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30 septembre 2005

Commentaires

le gloppeur

d'ailleurs les minorités arméniennes et kurdes ne s'y trompent pas, elles souhaitent voir la Turquie entrer dans l'UE pour avoir recours, si besoin est, à la Cour européenne de justice qui pourra condamner la Turquie pour le non respect des droits et libertés fondamentales..

La Vieille

Ah non l'UE n'est pas là pour solutionner les problèmes du passé. La Turquie reconnaît Chypre, s'engage sur le respect des droits de l'homme, de tous les hommes et femmes, passés actuels et à venir.
Les libertés fondamentales sont déjà foulées au sein de L'UE, n'en rajoutons pas. Chaque peuple doit solutionner ses problèmes fondamentaux et rallier l'UE pour mieux faire.........

Marot


On a oublié le pourquoi.

Pourquoi vouloir faire entrer un pays d'asie en europe ?

Ce débat n'a jamais eu lieu.

Les modalités ne peuvent venir qu'après.

line oleum

On parle beaucoup de ce génocide, les questions que je pose sont dues à mon ignorance plus qu'une opinion.

Est-il vrai que ce génocide a eu lieu en toute connaissance de cause des occidentaux France Angleterre et que ces pays n'ont émis aucune protestation ?

Est-il vrai lors des différents traités terminant la guerre 14-18 lors du dépecage des colonies allemandes et de mise sous tutelle du moyen orient dont Turquie, aucun pays ne voulut de mandat sur l'Arménie et fut laissée à elle même devant l'armée turque redressée par Kemal Ata Turc?

Alors ne serions-nous pas aussi un peu coupable ?

zazie

En lisant en diagonale le projet de résolution du Parlement européen en ligne, je n'ai pas vu expressemment le mot de génocide arménien, qui par contre semble avoir été au coeur des débats. Officiellement il se pourrait que ce ne soit pas tant la reconnaissance du génocide arménien que celle tout simplement de l'Etat Chypre qui soit au coeur de la résolution commune. Il faudrait maintenant voir le texte finalement adopté. Ce qui est intéressant c'est que nos députés européens, Mme Grostête en tête si j'ose ce mauvais jeu de mot en a fait son argument de base dans ses conférences de presses à destination du public français. S'agit-il ici d'une démarche démagogique pour s'assurer de l'estime du lobby arménien?

zazie

En lisant en diagonale le projet de résolution du Parlement européen en ligne, je n'ai pas vu expressemment le mot de génocide arménien, qui par contre semble avoir été au coeur des débats. Officiellement il se pourrait que ce ne soit pas tant la reconnaissance du génocide arménien que celle tout simplement de l'Etat Chypre qui soit au coeur de la résolution commune. Il faudrait maintenant voir le texte finalement adopté. Ce qui est intéressant c'est que nos députés européens, Mme Grostête en tête si j'ose ce mauvais jeu de mot en a fait son argument de base dans ses conférences de presses à destination du public français. S'agit-il ici d'une démarche démagogique pour s'assurer de l'estime du lobby arménien?

Gus

Il y a un précédent : la rupture des négociations d'adhésion de la Croatie au motif (soutenu par une grande majorité des états-membres de l'U.E.) d'un manque de coopération du gouvernement croate avec le tribunal pénal international de la Haye concernant le général Ante Gorovina, considéré comme le libérateur de la côte splitoise de l'occupation serbe.

Frankie

> Gus
Ne s'agissait-il pas plutôt de renvoyer à plus tard l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Croatie plutot qu'une rupture de négociations engagées?

Gus

La Croix : 15/06/05 : cité par :
http://www.amb-croatie.fr/actualites/mesic-weu-ueo-2005.htm

"- La candidature de la Croatie est suspendue à un avis du Tribunal pénal international (TPI) qui demande à la Croatie d'avoir une coopération « pleine et entière ». Or le TPI ne donne pas cet avis positif...

- La Croatie coopère pleinement avec le Tribunal. Tous les documents que le TPI nous a demandés, nous les avons fournis. Tous les citoyens appelés à La Haye s'y sont rendus, sauf un, le général Gotovina, qui a disparu. Nous avons fait tout notre possible pour le retrouver. Certes, tant qu'il n'est pas à La Haye, nous ne pouvons pas dire que tout a été fait. Mais nous poursuivons nos efforts."

sys4

La Turquie s'est déjà tiré une balle dans le pied en refusant obstinément de reconnaître Nicosie. Cela me donne d'eux une image de surenchère. Je ne crois pas que l'Europe a besoin de ça en ce moment.

