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21 septembre 2005

Commentaires

Praxis

Est-ce qu'il n'y a pas de meilleures tribunes à commenter sur l'Europe, comme celle d'un des seuls hommes politiques français qui, à l'heure actuelle, continue de se préoccuper d'Europe et non d'élections présidentielles ?

Suivez mon regard :
http://lipietz.net/article.php3?id_article=1600

Emmanuel

Praxis : "continue de se préoccuper d'Europe et non d'élections présidentielles"

Pléonasme?

fraisouille

L'auteur de l'article est un financier
très certainement ultralibéral (pléonasme)
dont le pragamatisme n'a que pour horizon
le pognon.
Article sans intérêt.

steve

D'accord avec Emmanuel, l'auteur de l'article a signé son appartenance à la pensée unique du tout libéral.

Il et clair qu'internet fournit des idées autre que celle que veulent nous inculquer les marchands d'armes, les bétonniers et les multinationales à qui appartiennent les médias dits classiques.

Je comprends leur désarroi, eux qui veulent imposer leurs idées, leurs visions du monde à la masse populaire, et que cette masse se tourne massivement vers internet pour y trouver des idées neuves. Autre que les idées que l'on cherche à imposer au monde depuis 50 ans. Toujours à chercher les idées du côté atlantiste alors que le monde est si vaste et que les solutions ne viendront certainement pas des USA. Sauf si on veut devenir une civilisation inculte et obèse, hypnotisé par des émissions télévisées débilisantes, où l'égoisme est la règle, où ecraser son prochain pour réussir est souhaitable et glorifié, où le laisser faire des Etats permets la vente de produit nocif pour l'être humain et la planète...
Ne me dites pas que c'est une temps révolu quand on voit la culture d'OGM en plein air, sans en connaître les risques sur les prochaines générations.
Alors oui, internet est libertaire, n'en déplaise à ces libéraux à oeuillères à qui je ne donnerais qu'un seul conseil: Ouvrez les yeux!

Et VIVE L'INTERNET LIBERTAIRE

benavar

A super, vous aussi vous l'avez lu...Philippe JEANNE. Ce mec est genial, dada.
Le SR qui a laisse passer cet article doit etre pas au mieux non plus. Mes quotes preferees et tentatives de comprehension :

- "Mais il y a pire : la tentative d'éviter les écueils d'une réflexion sur un modèle européen commun en espérant forcer le destin par l'instauration d'un espace financier homogène s'est heurtée de plein fouet à l'air du temps" ....???


"Le global ne paie plus, et l'on voit l'adhésion politique s'effriter, quand le détail prend le pas sur le général."
Donc la politique c'est quand c'est pas les details, donc c'est le global, donc la politique ca paie plus ? c'est ca ?
1, Mais si c'est ca, pourquoi il dit pas " la politique ne paie plus"
2, qu'est ce que ca veut dire " la politique paie plus"


la phrase la plus longue du monde (mais comme ce monsieur a style limpide, c'est pas genant):
"Dans un tel monde, prendre le risque d'avoir raison même en étant impopulaire est encore moins possible qu'avant, et le phénomène est donc encore amplifié par les hommes politiques qui, eux aussi, tentent de se mettre «dans le sens du vent», en surfant sur ce qui leur semble être l'idée du moment, plus que sur des sondages qui ne leur inspirent que méfiance après leur dernière série de défaillances. "
eh ouais...

"Les élections françaises, et aujourd'hui allemandes, confirment régulièrement un morcellement interne de l'opinion, s'ajoutant à celui du «bloc» européen qui ressemble à tout sauf à un bloc..."


Moi j'y ai vu une grosse blague, rapport a la fin :
"la seule [voie] qui peut redonner du sens au fouillis actuel est celle du pragmatisme, et avant tout de la simplicité."

drole nan ?

brett

Apparement le conflit entre corps politique et
et libéralisme économique n'est pas résolu.
Soit que le corps politique est décrié pour ce en quoi il prétend faire autorité, soit que le libéralisme ne supporte pas de voir appliquer ses propres recettes... trop de citoyens qui convergent tue le libéralisme et la concurrence, trop de citoyens qui divergent ne porte pas le libéralisme économique au plus haut de l'autorité...politique.

