Premier pilier de l'Union Européenne avec 40 % du budget total de L'UE, la politique agricole commune est l'objets de combats trés vifs ce derniers jours entre Tony Blair, qui va assurer la présidence de l'Union à partir du 1er Juillet et le gouvernement français.
Ces dissensions sont d'ailleurs l'une des sources principales de l'échec du récent sommet européen de Bruxelles.
La remise en cause grandissante, de la part des écologistes d'une part, pour des raisons environnementales, d'autre part de la part des fédéralistes les plus fervents, soucieux de donner une direction budgétaire ambitieuse à l'UE ne pouvait que relancer le débat sur la réfrome de la PAC.
Celle-ci avait pourtant déjà fait l'objet d'une réforme, très contestée en France, tant par la FNSEA (Principal syndicat agricole, orienté à droite) que par le MODEF (Proche du PCF, à ne pas confondre avec le syndicat patronal MEDEF).
Cette réforme, impulsée par le commissaire européen Fischler, issu des rangs du parti social-démocrate autrichien avait notamment pour but une agriculture plus soucieuse de l'environnement et un dispositif d'aides plus cohérent.
La polémique actuelle s'inscrit dans un cadre où la France se trouve affaiblie dans les négociations auprès de ses partenaires européens par le résultat du référendum du 29 mai (Et où les agriculteurs ont massivement rejetté le traité constitutionnel).
L'hexagone a bien du mal a préserver ce dispositif qui lui bénéficie en tout premier lieu puisqu'elle est la première puissance agricole du vieux continent.
Jacques Chirac, réputé trés proche de la FNSEA, ne peut se permettre de reculer sur le dossier et, avec l'aide du leader luxembourgeois Juncker, a agité le spectre d'une europe réduite à un grand marché par cette remise en cause du poids des dépenses agricoles...
En réponse, lors de la présentation des objectifs de la présidence britannique, Tony Blair a affirmé accepter d'augmenter le budget européen à condition de tourner l'europe davantage vers l'éducation et l'emploi et moins vers les aides agricoles...
Affaire à suivre donc.
En France, il y a un autre syndicat agricole, qui est certes majoritaire dans une seule chambre d'agriculture (celle de Loire-Atlantique) mais qui n'en a pas moins une légitimité incontestable et l'avantage d'avoir travailler (et de travailler encore) à un projet de politique agricole qui vient compléter, sous forme de propositions -tout à fait réalistes et pragmatique- une large action critique. Il s'agit de la Confédération Paysanne, étrangement absente de votre billet.
Peut-être est-elle trop proche du mouvement social, à vos yeux, pour être crédible ? ?
Rédigé par : beude | 23 juin 2005 à 18:07
C'est quoi le rapport ?
Rédigé par : Praxis | 23 juin 2005 à 18:13
@Beude
Le discours de la CP sur la PAC n'est pas franchement clair, comme le montre leur dernière note sur le sujet "Blair ou Chirac" :
http://www.confederationpaysanne.fr/article.php3?id_article=552
En gros ils ont les mêmes positions que la FNSEA sur le budget agricole (plus il est important, mieux c'est) et le nécessaire soutien des agriculteurs européens ... mais s'en distinguent sur la répartition de ce budget (la FNSEA défend avant tout les intérêts des "gros" et la CP ceux des "petits").
C'est donc "mieux" ... mais ça n'en continue pas moins d'être la défense d'intérêts corporatistes au nom de principes éculés (la souveraineté alimentaire ?!).
Rédigé par : Milan | 23 juin 2005 à 18:48
Il ne s'agit pas seulement de gros et de petits. il s'agit de modes d'élevage et de cultures.
Il est ridicule de vouloir concurrencer l'Ukraine ou le Middle-West sur la monoculture du blé, p. ex.
Rédigé par : Cobab | 23 juin 2005 à 18:57
Cela dit, assez d'accord pour dire que la conf' n'est pas claire là-dessus. C'est qu'il lui afallu devenir moins minoritaire, je crois (et plus médiatique aussi)…
Rédigé par : Cobab | 23 juin 2005 à 19:00
@ praxis :
Bah il s'agit d'une note sur la PAC dans laquelle un syndicat agricole n'est pas cité, si le rapport t'écgappe c'est que tu fais exprès. Pas ma faute.