Si ces négociations tournent à l'échec, ils n'auront que ce qu'ils méritent, même Chirac a compris qu'il n'y avait plus grand chose à espérer en prenant leur défense, alors il a haussé le ton. Tant pis pour eux. La seule tactique qui leur reste pour se faire accepter, c'est de faire des concessions sur ces dossiers-là (je sais que de ce côté-là, nous ne sommes pas des modèles, mais c'est qui qui tape à la porte de l'Europe?), au moins pour le moment.

En adoptant la tactique de la surenchère trop tôt, ils risquent gros. En tant que partisan de la non-adhésion de la Turquie, cela me réjouit. Quant au comportement "impérialiste" des adhérents de l'Europe selon le point de vue de Paxa, je réponds que cette impression n'est rien lorsqu'on la compare aux visées de la Turquie en ce qui concerne l'Europe. Je pense qu'au contraire, la honte serait de faire profil bas face aux injonctions turques. Au nom de quoi, d'ailleurs, devrions-nous faire profil bas?

Gus

sys4: Dans la mesure où l'U.E. n'est guère plus qu'une zone de libre-échange et d'harmonisation par le bas des règlementations nationales, je ne vois pas réellement ce que quelque état membre peut perdre ou gagner à l'adhésion d'un nouvel état que ce soit.

somni

@ le glopper "d'ailleurs les minorités arméniennes et kurdes ne s'y trompent pas, elles souhaitent voir la Turquie entrer dans l'UE pour avoir recours, si besoin est, à la Cour européenne de justice qui pourra condamner la Turquie pour le non respect des droits et libertés fondamentales.."
La Turquie fait déjà partie du Conseil de l'Europe et ses autorités sont justiciables devant la cour européenne des droits de l'Homme.

Simon

@ Gus
"l'U.E. n'est guère plus qu'une zone de libre-échange et d'harmonisation par le bas des règlementations nationales"
Quelle est l'intérêt de l'existence de l'UE alors ?? J'ose esperer (ce qui est sans doute une connerie) que cela changera.

@ Paxagore
Est-ce qu'exiger d'un Pays candidat qu'il soit démocratique est impérialiste ?? Parce que perso, je me fous totalement que la Turquie rentre ou pas dans l'UE, mais le fait qu'il y ait des conditions ne me choque pas. Le minimum serait sans doute que la Turquie reconnaisse Chypre. Sinon, totalement d'accord avec ce qui a été dit par ailleurs, il est dangereux d'écrire l'histoire par la loi (et les leçons française doivent d'ailleurs bien faire rire à l'étranger).

Gus

Simon: J'avoue ne pas imaginer au vu des règles de décision de l'U.E. que cela puisse changer dans une Europe désormais à 25. Mais cela n'interdit pas la signature d'accords supranationaux entre états souverains, même membres de l'U.E. . Après tout, c'est ce qui s'est fait en matière de coopération policière (zone schengen) et monétaire (Zone euro). Alors, pourquoi cela ne pourrait-il pas se faire dans d'autres domaines ?

Dans ce cas, l'adhésion de tel ou tel pays à l'U.E. n'a, j'insiste, aucune importance.

fraisouille

Alors là, je rigole.

Manquerait plus que la Turquie impose ses
conditions! Vous êtes tous tombés sur la tête.

Pauvre Europe.

Philippe Citti

Que l'entrée de la Turquie en Europe se passe d'emblée dans des conditions de surenchères et de marchandages me gène.

Quel état membre deviendra ce pays qui hésite déjà et qui montre si peu d'empressement à reconnaître le minimum qu'on lui demande : reconnaître un génocide qui a été terrible - la première extermination qualifiée de ce nom - et reconnaître tous les autres états membres de l'union.

Bien sûr on peut comprendre que cela dérange les leaders politiques de ce pays, mais ceux-ci devront choisir entre continuer leur propre politique nationaliste et s'intégrer dans un ensemble européen dont le fondement même est d'établir la paix entre ses membres.

J'espère vivement que l'Union sera assez forte pour faire respecter le dernier grand principe dont elle semble jusqu'à présent avoir été la garante, sinon c'est à désespérer de son avenir.

Nix

Voyons voir....

Il y a... deux choses énoncées dans le texte:

La première c'est "l'impérialisme Européen" et la seconde c'est l'idée d'imposer l'histoire par la loi, ou plus exactement d'en imposer une version de celle-ci par la loi.