Et bien je souhaite bon courage à ce monsieur pour vouloir espérer voir s' uniformiser la pensée sans faire d'autorité politique, et ainsi porter l'économie libérale aux nues...sans la fonder sur l'intérêt privé....

C'est à mourir de rire.

Gagarine

Lorsqu'on tient un blog, il arrive qu'on se laisse aller à écrire un billet sur un coup de tête, d'un seul trait, qui exprime son énervement à l'égard d'un truc qu'on a entendu. Et comme on a pleins d'idées sur le coup, on en profite pour philosopher un peu.

Le problème avec ce type de billets, c'est que cela n'intéresse pas grand monde. Alors généralement, on finit soit par l'effacer, soit par le reconstruire pour se limiter à une idée, quitte à bien l'exprimer et laisser les autres idées pour un (ou des) billet suivant. Parce qu'on sait que de toute façon, on pourra partager ses pensées avec ses lecteurs une prochaine fois.

Monsieur Jeanne a appuyé sur "poster" avant de réfléchir tellement il voulait faire partager au monde ses pensées, et tout en sachant qu'il ne republierait pas de sitôt un tribune dans un quotidien.

Pour le contenu, c'est lieu commun sur lieu commun. Un peu comme quand on lit l'édito de Rouge (mais à l'envers) : tout se mélange, le capitalisme, les sans-papiers, l'Europe, AZF, les délocalisations, l'extrême droite, José Bové. Ceci dit, même dans Rouge on n'ose pas publier des libres tribunes du niveau de celle de monsieur Jeanne.

Conclusion ? Monsieur Jeanne devrait ouvrir son blog, et Libé sérieusement repenser leurs choix pour les pages Rebonds.

Tout ceci n'a rien à voir avec Publius, à part le titre. Et pour le titre, c'est juste Libé qui devait trouver un titre un peu attrayant à ce blougiblouga. D'ailleurs, ça a marché.

Eric Lauriac

"Non, sérieusement, il semble que notre auteur se livre à une attaque en règle contre le rôle des blogs dans le débat sur la constitution européenne"
Il parle avant tout des blogs nonistes. Il ne faut pas te sentir viser.

"Des taux d'épargne très éloignés, des inflations ... des fiscalités divergentes
...
l'instauration d'un espace financier homogène"

Comment peut on avoir un espace financier homogene alors que tous les indicateurs et déterminants divergent. Il faut vraiment etre banqier et avoir le nez dedans pour ne pas ce rendre compte que le systeme banquaire européen n'est pas homogene, mais je radote.

"Le global ne paie plus, et l'on voit l'adhésion politique s'effriter, quand le détail prend le pas sur le général. Plus l'opinion individuelle est tranchée, plus elle a de mal à s'identifier à un courant, à un parti."
Je pense de meme. Donc soit on pose des questions vagues type constitution americaine soit des questions spécialisées.
En 2007, a la question de savoir quel president il nous faut, la question européene sera diluée jusqu'à disparaitre dans le global.


Nix

Et....

Pourquoi chercher à tirer des conclusions d'un article, si celui-ci est opaque et incompréhensible?

Le monsieur bosse dans une banque, et l'un des rares trucs qu'on y pige c'est qu'il aime bien Blair, conclusion, c'est surement un méchant adepte de la bien pensance unique linéralo-liberticide, et on va montrer qu'on est fâcher en écrivant de longs textes tout aussi obscures que ceux de monsieur le banquier.

Intérêt de la chose?
Zéro.

Il arrive qu'une personne écrive quelque chose d'incompréhensible, tout simplement parcequ'elle même ne sait pas ce qu'elle écrit, inutile d'aller chercher après un sens caché dans un texte qui en est dénué, le mieux est de conseiller à son auteur d'écrire un brouillon la prochaine fois qu'il voudra faire une grande théorie.

_____

Par contre, on peut parler de la blogosphère et du rôle du net (et là je vais recopier un brouillon avant d'être à mon tour incompréhensible):

Voilà une idée répandue sur la toile:

"Internet est LE nouvel espace de la société, celui qui va tout changer, et mettre fin à la main-mise des vieilles élites (politiques, économiques, intellectuelles) sur la société".
À croire que ces élites sont tellement dégénérées qu'elles ne savent pas se servir d'un modem, et que la société a, grâce à son nouveau jouet, fait un bond phénoménal et décuplé son niveau intellectuel.

