Selon différentes enquêtes d'opinion plus ou moins rigoureusement réalisées, il semblerait qu'entre 50 et 62% de citoyens néerlandais se révèlent opposés aux "avancées" de la construction européenne proposées par le défunt Traité pour une Constitution Européenne ou son actuel successeur.
Sans doute ne faut-il pas chercher beaucoup plus loin la raison pour laquelle le gouvernement néerlandais déclare ne souhaiter en aucun cas faire ratifier par référendum le prochain traité européen, lequel ne saurait être trop différent de celui rejeté par référendum il y a deux ans. Reconnaissons aux gouvernants néerlandais une franchise bien plus honorable que l'hypocrisie d'un Gordon Brown se cachant derrière des arguments pour le moins spécieux (et par là-même, indignes du premier personnage d'une grande nation) pour pareillement refuser de confronter le travail de ses services à l'opinion publique.
Pour peu démocrate que la méthode semble être, on observera d'une part que c'est probablement la même méthode que retiendra le gouvernement français, avec, sauf inimaginable dissolution de l'assemblée nationale, le nécessaire soutien de son opposition socialiste, centriste et verte en cas de succès et d'autre part, que le procédé permettra à l'opinion publique de quelques états-membres de persister dans sa farouche contestation de la construction européenne telle qu'elle se fait, c'est à dire, par la nivelement par le bas des normes sociales, environnementales et de protection de l'enfance, par la coordination militaire et policière en lieu et place de recherche européenne ou de coordination des politiques redistributives, par la mise en oeuvre de dispendieux projets technologiques inutiles (Google européen, bibliothèque électronique européenne, Galileo, etc.), cette construction européenne ne se faisant pas au nom des hommes, mais dans le seul intérêt des institutions existantes, et au détriment de tout autre futur possible.
à refuser d'adresser les sources du rejet dont elle fait l'objet dans l'opinion, l'Union raisonne en institution : cherchant à se rendre le plus rapidement possible intermédiaire obligé des relations entre les hommes, son énergie ne se consacre plus à la recherche du consensus entre les hommes préalable à toute paix sociale elle-même préalable à toute prospérité : elle se prescrit elle-même aux citoyens dans leur propre intérêt. Constatant que les promesses faites à l'occasion de Maastricht, Amsterdam ou de l'élaboration de la stratégie de Lisbonne ne se sont pas réalisées, l'Union ne sait plus désormais répondre que ce n'est qu'en confiant la réalisation de mesures plus radicales, sans qu'aucune contestation ni de la route suivie, ni des hommes qui la mènent, ni des institutions ancilliaires ne puisse en quelque cas que ce soit contribuer à la résorbtion de quelque constat que ce soit aussi dérangeant qu'il soit.
Ainsi l'Union s'assure-t-elle de son échec à moyen terme, au plus grand bénéfice de l'ensemble des personnels qui la servent : les raisons ici exposées de son échec prévisible leur éviteront en effet de rendre compte de leur action, puisque celle-ci ne pouvait en aucun cas aboutir à quelque résultat que ce soit pour les raisons ici exposées.
En soi, cela n'est pas si grave, du moins, dès lors que les hommes de bonne volonté comprennent que ce n'est plus de cette administration folle que pourra venir ni leur salut, ni quelque contribution que ce soit aux idéaux humains qui pour l'essentiel justifient que nous nous accomodions des autres dans toute leur altérité.
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