Prenons d'abord le côté "impérial" de l'Europe:
Il est bon de se rappeler qu'effectivement, l'UE est tout sauf un petit pays: l'absence de leadership fixé de l'Union l'empêche de prétendre pour l'instant au statut de première puissance mondiale, mais je sais bien que les autres pays craignent énormément la puissance Européenne quand celle-ci parle d'une seule voix.
Par conséquent, il est évident que l'Union est parfaitement capable, quand elle le souhaite, d'avoir un comportement aussi impérialiste que celui de l'administration Bush (et comme les Américains, nous avons la même sale habitude de nous imaginer systématiquement du côté des gentils).
Cela doit déjà nous amenez à évacuer un fantasme: le Turquie (5 fois moins vaste, 7 fois moins peuplée et 25 fois moins riche) est IN-CA-PA-BLE d'imposer le moindre diktat à l'UE: comparé à nous, les Turques sont des nains territoriaux, démographiques, économiques, diplomatiques, militaires, scientifiques..... L'UE écrase littéralement la Turquie dans tous les domaines, ce qui signifie qu'un comportement Européen vis à vis de la Turquie basé sur une sorte de complexe d'infériorité stupide et inepte (ho mon dieu, les Turcs vont nous dominer, bouhouhouhou......) ne pourra qu'avoir de mauvaises conséquences, entre une UE qui "tapera" trop fort sans s'apercevoir des dégâts qu'elle produit et une Turquie qui risque de réagir à un tel comportement par le repli voir l'hostilité (et même si la Turquie ne rentre pas, elle restera un voisin de l'UE, et les relations de bon voisinage comptent aussi entre pays).
Par contre, que L'union soit apte a être impérialiste ne signifie en aucun cas qu'elle le sera inévitablement de manière systématique. Et la question est donc de savoir quelles sont les conditions de l'entrée de la Turquie dans l'Union: des conditions légitimes ne pourront, et ne devront, être taxées d'impérialistes, mais s'il y a des conditions illégitimes....
Je vais pas faire la liste exhaustive de toutes ce qui va avoir lieu pendant les négociations:, il y a des sites officiels de l'Union dont le boulot et de mettre ce genre de choses à porté du regard du public. Je vais donc rester uniquement sur le génocide Arménien, en me posant la question, "la reconnaissance est-elle justifiée ou pas?"

