Et voilà "le grand retour" de Bolkestein. Grand retour dans les media et la mobilisation. Enfin, un bon vieux sujet pour lutter contre le monstre du capitalisme néolibéral, tous ensemble, ouais.
Et le PS qui se lance dans la bataille à corps perdu, dans une tentative que Guy Mollet n'aurait pas reniée, avec, sur son site internet, une introduction qui fait pâlir tout démocrate vaguement responsable :
On la croyait enterrée. La directive Bolkestein pour la libéralisation des activités de services revient en force. Intacte.
Décryptons :
- "On la croyait enterrée". Ah bon ? Vous étiez bien les seuls. Le PSE a bien planché en de multiples commissions sur le texte, ces six derniers mois, et le PS a des députés européens, non ? Le PS serait-il à ce point mal informé ? N'écouterait-il pas un peu trop Chirac, qui promettait son ajournement, sans que cela ne se fonde sur rien ? Bel exercice de pédagogie du travail de nos élus.
- "La directive Bolkestein pour la libéralisation des activités de services revient en force". En quoi le vote d'une directive est-elle un "retour en force" ? Le PS est-il à ce point négligent de ce qui fonde la démocratie pour considérer que le tavail parlementaire, la discussion, le vote, tout ça n'est finalement qu'un retour en force ?
- "Intacte". C'est bien la meilleure, tiens. Intacte. Rien, pas bougé : attention, peuple de gauche, il se trame dans ton dos un immense complot contre ton vote du 29 mai. Tous réunis, luttons contre Bruxelles l'arrogante qui n'écoute pas les français ! Sus au méchants capitalistes ! Tous ensemble tous ensemble ouais ouais.
Et tout le reste du dossier que consacre le PS est de cet acabit, avec mobilisation quasi-exclusive des nonistes du parti, de forces vives de la gauche (Force Ouvrière, bienvenue aux amis troskistes) pour dénoncer ce texte, et entretenir la vision d'un méchant complot européiste, qui n'écouterait pas le bon peuple de France (le mieux étant l'interviewe de Gérard Filoche, inspecteur du travail ; il me semblait qu'il avait vaguement des fonctions au PS, également).
Seul le discours d'Harlem Désir, dont on peut imaginer qu'il sera peu écouté, face à ce déferlement de slogans simplistes, permet de comprendre un peu mieux la position du PS.
En shorter : nous (PS français) voulons obtenir plus, et ne souhaitons donc pas établir de compromis aujourd'hui. Evidemment, le PS français ne dit pas ici sa relative solitude en Europe sur cette position.
Je ne cite qu'un exemple, dans l'interview de Benoit Hamon (je grasse) :
"Au principe du pays d’origine, on substitue un dispositif non moins dangereux qui, en interdisant aux États membres de s’opposer à l’installation d’une entreprise de services, déréglemente le marché intérieur et aligne les standards européens sur le niveau de protection des pays les moins exigeants."
Rappel à Benoit Hamon (qui ne doit pas l'oublier) : la liberté d'établissement est le fondement de l'Union Européenne depuis le traité de Rome en 1957. Si son objectif est de l'empêcher, il peut tout simplement nous dire qu'il souhaite surtout un retour aux bons vieux Etats et leurs bonnes vieilles frontières, la fin de l'UE, parce que, à chaque fois qu'on fera quelque chose ensemble, ce sera avec le risque d'un alignement sur les standards les moins exigeants.
Cette mobilisation tardive et caricaturale n'a qu'un seul objectif : surfer sur une vague d'opposition, montrer sa valeur de bon-noniste-qui-écoute-les-français, plutôt que de se battre pour expliquer dans le détail les enjeux de ce texte, plutôt que de montrer le travail effectué par le PSE au parlement (comme le projet de directive sur les services publics en cours)...
Ce PS français me désole, dans sa capacité à se jeter à corps perdu dans les caricatures qu'il n'a cessé de dénoncer pendant et après la campagne du referendum.