Internet n'est pas immunisé des maux qui ont frappé les médias:
Est-ce que le net a généré spontanément de nouvelles idées? c'est à dire, des idées VRAIMENT nouvelles, et pas simplement des mises à jours de textes écris dans le passé?
Est-ce que le débat a échappé au parasitisme de militants qui ont recopié mots pour mots les textes de leurs gourous politiques?
Est-ce que ceux qui ont donné leur avis sur le TCE étaient tous, sans exception, de bonne foi?
Est-ce que les internautes eux-mêmes ont joué le jeu démocratique en confrontant leurs idées ou se sont-ils réfugiés dans un univers où ils ne voyaient plus que leurs opinions?
Est-ce que la mode du tout contestataire, qui revient à dire toujours, en toutes occasions, le contraire des autorités, a épargné le web?

Internet n'est rien d'autre qu'un catalyseur: il ne rend pas les gens plus sages en leur apprenant à taper une adresse email.
On peut constater plusieurs phénomènes qui éclairent un peu mes questions oratoires du dessus:

1. Aucune nouvelle théorie, aucun nouveau concept, Aucune nouvelle idéologie ne s'est créée sur Internet.
Que ce soit bien clair: Internet diffuse, il reproduit à grande échelle des phénomènes existants, mais il ne fabrique rien par lui même. Ce sont toujours des médecins qui créent les nouvelles méthodes médicales, ce sont des économistes qui créent de nouvelles théories économiques, et ainsi de suite: le net n'est qu'un outil de transfert (média) par conséquent, prétendre que la toile a créée des idées neuves est complètement faux: elle a pu en populariser des méconnues, mais elle n'a rien inventé, surtout en politique, ou toutes les "nouvelles" idées qu'elle a diffusée existaient déjà dans les années 60, souvent sous d'autres noms (et non, l'alter-mondialisme n'est PAS une nouveauté, pas plus que le fédéralisme européen ou la décroissance, et on avait peur des émigrés polonais dans les années 30 aussi.)

2. Pendant la campagne des régionales en France, la moitié des messages postés sur des forums de discussions centrés sur la politiques ont été des messages pro-FN. La France avait viré Fascho? Bien sûr que non: il a simplement suffit de quelques douzaines de militants particulièrement actifs pour inonder littéralement le net. Ceux qui ont surfé sur le net à cette époque l'ont très certainement remarqué: leur sur-activisme (le mot existe? nan? bein on va faire comme-ci, pas de raison que seuls les présidents aient droit aux néologismes) a tout simplement tué toute forme de débat vu que 50% des messages étaient des broderies sur les thèmes "morts aux arabes" "morts à la gauche" "mort aux traîtres" etc..... et Internet n'a pas brillé par sa hauteur d'esprit à cette époque. Il est un fait avéré et démontré que Internet peut se changer en foire pour militants désœuvrés, et le même phénomène s'est reproduit pendant la campagne sur le TCE: je me demande combien de textes (probablement quelques millions) ont été l'œuvres de militants qui se sont contenté de recopier les textes de leurs gourous, sans même lire ce qu'il y avait à l'intérieur.
Là encore, ce n'est pas parce que "tout le monde y peut se connecter" que le citoyen est aussi actif que le parti politique, quand il s'agit justement de politique. Après tout, même sans internet, le débat est à tout le monde, mais ce sont ceux qui s'intéressent le plus qu'y y participent le plus, ce qui veut dire que les "vieilles élites" sont parfaitement capable d'annexer le débat politique sur le net et de l'aiguiller dans le sens où elles le souhaitent.