Et là on tombe dans le deuxième point: le mélange de la loi et de l'histoire.
Il y a à mon sens de manière de lier la loi et l'histoire: la première est d'utiliser la loi (et par conséquent les moyens coercitifs de l'état) pour forcer la main aux historiens, pour tordre les faits historiques, pour falsifier l'histoire et lui donner un air plus présentable au yeux de tel ou tel pays. Là, on a un cas où l'histoire est littéralement violée par le pouvoir politique.
La deuxième façon de lier les deux est de partir de l'histoire, et d'en tirer une conclusion légale BASÉE sur l'histoire. Dans ce cas, la loi n'impose plus une vision de l'histoire, mais se base sur celle-ci et a pour but de protéger le travail des historiens.
La France est un bon cas à observer, parce qu'on observe les deux types de loi: On a la récente loi "Nostalgérique" qui semble tout droit sortie de l'imaginaire de frustrés de l'empire colonial (sans compter que la méthode usée pour y mettre l'article incriminé a tout du coup en traître -j'utilisera bien le terme "coup de pute" mais la profession ne mérite pas telle insulte) et qui appartient au premier type de loi: une faction politique cherche à imposer la vision de l'histoire qui colle le plus à son discours pour permettre de "prendre l'histoire à témoins" quitte à la falsifier.
À côté on a la loi Gayssot (notons que le génocide arménien a été lui aussi reconnu par le Parlement Français) qui part d'un constat: la Shoah étant un événement désormais indéniable, appuyé par plusieurs milliards de preuves, il est raisonnable de considérer que ceux qui continuent de la nier non seulement font preuve de mauvaise foi, mais se rendent également complice d'un crime en tentant continuellement de le maquiller. Là elle n'impose pas une vision de l'histoire (elle n'ordonne pas de tirer telle ou telle conclusion de l'holocauste), au contraire, elle protège le travail des historiens en rendant illégal tout travail de falsification. On peut trouver alors naïf de vouloir à tout prix interdire le mensonge, mais dans ce cas, la loi ne devient pas un acte de sabotage historique.
Dans la cas du génocide Arménien, la Turquie a longtemps interdit toute référence à celui-ci, mettant en place une histoire officielle qui n'est qu'un tissu de mensonges éhontés, et en laissant les ultra-nationalistes traiter de traître toute personne de nationalité turque ayant la malheurs de ne pas se contenter des bobards de l'état. Ça ne fait peut-être pas plaisir à entendre, mais dans ce cas, la Turquie a longtemps été (et reste) entièrement en faute: on a un comportement politique de "type 1" pour reprendre mes deux types de loi: le pouvoir falsifie l'histoire, parce que les faits ne donnent pas une image glorieuse des premières années de la République de Turquie et de la politique menée par les pères fondateurs.
Chercher à faire en sorte que la Turquie cesse de perpétuer le mensonge sur le génocide n'est donc en aucun cas illégitime. De plus, on ne peux pas dire qu'il s'agit d'affaires "strictement internes" à la Turquie: non seulement dans le monde d'aujourd'hui on ne peu plus s'amuser à dire "c'est loin, ça ne me regarde pas" (ou alors inutile de s'indigner de la guerre en Irak, inutile de regarder ce qui se passe entre la Chine et Taiwan, inutile de s'intéresser aux faits et gestes des Talibans, inutile de parler de la déforestation des zones tropicales ou de s'en faire de la guerre civile Ivoirienne, de la dictature du Zimbabwe ou de la Tchétchénie: c'est loin, c'est en dehors des frontières de l'Union alors n'en parlons pas et évitons de chercher à influencer le cours des choses) mais en plus, si la Turquie a l'ambition de devenir membre de l'Union Européenne, alors les affaires de la Turquie deviennent les affaires de l'Union.
Par ailleurs, la décision du Parlement de l'Union de mettre la Turquie devant le génocide arménien remonte au milieu des années 80: ce n'est pas quelque chose de nouveau ou une reculade des dirigeants de l'Union qui ont cherché à faire plaisir à l'extrême droite comme on l'a entendu ici ou là, c'est une question posée il y a longtemps et à laquelle une réponse doit être donnée.

En d'autres termes, la question du génocide n'est ni un acte gratuit, ni un gadget pour temporiser dans les négociations, ni l'imposition d'une version "officielle" de l'Histoire (les faits sont ce qu'ils sont, ils n'ont ni opinion ni position officielle) à la Turquie et ce n'est pas non plus en soit un acte impérialiste de la part de l'Union. l'UE étant ce qu'elle est, elle ne peut pas fonctionner si un état membre cherche à couvrir ses crimes, même si ceux-ci ont près d'un siècle (d'autant plus que si la Turquie rentre, ce ne sera qu'une question de temps avant que le trio du Caucase sud n'y passe, et l'Arménie et la Turquie se retrouvant alors dans la même Union auront intérêt à avoir la même histoire).

Maintenant, on peut aussi parler du fond et de la méthode: il est clair qu'en ce qui concerne la façon dont la question a été mise sur le tapis, la méthode employée a été la pire qui soit. Ce n'est pas nouveau: depuis qu'on reparle de l'adhésion de la Turquie, les "débats" se déroulent étrangement SANS les turcs: on a décrété en France que Chirac serait l'avocat commis d'office et que ça suffisait, et les derniers jours vont dans le même sens: les dirigeants de l'Union ont plus l'air de s'adresser aux factions hostiles à la Turquie de leurs opinions que de commencer des négociations déjà pas simples. Or faire du bruit ne va pas calmer l'hostilité à la Turquie (qui n'est pas seulement une opposition à son entrée, mais à écouter les discours des chantres du "non à la Turquie" une hostilité déclarée vis à vis d'un ennemi potentiel) qui est à la fois alimenté par un appendice du racisme anti-arabe (appelons les choses comme elles sont: si les Turcs ne sont pas arabes, les racistes sont bien incapables de faire la différence) et la volonté politicienne de s'en servir pour gagner des voix et de l'influence, et qui ne va pas par conséquent voir son noyau éclater, quelle que soit la façon de faire de l'Union; et faire du bruit ne va pas non plus améliorer les choses côté Turc, ni accélérer la reconnaissance du génocide arménien (l'objectif est d'obtenir la reconnaissance dudit génocide, pas de dire devant les caméras "regardez comme je suis intraitable" en étant -volontairement ou non- contre-productif)