Le PS c'est ,voyez vous , des hommes ou des femmes, qui pour certains connaissent trés bien les procédures législatives nationnales ou communautaires et leurs contenus, surtout lorsqu'ils ont l'expérience d'élus. Parfois, s'ils peuvent ne pas connaître des dossiers, présageons pour eux qu'ils aient un staff de personnes qui suivent les dossiers en cours pour eux...
Mais voilà, l'électorat du PS se contente souvent de ne pas chercher lui même à contrôler ce que ses propres représentants fabriquent. Il a d'un côté un idéal de ce qui l'arrange de voir dans le parti qu'il épouse ainsi que des convictions pour se justifier, et de l'autre côté une ignorance individuelle assez largement mesurable de ce qu'il faut soi même faire en tant que personne pour tirer de rapports, textes, et projets législatifs, une analyse et compréhension personnelle.
Ainsi donc, les portes paroles, hommes et femmes élus ou non du PS, voulant gagner un électorat pour 2007, n'en sont pas une omission près, mensonge ou un à peu prêt relatif quant à l'explication honnête de la réalité telle qu'elle est. Les mensonges sont là pour plusieurs choses donc. D'une part, les mensonges ne gênent pas les ignorants, qu'ils soient de la base du PS ou des citoyens qui ont des raisons individuelles à opposer à cette méconnaissance. D'autre part, les mensonges couvrent ceux qui les proclament , n'ayant pas ainsi à mettre en cause le fondement à être là ou ils sont.
Ils donnent donc ce qu'on ne leur demande pas autrement par ailleurs.
Les mensonges couvrent l'ignorance de ceux qui les écoutent. Ils couvrent ainsi le vrai boulot que seraient alors obligés de faire les élus, si la base se comportait avec davantage de vigilance et de sens des réalités. Ainsi, si au lieu de proférer les seuls idéaux, souvent creux, parce que non suivis de mesures réelles, en sus les militants socialistes de base et les électeurs de gauche faisaient l'exercice rigoureux de suivre par un biais ou un autre les rapports des dossiers importants et actes législatifs s'y rapportant, les choses ne seraient peut être pas ce qu'elles sont. Et l'Europe serait différente sans doute aucun...mais je crois qu'alors ça ne conviendrait pas à ceux qui l'ont souhaité telle qu'elle est ce jour et s'en contente ...car pour eux, tant que le coût que représente tout ces grands principes, ce n'est pas eux personnellement qui le paye, ils trouveront toujours normal que les choses soient ainsi....
Rédigé par : brett cory | 14 février 2006 à 13:19
Cher Maître Versac
Votre cynisme non-dissimulé qui consiste à moquer toutes ces personnes engagées dans une action -de type syndicale ou, pluis largement, contestataire de l'ordre économique qui n'en connaît que bien peu dans les sphères classiques des professionnels de la pensée politique, en tout cas qui ne soit pas opportuniste et incidemment sans conviction- pour ce qu'elles considèrent comme relevant de la justice et de la volonté légitime de mieux vivre n'a d'égal que mon mépris également affiché pour vos poses de donneurs de leçons.
M'est avis, puisqu'il est avéré que c'est, en plus des aspirations morales qui animent nombre de peronnes engagées dans les luttes sociales, l'interêt qui fait biouger les gens vers les autres et vers des tentatives de déchiffrage des mécanismes de domination et d'exploitation, que vous-même ne devez sans doute pas connaître les conséquences pratiques et quotidiennes de ce "monstre du capitalisme néolibéral".
Cher Maître Versac, vous êtes à l'égal de ce que vous fûtes naguère vis-à-vis des gens, bien que concernant le PS vous ayez sensiblement raison.
Votre intelligence et votre finesse est confondante, on jurerait que ce qui vous anime est une pensée féconde pour votre peuple, fut-il européen.
A bientôt, mes Maîtres.
Rédigé par : Maître Bougui | 14 février 2006 à 13:40
La directive service inclue les SIEG. C'est son principal défaut. Comment soutenir cette directive et de l'autre promouvoir une directive SIEG qui serait contrainte par la première ?
