François Hollande vient d'esquisser ce qui me semble appellé à devenir la stratégie du PS face au "traité simplifié" promu par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel comme successeur (et par voie de conséquence, fossoyeur) du Traité pour une Constitution Européenne.
Puisque nous savons que le projet de Nicolas Sarkozy consistait à intégrer la ratification du "traité simplifié" dans le cadre d'un grand projet de réforme des institutions dénommé "paquet constitutionnel", François Hollande, surfant sur le ressenti perceptible d'une partie de l'opinion, pose ses conditions au soutien du PS à cette réforme globale, en s'appuyant sur l'hostilité prévisible d'une partie de l'opinion à l'extension des pouvoirs du Président de la République au vu des premiers résultats parfois jugés calamiteux (au sein de l'Union du moins) de sa politique intérieure, et, par voie de conséquence, européenne.
Ainsi le PS évite-t-il à bon compte le risque de sa fâcher avec telle ou telle partie de son électorat en ayant à se prononcer sur un "traité simplifié" à priori assez semblable au traité rejeté par près de deux électeurs socialistes français sur trois du moins si on en croit les documents provisoires circulant ici et là . Mieux encore, le PS envoit un signal fort aux analystes politiques qui seront inévitablement questionnés par les participants à la conférence de Lisbonne, au cours de laquelle devrait à priori être présenté le futur successeur de l'alors défunt Traité pour une Constitution Européenne.
On ne souvient que lors des élections législatives, nombre d'observateurs de gauche comme de droite avaient remarqué qu'une trop petite défaite du PS entrainerait le devoir pour Nicolas Sarkozy de convaincre le PS pour obtenir la majorité requise à la ratification même strictement parlementaire de quelque successeur du TCE que ce soit. L'insuffisante défaite du PS qui s'ensuivit, cumulée avec la politique hasardeuse d'un Président de la République semblant se considérer comme titulaire d'un mandat impératif, sera sans doute la limite contre laquelle butera l'astucieuse stratégie européenne élaborée il y a presque un an par Nicolas Sarkozy.
Fort heureusement le PS compte un assez grand nombre de sociaux-démocrates et Européens convaincus pour ne pas céder aux sirènes des sociaux-nationalistes. Le plan B ne devrait donc pas avoir trop de difficulté à passer. Peut être Sarko devra-t-il pour cela renoncer à son fantasme de parader de temps à autre devant les députés.
Rédigé par : valéry | 26 septembre 2007 à 07:43
Le Premier Secrétaire Hollande ayant pris position, tout candidat à son poste de premier secrétaire sera contraint de pareillement le faire.
Je doute par ailleurs que Sarkozy renonce à son projet de renforcer les pouvoirs du président de la république. Son attrait pour le système américain est bien trop apparent d'une part, et la politique qu'il mène bien trop repoussante pour une partie significative de l'opinion, même de droite (voir le blog d'Eolas, p.e.) pour que le PS puisse se risquer à manquer à la fois la couloeuvre de donner les clés de la République à Sarkozy ET céder sur un traité simplifié approximativement identique au TCE.
Rédigé par : Gus | 26 septembre 2007 à 10:11
Je ne vois pas trop le PS s'opposer au nouveau traité, même Laurent "Plan B" Fabius a dit que c'était une grande victoire en juin... Il y a donc déjà eu des prises de position sur le futur traité.
Il sera aussi difficile pour le PS de s'opposer à la ratification parlementaire. Je pense que ça l'enterrerait durablement auprès des autres partis de gauche européens. Déjà que c'est pas fameux suite au référendum...
Par contre, pour la réforme institutionnelle que veut Sarko, c'est pas du tout sûr que ça débouche. Et là, le PS a parfaitement raison de jouer de son côté incontournable!
Rédigé par : Proteos | 26 septembre 2007 à 11:57
Je pense effectivement qu'il était nécessaire que Sarkozy se ridiculise devant l'Eurogroupe ou à chercher à vendre de la technologie nucléaire en allemagne pour que le PS puisse "expliquer" aux autres partis européens pourquoi il refuserait la prise en otage du "traité simplifié" par une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du Président Sarkozy (tout en promettant, sans doute, de tout faire pour valider ce consensus dès lors que cette validation ne renforcerait pas l'horrible Sarkozy).
Rédigé par : Gus | 26 septembre 2007 à 15:03
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Rédigé par : Willy Humbold | 28 septembre 2007 à 15:07