@ milan :
Sinon : la PAC en France ? 76% des subventions réparties entre un peu plus de 20% des exploitants. C'est pas beau, ça ?
Quant au refrain des "intérêts corporatistes", ça me lourde vraiment. Qu'est-ce que vous entendez par là ? C'est un terme creux qui ne veut rien dire et ne sert à rien à part disqualifier d'un coup de baguette, de mot en l'occurence.
La souveraineté alimentaire n'est pas un principe éculé.
Pas pour moi en tout cas. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi elle le serait, s'il vous plaît ? (après m'avoir expliqué "intérêts corporatistes"...)
Rédigé par : beude | 23 juin 2005 à 19:32
Beude, tu sous-entend une connerie à partir du fait que la CP n'ait pas été évoqué, c'est là que je ne comprends pas le rapport de ton commentaire. Si ce n'est sous l'angle de l'attaque personnelle. Faut arrêter avec cette paranoïa bête, c'est agaçant.
Rédigé par : Praxis | 23 juin 2005 à 19:38
@ praxis :
je ne sous-entend pas, je constate. Puis, à la ligne, esquisse une explication possible, peut-être un peu provocante mais pour moi pas du tout paranoîaque. Faut arrêter avec les attributs psychologisants, c'est nul.
@ milan, cobab :
La position de la conf' sur la PAC est loin d'être si peu claire, telle que vous vous accordez à la décrire.
http://www.confederationpaysanne.fr/article.php3?id_article=458
Rédigé par : beude | 23 juin 2005 à 19:44
Hélas, dans toutes ces questions, les discours sont trompeurs et manipulateurs, mais efficaces. Sur ce point, l'argument de Blair sur l'éducation et la recherche est difficile à contrer. Il manque un travail d'explication et de chiffres
Les experts ne jouent pas un jeu neutre. Ils peuvent éclaircir les débats mais sont partisans souvent car à la solde d'intérêts. Aucun syndicat n'est parfaitement honnête
L'idéologie s'en mêle aussi. L'idéologie est un substitut de religion au services des pouvoirs et des intérêts cités ci-dessus
Il manque un travail philosophique. Quand les peuples et les élites auront compris que pratiquer la justice et l'honnêteté s'avère plus productif en terme de bien publics et privés, alors le monde changera. Pour l'instant nous n'en sommes pas là
Rédigé par : Fulcanelli | 23 juin 2005 à 19:46
Quand la France importe, elle s'affaiblit et crée de la pauvreté et du chômage.
Rédigé par : Philippe | 23 juin 2005 à 20:14
je viens de voir Cohn Bendit au Parlement européen dire à Blair(et en gueulant) que Blair s'était battu pour que le duc de Bedfort, d'autres aristocrates et la reine d'angleterre puisse toucher la Pac. vraiment marrant.
Depuis la campagne référendaire je l'aime bien ce type, avant je le connaissais pas trop.
Sinon sur la PAC, une réforme apparait nécessaire mais dansquel sens? en tout cas quand je vois la Conf' défendre les petites exploitations, je comprends pas trop. C comme si on disait qu'on allat faire des petites usines de 500 ouvriers maxi pour l'inustrie automobile.
Mias si on va vers le productivisme, c le Sud et l'environnement qui trinque.
Ou alors on essaie de diversifier la production agricole avec par exemple le commercialisation d'une partie des produits directement pour réduire la dépendance vis-à-vis de la distribution et des grands groupes.
Rédigé par : esperanza | 23 juin 2005 à 20:15
@ philippe:
tu en fais vraiment exprès!
va sur le site de eviv , c très bien expliqué
Rédigé par : esperanza | 23 juin 2005 à 20:16
@ Esperanza
Depuis quand Eviv serait expert en Economie?
Si vous n'y connaissez rien, c'est pas la peine de prendre la parole.