Les socialistes gagneraient à défendre cette approche.
Rédigé par : Eric Lauriac | 14 février 2006 à 15:36
Surtout que, sauf erreur (très possible, je n'ai pas vérifié) de ma part, l'éducation (donc, l'école, les collèges et les lycées) et la santé (donc, les hôpitaux) ne sont pas considérés comme des SIGs et dont donc actuellement concernés par la directive.
Rédigé par : Gus | 14 février 2006 à 17:24
Gus, vous voulez parler de quelle directive? (Bolkestein ou sur les services publics?)
Quand vous dites SIG, c'est par opposition aux SIEG?
Pour ce qui est des SIEG, les hôpitaux en font partie de manière explicite (voyez article 2.1.b de http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/site/fr/oj/2005/l_312/l_31220051129fr00670073.pdf).
Pour les écoles et collèges et lycées, l'existence d'échanges commerciaux entre états membres, et donc l'applicablité des règles du marché intérieur, est très douteuse. En tout cas, la Commission, de son côté, n'a jamais considéré ces activités comme activités faisant l'objet de tels échanges -il est vrai qu'elle n'a jamais à ma connaissance écrit le contraire non plus.
Rédigé par : Burt Allibert | 14 février 2006 à 18:06
Merci pour ces utiles précisions Burt. En pratique, pour les collèges/lycées, il me semble que, dans la mesure où il existe une activité intense de l'U.E. faisant référence à la formation professionnelle d'une part (p.e. http://www.gouvernement.lu/salle_presse/communiques/2005/04/19delvaux_lisbonne/ ), et dans la mesure où l'enseignement professionnel et technique est en grande partie assuré en France par des établissements de droit privé conventionnés ou non, il doit y avoir des cas d'application, au hasard des règlementations applicables selon l'enseignement professionnel concerné. En ce qui concerne les écoles, je pensais notamment aux cours de français pour jeunes non-francophones scolarisés ou à l'enseignement adapté : mais je n'ai pas d'analyse précise disponible.
Rédigé par : Gus | 14 février 2006 à 18:45
En entendant un syndicaliste intervieuwé à la RTBF ce midi, j'étais fort inquiet, il est contre Bolkenstein, ok d'accord mais à remplacer par quoi, la législation actuelle en la matière, personne ne la connait donc du n'importe quoi.
Ce sont les socialistes qui ont été demandeur de cette législation in illo tempore, et il vaut mieux une pas trop mauvaise que rien du tout. Personellement je ferai confiance au Parlement Européen.
Rédigé par : line oleum | 14 février 2006 à 19:00
"Personellement je ferai confiance au Parlement Européen."
C'est dommage : en co-décision, comme c'est le cas ici, ce n'est pas lui qui décide :-), sauf bien sûr s'il rejette la directive en bloc auquel cas le processus s'arrête.
Rédigé par : Gus | 14 février 2006 à 19:11
Gus : le domaine de l'éducation considéré comme SIEG par la jurisprudence de la CJCE est effectivement assez restreint. Il s'agit surtout de la formation professionnelle, IIRC. Pour cadrer le débat, cette note de la Fondation Robert Schuman est comme toujours très utile
http://www.robert-schuman.org/supplement/sup203.htm
"C'est dommage : en co-décision, comme c'est le cas ici, ce n'est pas lui qui décide"
Bien sûr que si. Seulement, il co-décide avec le Conseil. (sans compter les moyens d'intervention de la Comission dans le processus)
Rédigé par : Emmanuel | 14 février 2006 à 19:58
OK avec l'article de base de ce débat. le Ps est en train de faire une vraie erreur. C'est fabius qui en sort grandi...Et c'est grave. Hypocrise: cela ne afit fait pas un programme et de dessine pas des horizons d'espérances.je me permets de glisser mon commentaire
Quand je pense à tous mes ennemis de droite qui me traitent de gauche, et à tous mes amis de gauche qui me jugent trop à droite, je ne devrais pas publier cette note. Mais il se trouve que je n’ai qu’une carte : elle est de presse. Et même si cet encartage là n’a pas toutes les vertus (loin s’en faut), j’y tiens. Une affaire de liberté. Ou plutôt de quête de liberté.
