Le deuxième point de la charte de Publius stipule que les sujets abordés sur ce blog doivent tous avoir un lien avec l'Union européenne, d'un point de vue du droit, d'économie, de politique ou de cuisine. Et bien, parlons cuisine pour changer.
La CJCE (Cour de Justice des Communautés Européennes) basée à Luxembourg a confirmé aujourd'hui l'AOP (appellation d'origine protégée) dont bénéficie la feta. En clair, la feta est un fromage grec à base de lait de brebis, et on ne saurait le produire ailleurs à base de lait d'un autre animal. Les producteurs danois, allemands et français devront donc, dans un délai de cinq ans, commercialiser leur fromage obtenu à base de lait de vache sous un autre nom.
Obtenue en 2002, l'AOP (délivrée par la Commission européenne) avait été contestée par les producteurs de quatre pays : Danemark, Allemagne, France et Royaume-Uni. Ceux-ci arguaient du fait que le terme "feta" était devenu générique et ne saurait donc faire l'objet d'une AOP (l'équivalent communautaire de l'AOC française). Protégeant leur industrie fromagère, les quatre Etats membres en question avaient engagé un recours devant la CJCE pour faire annuler la décision de la Commission. Rendant son verdict ce matin, la CJCE a donné raison à la Commission.
Mais pourquoi, au fait, une réglementation en terme d'appellation d'origine au niveau communautaire alors qu'il en existe déjà au niveau national ?
Et bien, imaginons que le roquefort soit protégé par une AOC en France, mais pas dans les autres pays européens. Les produits circulant librement sur le marché intérieur, des produits présentés comme du "roquefort" fabriqués en Allemagne pourraient être vendus sans problème en Italie, faussant la concurrence au détriment du "vrai" roquefort français. Depuis 1992, la Commission s'est donc lancée dans une politique dite de "qualité alimentaire" qui cherche à protéger les produits traditionnels liés à un terroir particulier.
La Commission définit l'AOP de la sorte : le nom d'une région, d'un lieu déterminé ou d'un pays, qui sert à désigner un produit originaire de cette aire géographique et dont la qualité ou les caractères sont essentiellement ou exclusivement imputables à un environnement géographique donné.
La procédure d'obtention d'une AOP se déroule ainsi : La demande d'enregistrement d'une "AOP" peut être présentée par tout groupement de producteurs, quelle que soit sa forme juridique ou sa composition, ou, à titre exceptionnel, par une personne physique ou morale. La demande est adressée à l'État membre dans lequel se trouve située l'aire géographique dont le produit est originaire. L'État membre vérifie la conformité de la demande et la fait parvenir aux autres États membres et à la Commission. La Commission examine la demande et la publie au Journal officiel des Communautés européennes. Si aucune opposition n'est notifiée dans un délai de trois mois, l'"AOP" est inscrite dans un registre tenu par la Commission. En cas d'opposition, la Commission procède à l'examen des motifs invoqués afin de parvenir à une décision.
(Extraits de la synthèse de la législation disponible sur le site de la Commission)
Je signale juste ne passant que le think tank de technocrates deloristes "Notre Europe" publie une analyse du non français et fait quelques propositions.
http://www.notre-europe.asso.fr/IMG/pdf/Etud44-fr.pdf
Rédigé par : Eric Lauriac | 25 octobre 2005 à 18:07
A nos producteurs nationaux, enfin pour les industriels pour qui, le nom de "Féta" sans qu'elle ne soit plus Grecque que moi, ne posait pas de problème Déontologique je propose :
qu'ils changent dès à présent (ils ont, d'après la loi, 2 ans pr le faire)
de nom, que le mot féta soit
modifié en "tafé le fromage volé", non ?
c'est pas plus parlant ? et puis du coup l'inverse du mot tiendra pour accroche à un consommateur perdu et bien triste d'avoir été floué depuis le début, en se délectant devant une SALADE FETA+TOMATE, qui n'en été donc pas une !
tous en Grèce, donc ! pr un meilleur partage de nos connaissances, de nos traditions culinaires, et pour le plaisir de notre palais
http://nouchema.blog.lemonde.fr/nouchema/2005/10/on_ne_dira_plus.html
cordialement
nouchema
Rédigé par : nouchema | 28 octobre 2005 à 10:55