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16 mai 2007

Commentaires

edgar

Je doute que ce sujet passionne les foules, ça le mériterait pourtant.

C'est une blague ?

Le Luxembourg a 846 milliards d'euros de collecte et 459 000 habitants, la France collecte 1290 milliards avec 62 millions d'habitants. Selon le seul critère de la collecte bancaire, le Luxembourg obtiendrait plus de la moitié du poids français ?

Belle prime à la fraude fiscale (pardon, à l'épargne phénoménale du travailleur luxembourgeois).

Je suis preneur de précisions.

A vot'service

Edgar:

L'analyse (ne pas rire) du Sénat :

http://www.senat.fr/rap/l03-247/l03-247_mono.html

http://www.senat.fr/dossierleg/pjl03-240.html#objet_texte_complet

Laurence

Des références précises aux textes communautaires et nationaux sont données sur le blog http://quoideneufeneurope.hautetfort.com/

Gus

Edgar: Si la plupart de mes concitoyens choisit de ne surtout pas se donner les moyens de comprendre pourquoi ils ne pourront jamais se payer leur toit par le simple fruit de leur travail, je n'y puis rien.

Surtout si on considère que le programme de sciences éco au lycée général comprenait, au moins à une certaine époque, toutes les leçons requises pour comprendre les mécanismes de base de la masse monétaire.

Gus

Edgar, en ce qui concerne les précisions demandées : la décision du Conseil précise :

"La répartition des gouverneurs en groupes procède donc d'un classement des États membres des BCN concernées fondé sur un indicateur à deux composantes: la taille de la part de chacun des États membres des BCN concernées i) dans le produit intérieur brut (PIB) total aux prix du marché des États membres qui ont adopté l'euro, et ii) dans le bilan agrégé total des institutions financières monétaires (IFM) des États membres qui ont adopté l'euro."

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32003D0223:FR:HTML

edgar

Merci pour ces précisions. Il reste que, comme d'habitude avec les sujets européens, dès qu'on gratte un peu la surface rose bonbon, des couleurs moins chatoyantes apparaissent.

Je ne sais pas comment interpréter tes propos sur l'inculture économique supposée de nos compatriotes :

1. ils sont nuls et c'est donc normal qu'ils se fassent rouler dans la farine par quelques technocrates

2. il faut comprendre les mécanismes de la masse monétaire pour avoir voix au chapitre

3. c'est parce que les français sont des veaux qu'il faut confier leur gouvernement à bruxelles ?

On ne peut pas dire en tout cas que ton billet aura contribué en quoi que ce soit à leur éducation, tu y noies le poisson avec un bel entrain !

merci quand même d'avoir attiré mon attention sur cette prouesse d'inventivité technocratique !

Gus

J'avais fait le choix de la simplicité pour aller droit à l'essentiel : à savoir, que, même dans le cadre réputé étroit du traité de Nice, la construction de l'union européenne, aussi lointaine qu'elle peut sembler, progresse et a des conséquences majeures sur la vie de l'ensemble des citoyens européens. Par contre, bien qu'ayant souligné tout le poids de l'influence des hommes formés par JAcques Delors dans cette logique de construction européenne, il me semblait nécessaire de signaler que les tendances de fond, sur ce sujet, remontaient à l'époque et aux pratiques des hommes nommés par Mitterrand.

edgar

Tu veux dire que 450 millions d'européens sont pris dans un débat persistant entre première et deuxième gauche ! C'est mieux que le da vinci code !

Blague à part, ça fera plaisir aux quelques chômeurs victimes d'un euro trop fort.

Est-on obligé de trouver merveilleuse et progressiste toute modification de quoi que ce soit chez les européens, même et surtout lorsqu'il s'agit d'une régression démocratique, ou c'est juste moi qui ait mauvais esprit ?

Bkk

Je n'ai pas l'impression que la politique monétaire ait fait l'objet de débats publics en France depuis l'invention du SME au moins.

à moins que la rupture ne soit celle qui ait eu lieu à l'occasion de l'avertissement lancé en 1983 par le FMI à la France pour cause (déjà ! à l'époque !) de déficits et dettes publiques excessifs (qui ont tous deux depuis sextuplé, au plus grand profit des rentiers et pensionnés).

Je ne suis donc pas certain qu'il y ait réellement jamais eu de débats entre les gauches à ce sujet au sens français de la chose : juste un consensus clair entre mitterrandiens et deloristes sur ces sujets, sur lesquels Mitterrand réaffirma d'ailleurs sa position à l'occasion des débats sur Maastricht en 90.

