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« Révision des règles d'accès aux documents de l'administration européenne | Accueil | La Commission Européenne sait fort bien se servir elle-même »

26 août 2007

Commentaires

Proteos

Je ne comprends pas très bien vos critiques.
Je ne vois pas très bien où l'article 105 du traité de Maastricht empêche les opérations d'Open Market. En effet, il n'y a pas de création monétaire à long terme, puisque la monnaie est détruite lorsque les prêts sont remboursés, soit en l'espèce, la monnaie créée a disparu en 7 jours. Or il s'écoule un certain temps entre la création de monnaie et sa transcription en inflation. Une variation brutale comme celle qu'on a observée cet été n'a donc probablement que très peu d'effet. D'autre part, toutes les semaines, le montant prêté aux banques change...

Vous déclarez ensuite qu'il s'agit d'une sorte de 'bail out' de créances douteuses. Je ne pense pas, puisqu'il s'agissait de prêts, et qu'ils ont tous été remboursés dans la semaine. Les prêts pourris ont pu être redistribués durant cette période, mais c'est à ça que servent les marché financiers: à s'échanger des titres de qualités diverses... Je ne vois pas très bien où la BCE a assumé les pertes sur le marché obligataire. Ces titres sont toujours en circulation, en tout cas certainement pas détenus par la BCE, et ceux qui les détiennent assumeront les pertes...

Vous faites aussi une distinction entre spéculation et investissement. Certes. Mais un spéculateur est celui qui assure la liquidité sur un marché, condition de son bon fonctionnement. Sans marchés financiers aujourd'hui, je ne sais pas très bien comment se passeraient les investissements productifs.

Vous dites aussi que Greenspan n'avait pas une politique interventionniste. Mais qui est donc ce président de la FED qui a organisé le sauvetage du fonds LTCM et a baissé les taux de 5% à 1% après 2001?

Enfin, on peut se poser la question de savoir ce qu'il vaut mieux: une intervention de la BCE pour que son directeur ait un sens, ou une crise de liquités entre banques? La 2e solution me paraît aussi dommageable pour la crédibilité de la BCE, car si on détermine des taux cible, c'est peut-être qu'il y a une raison...

Gus

Point 1: La monnaie créée à court terme peut servir à créer des titres, et tel a d'ailleurs été le cas : comment, sinon, expliquer (autrement que par des cessions d'actifs à prix cassés qui n'ont pas été observées sur le marché) qu'il suffise de quelques jours de liquidités pour sauver des investisseurs engagés à hauteur d'un bon multiple de ses fonds propres ? Ainsi, même créée à court terme, la monnaie se retrouvera dans l'agrégat M3 et contribuera à l'inflation au sens commun du terme.

Point 2: Ce n'est pas moi qui l'affirme : voir les liens. Voir aussi éventuellement l'excellent article d'éconoclaste sur les "fonds vautour" qui explique comment se titrisent les créances douteuses.

Point 3: Hors du monde de la finance, il existe un monde dans lequel existe une activité réelle : aménagement de surfaces, construction de bâtiments et d'installations destinées à la production de biens ou de services. La finance, in fine, n'est qu'un ensemble de paris sur l'évolution de cette activité-là, l'activité réelle, qui, selon la théorie, a besoin d'investissements (quoi qu'avec le volume de liquidités en circulation, j'admets que l'argument s'affaiblit). Si un investisseur se rend compte que jouer au casino est plus rentable que construire des usines, il jouera au casino et il aura bien raison.

J'admets que le cas LTCM est un cas d'espèce à lui tout seul : notamment par le fait que le "ticket d'entrée" y était à 10.000.000 $, ce qui interdisait aux simples citoyens américains d'y entrer : étant un fond de "riches", je ne suis pas surpris que la FED ait pu faire une exception à sa politique au simple profit de l'infime minorité des plus fortunés, l'important étant que la masse des investisseurs individuels croient en la dureté de la doctrine (renforcée par l'existence de cette exception confirmant le caractère particulièrement pro-capitalistique de la doctrine de Greenspan).

La crédibilité de la BCE n'a d'importance que pour les technocrates de la BCE : pour les citoyens de l'Union, que la BCE est sensée servir, l'important est l'intérêt des citoyens : l'intérêt des citoyens, dans un monde où le choix politique de casser les anciens systèmes sociaux de solidarité (maladie, vieillesse) semble avoir été fait aux deux bouts de l'échiquier politique, l'important est de pouvoir épargner à horizon de trente à cinquante ans pour assurer son avenir et celui de ses enfants et si possible sans devoir assimiler le programme d'une maîtrise de sciences éco : pour ce fait, l'important est la stabilité de la monnaie contre vents et marées, y compris lorsque la "crédibilité du monde de la finance est en jeu".

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