Les propos inadmissibles du socialiste Georges Frêche sur les harkis me semblent aussi exécrables et condamnables que les pires propos révisionnistes, racistes et xénophobes de « leaders » de la droite-extrême. Et la démagogie me sort par les trous de nez quelle que soit sa source…
Ce n’est pas évident à assumer, surtout que je n’ai rien d’un Zorro : ni cheval, ni masque, ni épée. Dommage…La générosité d’âme sans moyen de l’imposer, cela doit avoir un nom : impuissance, peut-être. Ou naïveté. Peu importe. Venons-en au sujet-clef…
Au moment des débats internes au PS, j’avais écrit une « lettre à mes amis socialistes tentés par le NON à la constitution ». Sans grand succès, visiblement. Aujourd’hui, j’aurais envie d’écrire une autre Lettre à mes décevants amis socialistes qui, une fois encore, sacrifient l’essentiel à l’accessoire, privilégient la tactique à la stratégie, le calcul de pouvoir aux vraies ambitions du pouvoir. Pouvoir de faire et non d’être ou d’apparaître… Je ne dois rien comprendre à la politique , en fait…Pourtant, j’adore le théâtre…
« Exemplaire », la réconciliation (de façade) des euro-socialistes français ? Exemplaire dans la mesure où elle illustre précisément ce que l’esprit de responsabilité devrait interdire de faire… Contre-exemplaire !
Fabius, qui multiplie ses contacts en Europe, a même fait le déplacement de la Saint-Valentin , à Strasbourg pour marquer de sa présence physique cette manifestation organisée par la CES (qui avait prôné le OUI au projet de traité constitutionnel)… La « récupération » est l’un des arts de l’antiquaire, dirait un mauvais esprit que je ne suis pas tout à fait…
Et face à cette « terrifiante » directive « services » qu’on s’obstine toujours à surnommer « Blokestein », les rangs socialistes se resserrent. Comme si le parti n’avait pas été divisé par le referendum sur la Constitution. Comme si ce parti, héritier de Mitterrand-l’Européen, ne devait pas assumer une responsabilité majeure dans la victoire du Non en France…
« Du passé, faisons table rase »….Même d’un passé récent, et non encore bien décortiqué, analysé, dépassé. Les tenants du Oui et ceux du Non se retrouvent donc, côte à côte, ensemble, dans le refus de la directive « services ».
Tous seront en rupture avec leur groupe au PE, et en accord avec ceux qui se croient majoritaires en Europe, parce que les NON de gauche se sont ajoutés aux NON de droite en France… Les jeux politiques les plus dangereux ? Ceux de la mauvaise foi, des mauvais calculs… Et des visions sélectives.
Comme le dit Jean-Louis Bourlanges, euro-député udf, plus politologue que politicien, « la position des socialistes français me paraît tragiquement déterminée par des considérations politiciennes. Je rencontre partout des socialistes qui me disent que le texte n'est pas si mauvais que cela, mais qu'après tout ce qui a été dit pendant la campagne référendaire, on ne peut pas le soutenir. En fait, les socialistes qui ont voté "oui" sont hypnotisés par ceux qui ont voté "non". Tout cela est totalement déterminé par des enjeux de politique intérieure. » Bizarre : j’ai fait les mêmes rencontres et les mêmes constats…
Au passage, Jean-Louis Bourlanges fait un petit rappel qui s’impose : « La directive »services » est directement tirée de l'article 49 du traité de Rome, qui a été négocié et signé par les socialistes, et qu'ils n'ont aucune raison de rougir de leur œuvre. Il est clair que les socialistes ont un mal fou à savoir s'ils sont pour le marché et la concurrence comme l'ensemble des social-démocraties européennes, ou s'ils sont contre comme MM. Mélenchon, Emmanuelli, le Parti communiste et l'extrême gauche. »
Grave question qui est soigneusement esquivée en cette saison où 2007 compte plus que « l’avenir dans la durée », où les déraisons de la politique (« politichienne », disait de Gaulle) triomphent sur les raisons d’Etat…. Machiavel en son genre, Mitterrand avait bien vu que Fabius était le plus doué…pour tromper son monde, en toute bonne conscience. Ce grand prêtre de l’Europe non libérale n’a-t-il pas personnellement signé l’Acte unique qui est le traité le plus « hyper-capitaliste » européen ?