3. L'article mis en lien par publius montre une "carte" des sites républicains et démocrates au moment de la présidentielle US. Difficile de ne pas remarquer qu'ils ressemblent à deux blocs qui ne se rencontre que le long d'une "ligne de front". Et, dans les faits, les internautes démocrates sont allé sur les sites démocrates, et les républicains sur des sites républicains. C'est assez logique, vu qu'en cas de débats entre démocrates et républicains, le tout tournait assez vite à la foire d'empoigne. Là encore, le net n'est pas nécessairement un espace de débat: il est très facile d'aller là où on ne trouve que des gens avec qui ont est d'accord, de ne lire que des textes avec les quels ont est accord, de discuter des gens avec qui on est d'accord, et si un rabat-joie vient avec des opinions différentes, le premier réflexe peut très bien être de dire "mais qu'il dégage et nous laisse tranquille". Je suis prêt à parier que la carte des sites pro-oui/pro-non est très semblable à la carte Démocrates/Républicains, avec un très faible nombre de vrais points de débats et que de nombreux internautes ne se sont pas fait leur opinion et leur vote sur internet: ils penchaient d'un côté ou de l'autres, et n'ont cherché que de quoi consolider leurs opinions et leurs certitudes.

Il ne faudrait pas croire que le Net est un domaine qui a échappé aux défauts que ses adversaires lui trouvent: On y trouve Publius, mais on y trouve aussi liberty web, on peut y donner son avis, ou se réfugier dans une communauté d'opinion homogène, sans chercher les contacts avec l'extérieur, on peut parler de constitution européenne, mais il faut savoir que des politiciens pourront y envoyer des drones et étouffer le débat sans peine, et, tout comme dans la société, Internet a sa propre élite en gestation, et n'est déjà plus un espace où tout le monde est sur le même plan: un dinosaure ou un webmestre de site en vue n'y a pas le même poids qu'un internaute lambda.

_____

Tout ça pour dire que la méthode de défense qui consiste à dire qu'internet est sans défaut quand ceux qui le craignent reviennent à la charge n'est pas le plus intelligent, loin de là.

versac

Nix : intéressant commentaire. Je précise que l'article "mis en lien par publius" est ce qu'on appelle un trackback, soit un autre article qui fait référence à celui-ci. C'est moi qui l'ait posté.

L'exemple des camps démocrates/républicains n'est qu'une illustration de ce que ne comprennent pas ceux qui regardent internet. Il ne s'agit pas forcément de "générer de nouvelles idées", mais bien de metre en réseau et de faire échanger des personnes qui ne l'auraient pas pu sans ce medium.

Internet n'apporte pas des vertus, ne va pas transformer tous les français en de gentils sociaux-démocrates bon teint (et là n'est pas l'objectif). Internet apporte juste un moyen de créer des réseaux de partage, d'information, d'influence, d'action. Personne ne dit qu'internet est sans défaut. Des libéraux se retrouvent au sein d'une communauté libérale, ils la font grandir, mèneront des actions ensemble, feront croître leurs idées s'ils le souhaitent, influeront sur des aspects du débat... Ils auraient été en peine de le faire sans internet. Et celà vaut pour toutes communautés.

Dire comme l'auteur de cet article qu'internet est un espace de simplification, c'est aussi bête que dire que la télé est un media d'enrichissement du débat politique.

dg

Oui Internet reflète ce qui existe déjà.
Le blogg peut servir une forme d'exacerbation de l'opinion individuelle ,une certaine forme d'"égocentrisme" jusqu'au "despotisme" intellectuel, allant jusqu'à virer ceux qui ne sont pas dans la ligne du blogg, une frontière mal taillée entre public/privé à l'image de notre société d'aujourd'hui. Imaginez ces personnes qui se devaient de mettre du temps, pour espèrer voir sortir un livre ou un article sur un sujet fouillé, travaillé...sur la base de certaines règles.
Le blogg (personnel)quand il n'est pas journal intime, peut il être aussi un outil pensé dans l'esprit de partage, au service de l'intérêt public ? Accés et partage d'informations, partage de réflexions, mise en lumière des oppositions?
Le Blogg donne aux lecteurs, mais il renvoit aussi à l' auteur. Chacun fait sa petite cuisine.
Il y a donc autant de possibles que d'auteurs et ce qu'ils véhiculent de leur état d'esprit,sur leur site, qu'il y a d'état d'esprit de lecteurs.

Y a t'il une déontologie du blogg?
Le blogg est il d'intérêt privé ou public, dans sa définition juridique ?
Privé se voulant d'intérêt public? Ou se trouve la frontière de l'imposture ?

Emmanuel

Eric : "Il parle avant tout des blogs nonistes. Il ne faut pas te sentir viser."

