La Commission européenne publie son rapport annuel sur l'emploi, qui a connu en 2006 sa plus forte croissance depuis 2000. La Commission constate cependant que la part des revenus du travail dans l'ensemble des revenus est passée de 70% en 1975 à 58% en 2007, atteignant alors son plus bas niveau historique.
En filigrane, le rapport semble imputer une partie de la responsabilité de cet état de fait à la concurrence insuffisante au sein du marché commun, qui semble favoriser des prix et des profits artificiellement élevés, non seulement nuisibles aux consommateurs, mais favorisant des marges particulièrement élevées dans le secteur de la distribution, lesquelles justifient, pour l'essentiel, l'attrait des entreprises européennes pour les investisseurs, et donc, les investissements considérables consentis par les investisseurs étrangers ainsi que le fait qu'ils ne se traduisent pas pour autant ni par des créations d'emploi, ni par de la croissance économique.
Autrement dit, puisque l'effet d'intégration des marchés pousse les marges à la baisse dans les autres pays, la belle résistance à l'érosion des marges que démontre le marché européen le rend particulièrement attractif pour les investisseurs sans le moindre bénéfice sur l'emploi. Plus clairement dit, selon mon interprétation, aux yeux de la Commission, le problème d'emploi de l'europe n'est pas le marché, mais l'insuffisance de marché.
(Sur un sujet voisin récemment évoqué, à savoir l'avenir des services publics et notamment des services publics locaux dans l'Union, une info qui ne mérite pas un billet : la publication d'un dossier de presse et du communiqué de presse correspondant que la CEEP (qui a externalisé son service de relations presse ,semble-t-il) plaidant évidemment en faveur d'une exception pour les services publics locaux aux règles du marché commun)
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