Les négociations de l'entrée de la Turquie dans l'Union vont se faire sur le plan diplomatique, c'est à dire qu'une bonne dose d'hypocrisie va être nécessaire. Désolé pour les grands principes, mais ceux-là resteront au vestiaire le temps des négociations. En d'autre termes, la façon intelligente de faire aurait été non pas de pérorer en public, mais de faire clairement, mais discrètement comprendre à la partie Turque que la reconnaissance du génocide arménien était une condition sine qua non de l'entrée de la Turquie, en laissant ensuite aux dirigeants de la Turquie faire en sort que le génocide soit reconnu par l'état sans que cette reconnaissance n'ai l'air d'être imposée, en d'autre termes, faire en sorte que la Turquie reconnaisse le génocide sans chercher à tout pris à briser l'orgueil national des Turcs. La chose est d'autant plus facile, que le référendum d'adhésion mis en place en France est désormais un court-circuit efficace: les dirigeants Turcs sont suffisamment intelligents pour voir que le oui à l'adhésion Turque n'a aucune chance de passer en cas de maintient d'une version officielle négationiste du génocide arménien, mais qu'une reconnaissance de celui-ci retournerai à leur avantage l'opinion de bien des sceptiques.
Il y a désormais suffisamment de voix au sein de la société turque pour permettre une reconnaissance du génocide qui ne se fasse pas au forceps, et comme les négociations vont durer au moins une décennie, cela laisse largement le temps à la Turquie pour se lancer dans l'exercice difficile de l'exorcisme de ses propres démons.
Mais il est certain que si la reconnaissance du génocide est indispensable à l'entrée de la Turquie en Europe, et que l'exiger n'est pas répréhensible loin de là, la façon dont cette exigence a été mise sur le tapis est particulièrement stupide à croire qu'il y a dans l'Union des dirigeants politiques qui cherchent à se servir du génocide pour tout faire capoter.

Gus

Concernant l'hypothèse de plus nombreuses collaborations renforcées au sein de l'U.E., un article s'opposant à cette idée résume ses principaux inconvénients (bien que cette idée ait déjà été utilisée deux fois : pour Schengen et pour l'Euro) :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-696380,0.html

1er inconvénient : ça rendra plus difficile la création d'une armée européenne, et donc, l'usage de la politique de la cannonière par l'U.E. .

2ème inconvénient : ça ne plaira pas aux anglais, puisqu'ils n'en sont pas.

sys4

"2ème inconvénient : ça ne plaira pas aux anglais, puisqu'ils n'en sont pas"

Raison de plus... Les anglais ont toujours été un frein... S'en affranchir serait bienvenue...

Gus

sys4: alors, finalement, selon vous, l'adhésion de tel ou tel état à l'U.E. est-il si gênant par rapport à l'importance de donner à tout ou partie de l'U.E. plus de consistance qu'un simple marché commun ?

fraisouille

Question, simpliste de prime abord:

quel est l'intérêt( caché?) pour l'UE de vouloir intégrer la Turquie? Aucun élu politique de ce pays n'a jamais répondu sincèrement ni clairement.
Vous êtes- vous vous même déjà poser
la question sérieusement?.

fraisouille

J'ajoutes que le forcing de T.Blair, cheval
de troyes de qui on sait, est au centre
des interrogations de cette adhésion. Si Dieu a dit que la Turquie devait intégrer, faut-il
s'incliner pour autant devant God?.
God lui avait aussi dit d'envahir l'Irak,
avec les succès que l'on sait...

God n'a pas encore sommer la Chine d'inté-
grer l'UE... dommage, cela aurait été
préférable.

Nix

"Question, simpliste de prime abord":

Pourquoi commencer à démultiplier les questions oratoires sans chercher à argumenter un minimum? Qu'est-ce qui manque: la nécessité d'argumenter ou les arguments eux-mêmes?
Et pourquoi aussi pérorer des postulats qui n'ont rien de certains?