Le problème, ce n’est pas lui : ce sont ceux qui déraisonnent en suivant sa déraison, en applaudissant à ses trahisons. Et en favorisant ses ambitions. Comme l’écrit si bien Alain Duhamel dans les « Prétendants » (chez Plon), « il n’y a pas un mystère Fabius, il y a une question Fabius éternelle, celle de la sincérité ». Fabius, ou « l’envergure égarée », c’est aujourd’hui la question de tout le PS. « Laurent Fabius a fait passer Laurent Fabius avant l’Europe ». Il ne faudrait pas que le PS fasse passer le PS avant l’Europe …et la France en Europe. C’est pourtant ce que de bons amis (à moi) de gauche sont en train de faire ou de se préparer à faire… Dommage pour elles et pour eux. Tragique pour tous.
Daniel RIOT
Rédigé par : RIOT daniel | 14 février 2006 à 21:19
Toute cette agitation montre que l'Europe et les Européens ont placé l'économique au centre de leur préoccupation et cette directive, quel est son objectif, son intérêt, à quoi ça sert, qui en tire profit, quelle cause est défendue, qu'on me dise, moi je ne sais rien, qu'on me dise le but recherché, est-ce le bien public ou bien une sorte d'affirmation identitaire libérale, sorte de provocation face à d'hypothétiques intégristes de la protection sociale.
La culture, la science, la liberté, l'inventivité... tout cela est absent du débat européen
Rédigé par : Fulcanelli | 14 février 2006 à 22:50
Le PSE est un groupe d'élus, pas un parti politique. Dans l'idéal, ce serait bien qu'il s'agisse d'un parti politique, mais dans le fond, les millitants et les électeurs du PS ne savent pratiquement rien sur ce que fait le PSE, de même que les électeurs de l'UMP ne suivent pas l'activité du PPE, quant aux électeurs du PC, je me demande s'ils savent seulement que le PCF appartient au groupe "GCGUE/GVE" (tu parles d'un nom).
Bien entendu, si personne ne sait ce qui se passe au parlement, il est facile de lui faire dire n'importe quoi. Si ça marche pour les souverainistes, ça marchera pour les autres aussi, d'où les déclarations sur la directive bolkenstein, les manifs, et tout ce qui s'ensuit. De plus, on a dit au politiques qu'il fallait retenir "les leçons" du 21 avril, puis du 29 mai. Beaucoups on en retenu une de leçon, la pire à retenir: puisque que dans ces deux votes, ce sont ceux qui ont menti avec le plus d'aplomb (n'oublions pas que les membres du PS qui ont essayé de la jouer raisonnable se sont fait allumer par tous, surtout par leurs propres petits camarades), par conséquent, puisqu'on peut emporter un référendum en prétendant que le TCE fut écrit par un cartel de conspirateurst turcs et/ou américains, pourquoi ne pas réemployer les mêmes méthodes pour faire jaser et préparer une élection nationale? Il y a fort à parier que le PS(F) s'occupera de la construction européenne le jour où il aura un président dans les murs élyséens, en attendant, il va continuer sur cette voie là et ne sera certainement pas le seul.
Rédigé par : Nix | 15 février 2006 à 10:18
Nix : « Beaucoups on en retenu une de leçon, la pire à retenir: puisque que dans ces deux votes, ce sont ceux qui ont menti avec le plus d'aplomb »
Il y a des partisans du « oui » qui ont dit de belles conneries aussi. Valérie Pecresse a quand même prétendu sur France Inter qu'en cas de refus la Constitution pourrait être imposée à la France par ses partenaires. Dans le genre mensonge éhonté, ce n'est pas mal.