Gus

Heula... je n'ai jamais prétendu qu'un "euro trop fort" créé du chômage. Je n'ai aps davantage prétendu le contraire : je n'en sais rien (même si je ne suis pas certain d'en savoir plus ou moins qu'un Trichet qui aura essentiellement passé sa carrière à reflouer les retraites par capitalisation des citoyens américains avec l'argent public du FMI..).

Il y a quand même une chose dont je suis à peu près sûr (histoire de teaser un peu d'éventuels économistes en goguette) : quelle que soit la question qu'on leur posera, un économiste formulera une réponse très différente de celle qu'un banquier public proposera dans le cadre de ses obligations professionnelles.

edgar

Si tu veux dire par là qu'il est interdit de critiquer la BCE dans la sphère publique, mais que les gens qui s'y connaissent un peu ne s'en privent pas, merci pour ce témoignage supplémentaire des aspects dangereusement idéologiques de la construction européenne.


Gus

Je pense surtout que critiquer la BCE sans grosses munitions, c'est s'exposer aux critiques de ses laquais es-qualité, et donc, le plus souvent, de discréditer la cause pourtant noble qu'on souhaiterait promouvoir. Cela revient certes à promouvoir ce qu'Alain Lipietz nomme "la politique du pire", mais après tout, aurait-on autant parlé d'Europe en 2005 s'il ne s'était trouvé des commissaires européens suffisamment convaincus de l'anesthésie des citoyens européens pour promouvoir aussi grossièrement la directive Bolkestein ?

edgar

Avec des défenseurs de l'Europe comme vous, le noniste que je suis est servi !

Gus

Tenez, edgar, si vous trainez encore dans le secteur, cet article (qui ne sera plus lisible dans deux jours) illustre en partie mon propos :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-913555@51-913557,0.html

"Jean-Claude Trichet s'oppose aux syndicats européens en défendant la modération salariale

Invité du 11e congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES), mardi 22 mai à Séville, le gouverneur de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a croisé le fer avec ses hôtes, défendant devant un parterre de syndicalistes dubitatifs les bienfaits de la modération salariale. "

edgar

Mon abonnement me permet d'accéder après les deux jours.

J'imagine que Trichet ne parlait pas de la modération de son salaire ?

Plaisanteries mises à part, c'est la pensée du Trésor dans toute sa splendeur : une vision de comptable étroit, qui sied parfaitement à un homme qui n'a qu'une seule obsession, laquelle consiste à rassurer les allemands sur le fait que partager une monnaie avec les cigales françaises ne leur ramènera pas l'inflation des années 20.

C'est avec une telle politique digne de la ligne Maginot (revivre éternellement la bataille précédente) que l'Euro finira par exploser, pour le plus grand bien de tout le monde.

JL

Enfin, il s'agit surtout de la répartition des fruits de la croissance entre revenus du travail, revenus du capital, et richesses des générations futures. Le banquier, poursuivant son propre intérêt, ne peut guère arbitrer qu'en défaveur du travail.

On gagne en franchise ce qu'on ne perd d'ailleurs pas en justice sociale mais plutôt en hypocrisie : après tout, le principe même de la modération salariale a longtemps été défendu par de nombreux syndicats et partis de gauche, au nom de l'économie, de l'emploi, ou dieu sait quoi encore, selon.

edgar

JL, là j'ai comme un doute. Je veux bien croire que des partis ou syndicats consentent à un compromis explicite, mais si c'est implicite (par exemple les positions de la CFDT), c'est totalement contreproductif : on est contraint à ne pas assumer des positions "responsables" vis-à-vis de ses adhérents, et en plus on ne peut pas demander grand chose en retour au "patronat" puisque, officiellement, on a rien consenti...

Gus

edgar: Vous oubliez qu'en pratique, quand on parle de syndicats en France, on parle surtout du monopole institutionnel de cinq grandes centrales par ailleurs gestionnaires des caisses sociales, qui, je vous le rappelle, manipulent davantage de fonds publics que l'Etat.

Objectivement, en France particulièrement, mais aussi ailleurs, les grandes centrales syndicales sont des institutions nationales à part entière, au même titre que les banques ou le gouvernement.

D'ailleurs, la Confédération Européenne des Syndicats a beaucoup soutenu le TCE. Bernard Thibault lui-même soutenait à titre personnel le TCE contre l'avis de sa base.

edgar

c'est bien le problème des syndicats : ils se sont fonctionnarisés.

Et tu confirmes bien mon point : Thibault a pris une position personnelle non suivie.

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