Donc, voyons voir:

1. Quel est l'intérêt ( caché?) pour l'UE de vouloir intégrer la Turquie?

Leçon numéro UN: la théorie du complot, du "on nous cache des choses": ça n'a jamais fait avancer le débat et Mulder est passé de mode (en même pas 10 ans d'ailleurs).
Ensuite, l'intérêt pour l'Union? Faire l'ensemble disposant du plus grand nombre d'habitants, du plus grand territoire possible, afin d'assurer sa puissance; ouvrir la voie du Caucase du Sud parce que la lutte d'influence avec la Russie continue, profiter également du fait qu'intégrer la Turquie engrangera l'héritage des liens diplomatiques Turcs avec l'Asie centrale, couper le sifflet aux faux défenseurs des "racines chrétiennes" qui veulent une Europe monolithique et soumise à leurs fausses valeurs, assurer la plus grande ouverture sur la Méditerranée et la Mer noire... bref, s'agrandiir et devenir plus fort de 1000 façons différentes.


2. Aucun élu politique de ce pays n'a jamais répondu sincèrement ni clairement.

Ça me rappelle le commentaire que m'a fait un jour un vieux Corse sur la situation de son île: il a dit 'l'Omerta, ce n'est pas les Corses qui se taisent, c'est le continent qui est heureux de se boucher les oreilles"
La Turquie est un peu dans le même cas de figure: ça fait plus de 40 ans que la Turquie demande, que les Turques disent pourquoi ils veulent rentrer, mais l'Europe de l'Ouest, celle qui a promis et oublié sa promesse, préfère écouter tourner en rond des politiciens qui en France ont pour tout horizon les deux arrondissements ministériels, et qui ne font pas mieux ailleurs (les noms des arrondissements changent juste d'un pays à l'autre).

La Turquie n'est pas silencieuse, elle est soumise à la cacophonie qui agite l'Union Européenne. On ne laisse jamais s'expliquer les hommes politiques, (et encore moins l'homme -et la femme- de la rue) parce que nos petits notables locaux ont le monopole du temps de parole (et crient à l'atteinte à la liberté d'expression si on ne les laisse pas dire exactement les mêmes conneries deux fois par mois minimum, pardonnez le langage grossier).

Alors non, La Turquie va continuer à prêcher dans le désert tant que "le continent qui est heureux de se boucher les oreilles" laissera ses politiques se vautrer dans leur propre auto-satisfaction.


3. "J'ajoutes que le forcing de T.Blair, cheval de troyes de qui on sait, est au centre des interrogations de cette adhésion"

Alors, le jour où un premier ministre Torry ira s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'espoir idiot de récupérer des voix à l'UPIK (ou d'acheter ses leaders, ce qui est tout aussi idiot) il faudra s'interroger sur les motivations profonde de cette adhésion, parce que le changement de ton de Londres sera très certainement dicté par le Bureau Ovale.

Bon, là encore, les délires conspirationnistes, ils ont la même place que la mauvaise foi dans un débat d'idées: aux Vestiaires.

Je rajouterai d'ailleurs, puisqu'on parle (sans les nommer comme cela va bien entendu de soi dans toute discussion franche et sincère) des USA que si la Turquie n'intègre pas l'UE, elle reste dans la sphère d'influence des USA, et il vaut mieux garder ce genre de petites notions simples de géopolitique en tête avant de chercher des super-plan machiavéliques et inutilement compliqués.

bachi-bouzouk

la seule bonne Turquie est une Turquie amputée du kurdistan et du sandjak d'Iskanderun,qui aurait évacué Chypre et rembarqué ses petits colons anatoliens.....
Ah!!!!!blague de bon goût.Non?
Cela juste pour réglerle compte à la sympathique Turquie kémaliste
Ne parlons pas de la faiblesse démocratique des institutions turques ,du militarisme ,du stupide et nombriliste nationalisme turc .Quand la turquie aura fait la clarté sur son histoire comtemporaine,nous autres européens,nous pourrons l'écouter et considérer ce qu'était L'Empire Ottoman.....a)partie de l'histoire européenne ou b)poussée inutile de L'Asie Centrale i
Admettons que A)aurait ma préférence..Mais ceci dépend des citoyens turcs.Patience et Bon courage

Nix

"Ne parlons pas de la faiblesse démocratique des institutions turques ,du militarisme ,du stupide et nombriliste nationalisme turc"

C'est bien là le problème: on en parle pas: on préfère parler de la "compatibilité religieuse et culturelle" de la Turquie, de la "menace démographique" d'un pays qui a vu sa natalité diminuer de moitier ces 25 dernières années, ou encore du "risque intégriste" qu'elle ferait courir à une Europe qui n'a pas eu besoin d'elle pour subir tous les intégrismes de la création, bref, on parle de tout sauf de ce qui va vraiment mal.... SAUF, quand il s'agit de justifier les délires cités ci-dessus.

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