Nicolas Sarkozy a réuni avant-hier à l'Elysée les chefs de partis représentés à l'Assemblée pour les informer de ses projets.
En l'état de la réflexion présidentielle, il semblerait qu'on s'oriente vers une proposition de réforme constitutionnelle destinée à être présentée en Congrès courant 2008, dont un volet incluerait la ratification du mini-traité, et l'autre, des propositions de modernation de la vie politique française. L'objectif avoué est de mettre au crédit de la classe politique française dans son ensemble et de son président d'ouverture en particulier le succès d'une telle entreprise pour janvier 2009, c'est à dire, à 5 mois des élections européennes à suivre.
La question qui se pose à cet instant est donc de savoir avec quelles sucreries institutionnelles attirera-t-on de quoi constituer une majorité suffisante parmi les actuels députés et sénateurs pour valider le traité constitutionnel récemment amendé sans référendum.
On notera que, selon un récent sondage FT/Louis Harris, cité par Ceteris Paribus 64% des français, mais aussi 75% des espagnols, 71% des allemands, 69% des anglais et 68% des italiens estiment pourtant que l'enjeu d'un nouveau traité européen est suffisament important pour mériter un référendum.
2008 ? l'année du congrès PS ? Le traité simplifié sera-t-il l'otage des divisions des socialistes ?
Rédigé par : tefy | 30 juin 2007 à 15:10
Un tel amalgame entre le mini traité et une réforme franco-française de la vie politique me paraît politiquement absurde, inique et dangereux.
1) Absurde car Il n' y a aucun rapport logique entre les deux volets et il ferait de l'Europe une fois encore l'enjeu d'une lutte intérieure concernant la politique franco-française
2) Inique car cela équivaut à prendre en otage l'opposition (en l'occurrence le parti socialiste dont les voix sont nécessaires à une révision constitutionnelle) pour le forcer à admette le deuxième volet pour sauver le premier
3) politiquement dangereux , car rien ne prouve qu'un tel chantage fonctionne et si c'est le cas, ce sera comme toujours, aux dépens de l'Europe
Rédigé par : Sylvain Reboul | 01 juillet 2007 à 11:33
J'ose espérer que l'agenda du PS saura s'accomoder de l'agenda européen.
Rédigé par : FUDD | 01 juillet 2007 à 13:58
Sylvain Reboul: Votre analyse me semble très juste. Mais n'a-t-on pas reproché à Jacques Chirac de manquer de réalisme en politique en organisant un référendum ?
Les grands fonctionnaires, grands analystes et professionnels de la politique veulent faire l'Union Européenne à leur manière, sans avoir à convaincre. Sans doute est-il mieux qu'ils assumment seuls la continuité de leur horrible création plutôt que d'exiger du peuple qu'ils les soutiennent dans une entreprise dont il aura été, pour l'essentiel, exclus : qu'il s'agisse des institutions nationales ou supra-nationales.
Je pressens cependant que l'inévitable redécoupage des circonscriptions électives qui devrait figurer au menu de cet indigeste paquet passionnera bien plus l'assemblée que l'avenir de l'U.E.
Rédigé par : Gus | 02 juillet 2007 à 08:30
"Mais n'a-t-on pas reproché à Jacques Chirac de manquer de réalisme en politique en organisant un référendum ?"
Chirac a eu le tort de demander son avis au peuple.
Sarkozy ne s'embarassera pas de telles considérations. Le réalisme politique c'est de toujours tromper la populace qui décidemment ne comprend rien à rien.
Rédigé par : Tirelarigo | 03 juillet 2007 à 16:17