J'avais bien compris qui Jeanne visait réellement, mais il se trouve qu'il englobe cette critique des anti-blairistes sur Internet dans une dénonciation globale de l'outil blog qui est absurde. En plus 1. Publius était aussi (un peu) un blog noniste 2. Ca me permettait de faire une note un peu démago ;-)

"Comment peut on avoir un espace financier homogene alors que tous les indicateurs et déterminants divergent."

Mauvais procès, il me semble. Jeanne dit juste que l'UE a cherché à créer un espace financier homogène, pas que cette intention a été pleinement réalisée.

Nix

"Il ne s'agit pas forcément de "générer de nouvelles idées", mais bien de metre en réseau et de faire échanger des personnes qui ne l'auraient pas pu sans ce medium"

C'est bien là le problème: les échanges entre sites d'opinions diverses ne sont pas aussi nombreux et fréquents qu'on pourrait l'espérer: la "carte" ressemble plus à une carte de la guerre froide qu'à un patchwork ou à un yin-yang: on a deux côtés, bien définis, avec une surface de contact faible. Or, l'échange est vite limité si on met en contact 2 personnes en accord sur tout ou presque, même si celles-ci sont distantes de 5.000 bornes.

_____

"Internet n'apporte pas des vertus, ne va pas transformer tous les français en de gentils sociaux-démocrates bon teint"

Et puis quoi encore? Internet ne va heuresement pas créer de "pensée unique" (encore que ce terme est devenu tellement galvaudé qu'il désigne désormais tout et n'importe quoi), mais il ne va pas non plus fabriquer de nouveaux "démocrates" dans le sens premier du terme, c'est à dire de vrais adeptes de la démocratie: le net compte autant de personnes tentés par la dictature que le "monde réel" sauf que là, ils sont autrement plus bruyants.

_____

Reste qu'on parles aussi beaucoup des "activistes" d'internet: blogueurs, concepteurs de sites, personnes agissant sur internet, mais il ne faut pas oublier que l'essentiel des internautes sont des spectateurs: ceux qui laissent une trace sur le net, sous la forme de blogs (je parle de vrais blogs, pas de coins d'ados atteints de moijenite aiguée) ou de sites sont une minorité, et ils forment justement ce que j'appelle "l'élite en gestation" du net. C'est d'ailleurs là qu'on découvre que le net à plus de points communs avec la télé qu'on ne veut bien le dire: outre le fait qu'il s'agisse de médias agissant par l'image, on y trouve une large majorité de spectateurs, et quelques acteurs récurents qui ont leur propre audience, et on fini par comparer le nombre de visites sur les sites comme on compare l'audimat. Or, en ce qui concerne cette petite et jeune élite visible, qui pour l'instant se différencie essentiellement par sa meilleure maitrise de l'outil, elle peut parfaitement tomber dans les mêmes travers que la télévisuelle, et ce avec l'accord tacite de millions d'internautes spectateurs.

Tout ça pour dire que si on parle beaucoup de l'influence de ce "nouvel espace de liberté" on oublie de remarquer qu'il contient en réalité les défauts inérants à tout média, et que cet outil, autant décrié que mis sur un piédestal garde avec lui des défauts classiques sur lesquels on réfléchit assez peu:
Comment éviter la crispation des internautes sur leur positions et la mort du débat (ou à la limitation de celui-ci à une minorité)?
Et comment faire en sorte que le nombre d'internautes actifs progresse et ne reste aps limité à une fraction du total?

margit

« Comment éviter la crispation des internautes sur leur positions et la mort du débat (ou à la limitation de celui-ci à une minorité)? »

Quand la tendance générale d’un blog devient une réunion d’âmes sœurs, les autres s’éloignent sur la pointe des pieds.