Pour cohn Bendit, il porte bien son nom ce C** !
Rédigé par : Philippe | 23 juin 2005 à 20:20
@ Esperanza
Tu sais combien ils sont dans les usines Ferrari?
Rédigé par : Philippe | 23 juin 2005 à 20:22
JT de TF1
+140.000 nouveaux nationalisés l'an passé (plus de 2 fois le nombre d'il y a 5 ans).
A quand une véritable politique de natalité en France?
Rédigé par : Philippe | 23 juin 2005 à 20:26
@beude
"La souveraineté alimentaire n'est pas un principe éculé."
c'est un principe d'... tu le dis presque, manque juste une lettre.
Rédigé par : Eviv Bulgroz | 23 juin 2005 à 20:36
@phillipe.
Je ne prétend à rien. J'essaye de comprendre le monde. Sur la PAC, tu vas quand même avoir du mal avec pratiquement toutes les ONG ;-)
Rédigé par : Eviv Bulgroz | 23 juin 2005 à 20:37
pourquoi ????
Rédigé par : beude | 23 juin 2005 à 20:38
@beude
Discute z'en avec Lula :-).
Le texte de la con Pay, au début je me suis fit, tiens pas si mal.
Puis la lepenisation a encore frappée "la préférence communautaire"
ras le cul de ces conneries salissantes.
http://econoclaste.org.free.fr/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=152&mode=thread&order=0&thold=0
Rédigé par : Eviv Bulgroz | 23 juin 2005 à 20:43
En quoi la préférence communautaire te gène Eviv?
Tu rêves quand tu crois que les pays pauvres profitent de cette mondialisation. C'est de la poudre aux yeux.
Par contre, la pauvreté en Europe et la précarisation des couches moyennes et des petits commerçants c'est du bien réel.
Je comprends ton souhait que les autres peuples connaissent la même prospérité que celle qui fut celle de nos parents. C'est légitime.
Ce qui l'est moins c'est que cela se fasse sur notre dos.
Justifie clairement pq la seule solution pour que ces pays accède à un meilleur niveau de vie passe forcément par un appauvrissement européen. J'attends une réponse sérieuse stp.
Si tu enlèves la PAC, que feras tu des fermiers qui ne peuvent gagner la mondialisation? Que fais-tu de leurs terres? Que fais-tu des campagnes?
Les fermiers doivent-ils céder leurs terres et abandonner leurs "fermettes" au profit de quelques mafieux esclavagistes qui recherche une propriété à la campagne pour un bon prix?
Soyons sérieux 2 minutes. Si déjà en Europe, l'environnement n'est pas brillant à cause des agriculteurs, faut pas checher longtemps pour imaginer comment ça va au Brésil.
Eviv El Emsiratuanummoc :D
Rédigé par : Philippe | 23 juin 2005 à 20:57
esperanza :
"Sinon sur la PAC, une réforme apparait nécessaire mais dansquel sens? en tout cas quand je vois la Conf' défendre les petites exploitations, je comprends pas trop. C comme si on disait qu'on allat faire des petites usines de 500 ouvriers maxi pour l'inustrie automobile."
Défendre les petites exploitations, tu ne comprends pas trop ? ? ? ? ? Une agriculture biologique ou organisée selon d'autres méthodes comme la biodynamie (qui est belle et bien la technique de culture qui respcte le mieux le monde vivant) n'est pas possible au sein d'un système productiviste. De plus, il ne s'agit pas de faire que et uniquement ça mais de défendre un modèle d'exploitation agricole qui subit en ce moment (depuis longtemps déjà) une politique qui pousse à produire plus à moins nombreux ... et de la bouffe de merde, tendance monoculture et soumission à la dictature des firmes de semance. Ca n'est pas un fantasme de ploucs que de parler de ça mais bel et bien l'appréciation on ne peut plus aigue de paysans qui savent très bien de quoi ils parlent.
