Il y a de plus en plus d'élections dans le monde, on ne peut évidemement que s'en réjouir.Si les médias nous ont parlé des élections boliviennes et chiliennes, si il nous parleront peut-être aprés coup des élections canadiennes qui se déroulent aujourd'hui, ils ont largement passé sous silence les élections présidentielles portugaises d'hier tout comme ils l'avaient fait des législatives dans ce même pays l'année précédente.
C'est ce qui me laisse perplexe à chaque fois:Comment européaniser la politique alors que le citoyen n'est même pas informé de ce qui se passe dans les autres pays de l'Union?
Je ferais peut-être un billet sur le sujet prochainement.Pour en revenir au cas précis du Portugal, commençons par établir un peu le contexte:Le chef du gouvernement est le socialiste José Socrates dont le parti dipose de la majorité absolue au parlement depuis le 20 février 2005 qui a vu sa victoire face au Parti Social-Démocrate (Contrairement à la plupart du temsp cette dénomination dans les pays lusophones correspond au centre-droit sauf en Angola où l'UNITA utilise depuis son congrés de renovation cet adjectif pour se qualifier) et au trés conservateur Centre Démocrate-Social-Parti Populaire (La proximité de l'acronyme CDS avec l'ex-parti giscardien n'est pas un simple hasard, tant l'ex-président français fut proche dans les années 70 de certains milieux proches de Salazar dont ce parti est issu).
Depuis des municipales ont eu lieu le 9 octobre dernier, catastrophiques pour le PS (Mais elles l'avaient déjà été en 2001 avec la perte de villes comme Lisbonne, Porto, Sintra et Coimbra !) et les portugais sont moroses.
L'élection présidentielle partait donc sous de mauvais auspices pour les socialistes qui detenaient la magistrature suprême depuis la démocratisation du pays en 1976, avec une popularité affaiblie par la politique de rigueur du Premier Minsitre visant à diminuer l'endettement du pays.
Le poste de président de la république portugaise est certes élu au scrutin universel mais est davantage un rôle d'arbitre et d'âme de la nation, même si le droit de dissolution fait parti des pouvoirs qui lui sont dévolus, amenant par exemple aux législatives anticipées l'an passé.
La droite était partie unie sous la banniére de l'ex-chef de gouvernement l'économiste libéral Cavaco Silva (PSD) premier ministre du gouvernement ayant le plus duré dans le portugal démocratique (Novembre 1985-Octobre 1995).
La gauche partait, elle, trés divisée puisque que les socialistes présentaient 2 candidats:Le trés respecté Mario Soares surnommé le pére de la démocratie portugaise pour son combat d'abord contre la dictature de Salazar, ensuite, avec l'appui d'une partie de l'extrême-gauche contre les tentatives de prise du pouvoir par les communistes, cet ancien président est considéré par beaucoup comme une page d'histoire plutot que comme un homme d'avenir et le député socialiste et poéte Manuel Alegre qui se présentait en indépendant.
A celà s'ajoutait un candidat communiste, un candidat du Bloco de Esquerda (Coalition d'extrême-gauche) et un candidat du parti maoiste PCTP MRPP.L'objectif pour ces petits candidats était de faire entendre leur voix et d'atteindre les 6 % des suffrages pour être remboursés de leur campagne.
Pour enchanter un peu la campagne, le candidat du PSD promis de changer la vie des gens, objectif un peu ambitieux et démagogique vu le rôle de la présidence portugaise.Certains dans le camp des conservateurs souhaitaient une dissolution de l'assemblée en cas de victoire mais celui-ci affirma plutot sa volonté de travailler avec le gouvernement, option rendue d'autant plus crédible par certains observateurs comme le journal algérien El Watan que M.Silva a un profil intellectuel proche du premier ministre, même si leurs idées différent.
La candidature de Mario Soares fut mollement soutenue par le parti, nombre de militants parlant d'un dernier caprice du pére historique du parti et se tournaient plutot vers Manuel Alegre.
C'est ainsi que dimanche soir les résultats furent annocés:Avec 62 % la particpation était plus forte que prévue et Cavaco Silva fut élu au premier tour avec 50,59% des suffrages devant le socialsite dissident Manuel Alegre loin devant Mario Soares et ses 14,34%. Quand aux petits candidats d'extrême-gauche le Bloco ratait de peu son pari d'atteindre les 6 % et de se faire rembourser sa campagne de 500 000 euros avec 5,31% des voix (Bien plus que le score de 2,57 % de Carlos Marques aux élection de 2001), le maoiste Perreira atteignait péniblement les 0,44% et le communiste Jeronimo de Sousa ne créait pas la surprise annoncée avec 8,59 % des voix contre plus de 12 % pour le candidat du PC portugais en 2001.
bon, au moins pour moi, malheureusement Cavaco Silva a gagné. A mon avis, M. Cavaco Silva peut être dangereux pour la stabilité politique du pays, puisqu'il est (1)issû du PSD, le grand rival du parti socialiste portugais. (2)connu pour êe imprévisible et aussi prépotent .
Pendant toute sa campagne éléctorale , M. Cavaco a promis stabilité. J'éspere qu'il va comprir ses mots dans le futur.
Pour le fait qu'on ne parle pas beacuoup des éléctions portugaises en France: je ne comprends vraiment pas, spécialement si on se rend compte de la quantité de ctoyens portugais qui habitent en France. Bizarre.
Pedro
Rédigé par : Pedro | 23 janvier 2006 à 17:23
« Si les médias nous ont parlé des élections boliviennes et chiliennes »
Ce n’est un secret pour personne : les journalistes français ont un net penchant pour les victoires de la gauche…parions qu’il ne parleront que très peu des élections au Canada…
Rédigé par : margit | 24 janvier 2006 à 10:37
"Ce n’est un secret pour personne : les journalistes français ont un net penchant pour les victoires de la gauche…parions qu’il ne parleront que très peu des élections au Canada…"
N'exagerons rien, les médias français, à quelques différences prêt, sont seulement pas trés bon pour couvrir l'international en général...
On parle beaucoup des seychelles pour faire rêver par exemple mais personne ou presque ne sait que ce pays a un haut niveau de protection social lié à la politique sociale-démocrate de son gouvernement de gauche au pouvoir depuis le début des années 80.
Rédigé par : socdem | 24 janvier 2006 à 11:07
On peut tenter une comparaison entre la Finlande et le POrtugal d'ailleurs :
ici comme là ce sont passées des élections présidnetielles, où le président n'a pas un rôle politique extrêmement fort (contrairement à notre bonne vieille république gaulliste) et où c'est plutôt le Premier Ministre qui mène la politique de la nation.
En Finlande comme au Portugal se présentaient des grandes figures socialistes ou social-démocrates. Seulement, en Finlande, la gauche était partie plus unie au premier tour (avec seulement une candidature Verte) tandis qu'au POrtugal, vous l'avez démontré, l'éparpillement des voix et des candidats à gauche est manifeste. De plus, après les municipales de l'année dernière, c'est la deuxième défaite d'un gouvernement socialiste qui essaie de mener une politique de rigueur.
Je ne pense pas néanmoins que le président nouvellement élu dissolvera l'AN. Vous l'avez souligné, Cavaco Silva et Socrates sont d'un profil proche.
Rédigé par : babr | 10 février 2006 à 21:46