt un faux coupable, on ne fait guère que faciliter le travail du véritable scélérat.
Rédigé par : Gus | 06 janvier 2008 à 15:52
"véritable scélérat" qui serait ?
Je pense que de trop multiples critères convergent pour qu'effectivement la vie soit à l'heure actuelle, un moins bon "mieux être et mieux vivre", qu'une heureureuse et constructive perspective politique collective.
L'idéologie que je viens de décrire en trois termes y concourre aussi , forcément, puisque depuis 20 ans d'applications pratiques, c'est ce qui se joue dans l'esprit et dans le quotidien du plus grand nombre.
Rédigé par : dg | 07 janvier 2008 à 22:44
faute : concourt et non concourre
Rédigé par : dg | 07 janvier 2008 à 22:48
Hmmm... évidemment, dg, je n'ai pas de réponse objective à cette question.
Maintenant, si je me base sur le ressenti de l'époque où je militais avec la FFII contre les brevets logiciels, je me souviens avoir été impressionné par le professionnalisme et la détermination des cercles libéraux proches à la fois du grand patronat, notamment français et allemand, des hautes administrations, notamment françaises, belges, luxembourgeoises et allemandes, et des financiers anglais. Inutile ici de nommer des organisations qui naissent et disparaissent au gré des dossiers, ou des personnes qui de toute façon, transitent entre administrations, grandes entreprises, et postes électifs (parlement européen : le scrutin de liste favorisant le commerce de places éligibles sur les listes de petits partis sans réelle ambition de participer au travail du P.E.), voire, restent inactives quelques années.
Je crois également que la "victoire", même provisoire, obtenue à l'occasion des brevets logiciels démontre qu'on peut réussir à gagner des batailles à condition de ne pas se tromper de cible.
Rédigé par : Gus | 07 janvier 2008 à 23:17