Défendre les petites exploitations c'est défendre une alimentation de qualité, une alimentation diversifiée, c'est favoriser la vente directe qui contribue au lien social, c'est cultiver une voie de diffusion des produits agricoles, un marché, alternatifs au circuit de la grande distribution (tenu en France par seulement trois centrales d'achat).
Défendre les petites exploitations ça n'a rien à voir avec l'industrie automobile : les paysans font pousser ce qu'on bouffe alors que l'industrie automobile n'est que de passage dans l'histoire humaine (mais peut-être quelqu'un a des arguments pour défendre le contraire ?)
Défendre les petites exploitations c'est, pour moi, lutter contre le grand projet magnifique-qui-fait-rêver qui se dessine voulant, au niveau mondial, régionaliser les productions agricoles au moyen des dogmes incritiquables que sont, au sein du tryptique, spécialisation/concentration/développement. C'est pouvoir encore penser que de cotoyer des fermes avec des vrais paysans qui connaissent, prennent soin et surtout aiment leur terre sera possible ; c'est se permmettre de penser aussi qu'on pourra toujours cotoyer apiculteur (dieu quel difficultés les abeilles rencontrent-elles en ce moment!!), maraîcher, éleveur, aviculteur ou autre au sein d'un même terroir, et non ici des exploitations laitières jusqu'à dans 250 km où l'on ne trouve que des céréaliers.
Bon je dis ça parceque j'habite une région où j'ai, peu ou pas loin, des voisins, des amis qui font ça.
Défendre les petites exploitations c'est considérer que l'agriculture doit être basée sur la connaissance de son milieu et de sa plasticité, de sa diversité et non pas uniquement sur celles imposées par le processus d'uniformisation des modes de culture actuel.
Est-ce que ça éclaire ou est-ce que ça fait rire ou est-ce que ça fait chier ?
Rédigé par : beude | 23 juin 2005 à 21:31
@eviv
S'agissant du lien proposé par beude, il n'est nulle part question de préférence communautaire. Tout au plus on trouve évoqué 'un droit de souveraineté alimentaire' (ça doit être ça la fameuse connerie). Le concept se discute peut être, mais l'amalgame est bien rapide vers la lepénisation. Une obsession?
Rédigé par : bibip | 23 juin 2005 à 21:31
philippe :
si "l'environnement n'est pas brillant" en Europe, ce n'est sûrement pas, contrairement à une de ces évidences que nul -ou presque- ne cherche à mettre en cause, la faute aux agriculteurs.
Avant eux se trouvent... le jardinier du dimanche et son round-up, ses pulvérisations annuelles pour désherber, son fertiligène à géranium ; les municipalités et leur réponse phyto-sanitaire (forcément) à l'obsession du tout-propre des citadins et enfin, bien évidemment... l'industrie.
L'activité agricole est également responsable mais derrière tous ces facteurs là. Faut arrêter les clichés, ça permet à tout le monde de se déculpabiliser "puisque ces ploucs abusent à mort, c'est pas moi et mon pulvé qui va causer des dégâts".
Malheureusement si.
Concernant précisemment la pollution des nappes, le jardinier du dimanche arrive loin devant.
Heureusement, RoundUp nous rassurent : le diphosphate est bio dégradable. Enfin, ça se compte en milliers d'années (incidemment années de pollution) mais c'est vrai, il se "biodégrade".
Rédigé par : beude | 23 juin 2005 à 21:43
@bibip
Sur le lien de Milan sur la confédération Paysanne
"Une autre politique est possible, basée sur la maîtrise et la répartition des productions, la préférence communautaire, l’instauration de prix rémunérateurs et basée sur l’agriculture paysanne. C’est cette politique dont les européens ont besoin."
alors moi je veux discuter d'aides ponctuelles qui ne dévastent pas les 5 milliards autres habitants de la planète. pas en ces termes qui n'ont rien d'innocent, figure toi.
Rédigé par : Eviv Bulgroz | 23 juin 2005 à 21:56
@ Eviv
Et leur main-d'oeuvre sous payée, elle ne dévaste peut-être pas les 450.000.000 d'européens?
Rédigé par : Philippe | 23 juin 2005 à 22:06