Voilà la chose enfin faite : après avoir quintuplé son budget initial et fait renoncer tous les industriels qui s'étaient jusqu'alors attachés à l'aventure, Galileo sera finalement entièrement payé par le contribuable, grâce à des fonds agricoles non-distribués. A l'heure où, pour affronter cette concurrence prévisible, la redevance pour l'usage des puces GPS est tombée en dessous d'un euro pièce, il y avait certainement urgence. Le premier commentateur à trouver une utilité à Galiléo non-fournie par l'un ou l'autre des 5 systèmes concurrents a gagné.
D'ordinaire, ces fonds excédentaires sont fort logiquement reversés aux états-membres, c'est à dire, aux contribuables : mais Galileo mérite certainement une exception historique : enfin, c'est ce que la Commission assure, à la demande formelle de l'Allemagne, qui a du mal à digérer la pilule à deux milliards et quelques.
J'avoue sinon avoir du mal à croire que 700.000 € suffiront au Parlement Européen pour produire une heure par jour de programme en 22 langues pour son europarltv, dont la diffusion restera pour l'instant réservé aux permanents du Parlement Européen. Il est à noter que malgré son public particulièrement restreint, Europarltv n'a aucunement l'ambition de permettre aux parlementaires européens de se dispenser de participer en personne à l'ensemble des travaux du Parlement Européen et donc, se déplacer religieusement de Strasbourg à Bruxelles puis de Bruxelles à Strasbourg au rythme des migrations du coeur de l'Europe.
(Add.: Finalement, de lugubres scientifiques anglais ont trouvé un usage pour lequel un ensemble de 5 réseaux de géoloc parmi lesquels Galileo serait certainement irremplaçable. Qui n'intéressera sans doute qu'eux pendant un certain temps mais c'est toujours ça, puisque la recherche est la clé de la croissance en Europe affirme-t-on.)
Indépendance face aux US, russes ou autres chinois? Stimulation de la R&D ? emplois ?
Quant à l'Allemagne, si elle fait trainer les négociations, c'est juste pour avoir la part du gateau la plus grosse possible, pas par conscience budgétaire...
Rédigé par : GC | 26 novembre 2007 à 22:31
Nous souffrons d'un manque de bon sens...... :(
Rédigé par : Xavier | 27 novembre 2007 à 01:00
Soulignons qu'un tel succès a été rendu possible grace à l'extention du mode de scrutin à la majorité qualifiée qui fait que l'opposition de l'Allegmagne n'a pas empêché les Européens de trouver un budget pour ce projet. On ne peut que se féliciter de cette situation qui permet à l'Union de sortir de situations de blocages qu'entraine la décision à l'unanimité.
Rédigé par : valery | 27 novembre 2007 à 07:50
GC: à ce stade, toute la R&D est faite : il faut juste produire les satellites et les foutre en l'air. Mais je ne cache pas l'évident bénéfice pour l'industrie de commandes publiques sur un projet dans lequel elle ne souhaite rien assurer du risque financier. Disons aussi que ça fera 2.4 milliards de moins pour le budget de la recherche ? Quand à l'indépendance ou l'avance technologique acquise, elle reste pondérée d'une part par le recours massif aux technologies américaines et asiatiques dans Galileo qui rend le projet techniquement irréalisable sans les pièces, techniques, et brevets "étrangers", mais aussi par le fait, conséquence du précédent, que la technologie acquise, si elle a quelque valeur que ce soit, sera cédée aux partenaires étrangers à l'occasion du premier grand contrat venu (comme c'est actuellement le cas dans le contrat entre Areva et la Chine).
valery: tout à fait. Je ne doute pas une seule seconde du fait que les industriels toujours friants de commandes publiques ne mettront pas longtemps à comprendre cela et obtenir de l'Union plus de Grands Projets Inutiles à réaliser.
Rédigé par : Gus | 27 novembre 2007 à 08:04