Publius n’est pas une exception. Elle l’était pendant la campagne du référendum, elle ne l’est plus maintenant. Dommage….

versac

Nix, je poursuis et ne démords pas.
Sur le graphique, il ne faut pas lire cet aspect là. L'étude que je cite (http://www.blogpulse.com/papers/2005/AdamicGlanceBlogWWW.pdf) a par principe regardé uniquement les blogosphères militantes rep/dem, et pas le reste (et il y en avait). Par ailleurs, les liens entre camps sont en jaunes, et, si on mettait tous les points de la même couleur, celà ne donnerait pas le même aspect.
Par ailleurs, mettre en réseau des dizaines de milliers de personnes, celà ne sert à rien ? Mais alors, c'est quoi une société ?
Ces gens, sur les blogs, ne font pas que discuter. Ils s'organisent, ils échangent, ils montent des actions en commun. Dans la campagne de Dean, 200.000 personnes se sont inscrites d'elles-mêmes sur meetup.com pour monter des réunions physiques de soutien. 600.000 personnes ont donné de l'argent, un mouvement incroyable de volontaires s'est créé à partir de celà.

--
Plus ou moins de démocrates sur internet, je n'en sais rien. Et s'il y a plus de petits tyrans sur internet qu'ailleurs, c'est parce qu'il y a moins de démocrates. Il faut qu'ils investissent le media.
Ce qui se passe aux US ne nous enseigne pas que les tyrans gagnent nécessairement ou sont plus présents. En France non plus, même si on peut imaginer, et c'est normal au début, que ce sont plutôt les extrèmes et les insatsisfaits qui s'emparent de ce lieu de liberté.

-
Non, sur internet, on n'est pas aussi passif que devant la télé. Les visites résultent de choix. L'interaction est grande, même si elle n'est pas majoritaire. Moins de 10% des visiteurs ont laissé un commentaire sur publius. Je gage que près de 70% des visiteurs découvrait ce qu'était un blog. Le ratio n'est pas si mal.
Internet donne du pouvoir, là où la télé est simplificatrice.
"cette petite et jeune élite" est ridiculement petite, en effet. La "long tail" des blogs français n'en est qu'à son démarrage. Il y a peu de blogs stars, encore surtout une grande masse en train de croitre et de s'agglomérer. Et les "blogs stars" sont encore des techniciens.
Regardez aux US : qui sont les blogs les plus lus ? Ceux qui sont des animateurs de communautés, des relais. En-dessous, des experts, des producteurs d'idées, et après, des millions de blogs qui discutent, relayent, remontent des idées.

Pourquoi minimiser l'impact que ceci peut avoir ?

"Et comment faire en sorte que le nombre d'internautes actifs progresse et ne reste aps limité à une fraction du total?"
D'abord, le fait de consulter un blog est déjà un choix, par rapport à celui de recevoir un discours d'une achaine TV.
Et en politique, combien de français sont actifs ? A peu près 1%. Aux Etats-Unis, on compte déjà près de 6% de blogueurs, soit pas loin de dix fois le nombre d'adhérents de partis. Moveon.org compte près de 3 millions d'adhérents, en agissant surtout via internet...

Evidemment, ce media comme tout autre a des défauts, mais il a aussi des qualités inédites : il délègue du pouvoir aux gens, il les rend acteurs de leur recherche d'information, il leur permet de s'exprimer, de s'unir, d'agir, de manière libre.

Krysztoff

@ Nix

Pour enfoncer le clou dans le sens de Versac (puisque je crois savoir que nous partageons des analyses communes sur ce sujet), certes, s'il est totalement illusoire de parer Internet de toutes les qualités que l'on désespère de trouver dans le "monde réel" (mais je ne pense pas que ni Versac ni moi-même soyons naïfs à ce point), je crois que c'est faire preuve d'un scepticisme exagéré que de ne pas voir l'impact potentiel, je dis bien potentiel, qu'un outil de communication interpersonnelle et non justement un média de diffusion, comme Internet peut avoir sur les organisations sociales, politiques et économiques.

Si le sujet vous intéresse, je ne saurais trop vous conseiller de lire quelques papiers disponibles par exemple à cette adresse: www.gensollen.net, en particulier les travaux autour de ce que l'auteur appelle les communautés médiatées. Ou encore, de manière bien plus modeste, la note de lecture que j'ai rédigé d'un ouvrage sur les Foules Intelligentes sur mon propre blog: http://krysztoff.typepad.com/1984/2005/09/foules_sentimen.html.

pikipoki

Internet à un avantage comparé à la TV: le fait de proposer un support écrit aux auteurs permet d'être souvent plus précis qu'on ne peut l'être à la télévision. Cet aspect s'est bien vu pendant la campagne référendaire.