Et je n'étais (et ne suis toujours) pas opposé à cette Constitution.
Rédigé par : inactinique | 15 février 2006 à 18:02
cela n'enlève rien au fait que les ouistes étant plus hésitants ont eu moins d'aplombs quand il s'est agit de raconter des bobards. Et dans le cas du 21 Avril, il y eu un second tour entre super-menteur et monsieur j'admire-énormément-le-troisième-reich-et-souhaite-faire-la-même-chose-en-France-mais-faut-pas-le-dire, ce qui confirme plutôt mon raisonnement.
Toujours est-il que le fond du problème reste le même: puisque le mensonge paye, pourquoi s'en priver? Pourquoi se fatiguer à essayer de faire un débat rationel? La méthode employée ici stérilise le débat, mais elle a l'avantage de la facilité.
Rédigé par : Nix | 16 février 2006 à 01:29
Notons au passage le phénomène d'identification entre Bolkestein et l'Europe auprès des citoyens français. C'est un peu comme la justice, la plupart retiennent l'image fournie par l'audition du jeune juge.
On aimerait voir une autre image de l'Europe car pour l'instant, elle ne fait pas rêver et pire, elle suscite l'aversion
Rédigé par : Fulcanelli | 17 février 2006 à 13:58
J'ai eu la flemme de faire un billet sur l'une des coopérations renforcées les plus fructueuses du moment :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-734735@51-731644,0.html
Mais bon, ni le thème, ni les personnes ne m'intéressaient trop :-), surtout après la sortie de la ministresse au secours des délires de dissuasion nucléaire de Pépé. Et puis, j'aurais vraiment eu du mal à me retenir de troller sévère.
Rédigé par : Gus | 17 février 2006 à 15:39
"cela n'enlève rien au fait que les ouistes étant plus hésitants ont eu moins d'aplombs quand il s'est agit de raconter des bobards"
Et ça continue:
"Les tergiversations autour de la baisse de la TVA donnent un avant-goût des empoignades à venir dans une Europe élargie où les intérêts divergent fortement.
Les obstacles à l'intégration européenne énumérés par le premier ministre français trouvaient au moins un début de solution dans le projet de Constitution."
Nous disent Philippe Ricard et Daniel Vernet dans Le Monde.
Remarquez, c'est pas un mensonge, c'est juste une insinuation tout ce qu'il a de plus malhonnete de la part d'un journal ouiste. Comme si le TCE résolvait quelque chose en matière de fiscalité...
Comme si les les oppositions actuelles s'étaient miraculeusement effacées lors de la négociation du TCE.
Rédigé par : Eric Lauriac | 18 février 2006 à 17:26
Les députés français sont enfermés dans l'amalgame qui a été fait entre directive Bolkestein et TCE. Le non au TCE impose politiquement le rejet de la directive "Services" quel qu'en soit le réel contenu.
Les trois arguments des socialistes français ne tiennent pas :
- sur le champ d'application de la directive, l'éducation, par exemple, est contenue dans la catégorie des SIG qui sont exclus désormais par l'article 1er (ou alors, on exclut par ailleurs l'éducation mais alors c'est que l'on considère que ce n'est pas un SIG avec tous les dangers que cela comporte)
- sur le SIEG, ils sont pour certains déjà couverts par des directives sectorielles (poste, télécoms, électricité) et je voudrais qu'on m'explique pourquoi des socialistes votent des délégations de service public au privé dans les collectivités locales pour refuser ensuite Bolkestein (ça fait un siècle que cela existe) SIEG ne veut pas dire entreprise publique.
- il y a des clauses de sauvegarde permettant d'introduire des restrictions justifiées par la protection de l'ordre public, de la santé publique, de l'environnement, des consommateurs...etc
- la directive détachement de 1996 (qui réglemente la situation des salariés opérant dans un autre Etat membre dans le cadre d'une prestation de service) n'a jamais été mise en cause, le Parlement européen ayant en outre éliminé les dispositions de la version initiale qui limitaient les capacités de contrôle des Etats membres.