Ensuite, en comparaison à la presse écrite traditionnelle l'avantage d'internet se situe au niveau des blogs qui permettent une interactivité. Les lecteurs peuvent réagir, poser leurs questions. Les blogs font naitre le débat évitant mieux l'écueil des dialogues de sourd, car je crois que l'écrit est un moins bon vecteur de violence que l'oral. Et ils offrent cela d'une façon très simple: pas besoin de se déplacer et d'aller à la salle communale, on peut consulter des livres pour préciser ses réponses, etc. J'y vois un facteur d'enrichissement.

Maintenant, pour être pleinement exploité cela nécessite bien sûr un comportement ouvert des gens, une curiosité, une envie de comprendre, de chercher. Sur ce point Internet ne peut pas fondamentalement changer le comportement des gens. Mais toutefois il rend la chose un peu plus facile, un peu plus accessible. Et puis certains ont peut-être moins peur de s'exprimer derrière leur ordinateur qu'au milieu d'une foule, ce qui peut être un facteur d'ouverture.

dg

J'ai une remarque , sur ce que permettrait Internet ou les bloggs.

Internet peut être considéré comme un outil servant la mise en réseau de personnes s'étant déjà rencontrées, ayant déjà l'approche et le souhait du regroupement et de l'engagement politique ou citoyen réel, par discussion, concertation, prise de parole, confrontation d'idée, conscience de règles induites au fonctionnement d'un groupe et surtout visualisation et analyse des personnes, de leurs gestes, positions, personnalités. Internet est donc un support /outil qui peut servir efficacement le fonctionnement d'un groupe ayant déjà son existence dans le réel.

Quant à l'idée que le blogg permettrait d'"unir" les gens avant qu'ils n'aient l'expérience du réel par la rencontre et le groupe , cela me laisse perplexe. En effet, pour les bloggs, il ne s'agit souvent que de sites personnels, qui ne représentent pas forcément l'intérêt de groupes préexistants ou ne portent pas l'idée d'union autour d'un projet(ce qui demanderait de sortir de l'intérêt privatif de l'auteur du blogg).
Si donc on devait considérer que cet outil devait reveiller les consciences individuelles et (voeux pieux)les décider à s'unir, il faudrait forcément que cette union passe par le réel et la confrontation physique du groupe .

Il n'y a que dans la réalité que l'on mesure l'efficacité d'une union et de sa capacité d'agir sur elle.

Internet, outil d'accés à l'information choisie et possiblilité d'expression inhabituelle, oui, tout comme support efficace du travail de groupes existants.
Mais de là à ce que les internautes se laissent aller à croire que c'est un nouvel outil formidable d'union ...... Je ne suis pas convaincue du tout, car la lassitude devant les bloggs à vocation privée arrive trés vite. (personnellement je préfère les unions dans le réels que par internet...)

Autre remarque,
J'observe d'ailleurs que les contributions aux papiers de Publius actuellement sont en baisse.
Est ce le cas?



versac

"Quant à l'idée que le blogg permettrait d'"unir" les gens avant qu'ils n'aient l'expérience du réel par la rencontre et le groupe , cela me laisse perplexe. En effet, pour les bloggs, il ne s'agit souvent que de sites personnels, qui ne représentent pas forcément l'intérêt de groupes préexistants ou ne portent pas l'idée d'union autour d'un projet(ce qui demanderait de sortir de l'intérêt privatif de l'auteur du blogg)."

Aux Etats-Unis, 600.000 personnes se sont mobilisées autour de la candidature d'Howard Dean en utilisant principalement deux outils :
- les blogs pour échanger, réfléchir, construire, soutenir, relayer, débattre...
- meetup.com pour organiser, à partir de cette connaissance qu'ils avaient créé en ligne, des réunions physiques et des initiatives locales.

dg

Et bien oui, cela signifie qu'un groupe préexistait avant la création d'un site prévu à cet effet de réseau et dans ce sens non?
Pour le moins le groupe qui voulait trouver un soutien auprès des internautes pour le candidat cité en vue des éléctions.
Je ne pense pas que ce candidat se soit présenté sans groupe de soutien et sans plan média pour la construction d'un réseau internet pensé à cet effet, non?

Dites moi si je me trompe.

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