Je ne crois pas une minute que le rejet de la directive telle qu'amendée soit motivé par son contenu.
Rédigé par : Stéphane PERRIN | 20 février 2006 à 13:56
eh ben?Heureux d'un côté de voir que ce blog renait mais inquiet de cette virulence contre un parti dont je suis membre.
Oui il em semble que l'explication du parti est approximative mais il est normal de s'éléver contre une directive qui est quand même la plus décriée de l'histoire de l'UE et qui comporte encore des choses bien ambigues.
Rédigé par : socdem | 20 février 2006 à 14:48
socdem : je ne critique pas le PS pour son opposition, mais pour les termes populistes, entretenant le citoyen dans son ignorance, dans lesquels elle est faite.
C'est rigolo, quand des "dissidents" de l'époque du PS employaient ce genre de méthodes pendant la campagne du referendum, tu trouvais ça scandaleux.
Rédigé par : versac | 20 février 2006 à 15:25
Coucou, je suis pleinement d'accord avec cette analyse.
Etant au PS, je ne peux que vous inviter à nous rejoindre, il est grand temps que les gens comme vous viennent un peu noyauter le parti (après tout c'est bien ce qu'a fait ATTAC non?).
Tant qu'on reste dans son coin à maugréer, les choses ne sont pas près de bouger, enfin si, elles bougent vers la réaction et vers la fermeture des frontières malheureusement, parce que depuis 1957, on a oublié les motivations premières de l'Europe, savoir, ouvrir les frontières et laisser passer les hommes et les marchandises, c'est encore ce qu'il y a de moins con sur les plans humains, économique et politique. Fermeture des frontières = repli et enfermement.
je suis comme beaucoup très, très inquiète du tour que prend l'Europe depuis un ou deux ans. Et ce n'est pas une pose de cassandre, mais une inquiétude sincère. Le démon xénophobe (ah, ces sales polonais, ces cons d'anglais, etc, etc) nous guette, on le croyait disparu, mais non...
Rédigé par : coco | 21 février 2006 à 21:07
Et bien, de quoi vous vous pleignez? Pendant la campagne référendaire, si je ne m'abuse, les partisans du OUI disaient à quel point il fallait voter OUI pour faire barrage à cette directive.
Plutôt que de dire ce mensonge, il aurait fallu préparer l'opinion en expliquant qu'il va permettre plus d'emplois, harmoniser les conditions sociales par le haut, permettre la préférence communautaire que voulait les pères fondateurs. Mis à part pour le dernier point, je vous souhaite bonne chance pour expliquer tout ça, messieurs les ouistes.
Rédigé par : sys4 | 26 février 2006 à 16:52
Ah, non, pas tous :). Pour les salaires, si l'Espagne et le Portugal sont un exemple (et la Grèce, et l'Irlande), ben la tendance est nettement à l'harmonisation par le haut.
Rédigé par : hmmm | 26 février 2006 à 18:24
hmmm,
non, personnellement je n'ai jamais tenu de tels propos;
en revanche, les nonistes, eux, ne se sont pas privés de dire que oui = directive bolkenstein. Evidemment c'était une vaste connerie, puisque rien n'empêchait, avant l'adoption de la "constitution", et rien n'empêche donc pour l'heure, de voter une telle directive.
les nonistes également ont sorti la fameuse directive du bois en la travestissant complètement (par exemple en faisant croire qu'elle concernait les salaires des travailleurs détachés, ce qui est littéralement faux mais a été malgré tout relayé par Le Monde et le Nouvel Obs).
Ce ne sont pas les oui-ouistes qui ont parlé de cette diretive comme une arme de campagne de référendum, mais bien les nonistes qui l'ont instrumentalisée (en la travestissant) à leur propre compte.
Mais bon, on ne va pas refaire la campagne.
Rédigé par : coco | 27 février 2006 à 19:53
erratum : mon message s'adresse à sys4 et non à hmmm.
Rédigé par : coco | 27 février 2006 à 19:54