Pas Raffarin, mais le Che. Kryzstoff ayant oublié de renouveler son abonnement au Figaro, cette tribune lui a sans doute échappé.
Le Figaro ne mettant pas ses archives en ligne gratuitement, je reproduis cette tribune ici, le Che ne pouvant m'en vouloir de lui donner un auditoire élargi.
"Remettre l'euro à sa place", par Jean-Pierre Chevènement.
Le 29 mai 2005, le peuple français a rejeté l'idée qui s'était imposée depuis vingt-deux ans que tous nos choix de société résultaient d'une contrainte extérieure vécue comme une sorte de fatalité.
Évidemment le peuple français n'a pas dit «A bas le monde extérieur !» comme l'a suggéré avec une ironie facile Pascal Bruckner, mais simplement «l'Europe doit être construite avec ses peuples et non pas sans eux». Le rejet de la Constitution marque l'échec d'une méthode qui, au nom d'un souverain bien européen connu d'une seule minorité éclairée, permettait de placer les peuples devant des faits successivement accomplis : union économique, union monétaire, union politique, etc. Bref, c'est la revanche de la méthode républicaine qui met le débat en amont de la décision sur la méthode de l'acquiescement, dite encore du «consensus».
C'est le grand vent de la liberté qui s'est remis à souffler : le peuple français, à ses risques et périls, entend à nouveau façonner son destin. Bien entendu, le non français n'est pas dirigé contre l'Europe et plus précisément contre l'idée que les peuples européens ont à organiser ensemble leur destin mais il met en cause une mondialisation subie.
Rien n'est plus symbolique à cet égard d'une hétéronomie qu'il rejette que le statut d'indépendance absolue de la Banque centrale européenne, sans équivalent dans le monde. M. Trichet va partout répétant que l'Europe connaît «des taux d'intérêt historiquement bas» et qu'il ne faut rien faire qui puisse ébranler la sacro-sainte «confiance» (c'est-à-dire le statu quo). M. Trichet ne semble pas s'aviser que la zone euro connaît depuis 2001 une stagnation économique prolongée. Il se réjouit qu'il n'y ait plus à l'intérieur de la zone de dévaluations compétitives, sans s'aviser que le dollar (et les monnaies qui lui sont rattachées, comme le yuan) a opéré depuis cinq ans une dévaluation sauvage de près de 50% devant laquelle la Banque centrale européenne est restée l'arme au pied. C'est faire comme si le niveau de la parité monétaire n'était pas devenu un facteur déterminant, non seulement pour les exportations et les importations mais aussi pour les décisions d'investissement et de localisation des firmes mondialisées.
«Quel est le plus gros problème en Europe ?, écrit Tony Blair. Vingt millions de chômeurs !» On peut évidemment diverger sur la suite : «Que fait le budget pour cela ? pas grand-chose» : il n'est pas sérieux de prétendre, comme le fait le premier ministre britannique, que le budget européen (environ 1% du PIB global de l'Europe) puisse être un outil déterminant dans une politique de relance keynésienne, à l'échelle de l'Europe.Le moment est donc venu pour les gouvernements, et d'abord les Douze de la zone euro, de prendre les problèmes à bras le corps. Ce que demandent les peuples, c'est un peu de logique : il n'était pas sérieux, au début des années 90, de vouloir imposer une monnaie unique sans l'assortir d'un gouvernement économique. C'était priver l'Europe de toute capacité d'action conjoncturelle efficace. Formidable régression de la pensée économique qu'ont acceptée solidairement tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1992 !
La véritable explication de cette situation tient aux conditions de la réunification allemande. François Mitterrand entendait corseter l'Allemagne réunifiée dans une monnaie unique européenne. Il a dû accepter pour cela les conditions qu'y a mises Helmut Kohl en 1991 : indépendance absolue de la Banque centrale, exclusivement missionnée pour lutter contre l'hydre inflationniste, dont on sait le rôle qu'elle joue dans le subconscient allemand, critères de convergence astreignants pour le rythme de croissance, etc. Ces critères, imposés en son temps par l'Allemagne, se retournent aujourd'hui contre elle : sa croissance est atone, son chômage massif, ses finances publiques dans le rouge. Le bas niveau de l'inflation allemande la prive de taux d'intérêts réels plus bas que son excédent commercial lui permettrait d'espérer.
Les conditions d'une remise à plat existent objectivement. Il semble que les sociaux-démocrates allemands soient plus prêts à remettre en question les dogmes anciens que les chrétiens démocrates encore tributaires de l'héritage idéologique de Helmut Kohl. Mais quel que soit le résultat des prochaines élections, l'Allemagne, qui trouve dans la zone euro plus de la moitié de ses débouchés, n'a pas intérêt à voir disparaître une telle zone de stabilité, nécessaire à son industrie. L'Italie connaît les mêmes problèmes que l'Allemagne et la France (stagnation économique, chômage, délocalisations). Le moment est donc venu d'une initiative politique débouchant sur une conférence à Douze. Si les douze pays de la zone euro s'entendent pour la doter d'un gouvernement économique, les treize autres, à commencer par la Grande-Bretagne, ne pourront pas s'y opposer : aussi bien le dynamisme retrouvé de la zone euro est-il dans leur intérêt.
Que faut-il faire pour cela ? Rien que de très simple : proposer de calquer les statuts de la Banque centrale européenne sur ceux du Federal Reserve Board américain qui a mission de soutenir la croissance et l'emploi. Parions que la seule adoption de ce projet influerait déjà sur le comportement de l'actuelle BCE. Observons au passage que le non français et néerlandais a permis d'obtenir une légère dévaluation de 10 cents de l'euro par rapport au cours antérieur du dollar, soit environ 8%, ce qui est encore très insuffisant mais mieux que rien. Le cours de la Bourse s'en est ressenti heureusement. Mais il n'est pas normal que nous en soyons réduits à attendre des coups de boutoir de la volonté populaire ce qui devrait procéder d'une politique réfléchie, un taux de un euro pour un dollar égalisant les potentiels de croissance entre l'Europe et les États-Unis.
L'«Eurogroupe» a existé avant même la Constitution. C'est une excellente initiative. Le moment est venu de préciser ses compétences en matière de politique monétaire, y compris de change, budgétaire, fiscale, voire sociale : pourquoi ne pas fixer des critères de convergence progressifs en matière de smic, comme il y a des critères de convergence économiques auxquels sont soumis les pays dits «à dérogation» qui veulent entrer dans la zone euro ?Après une mise en place difficile, tout au long des années 90, l'euro vit sa première grande crise. Il y a encore le moyen d'en sortir par le haut : en mettant sur pied un gouvernement économique digne de ce nom.
Les républicains peuvent accepter des délégations de compétence, dès lors qu'elles sont ciblées et démocratiquement contrôlées. Ils ne peuvent pas accepter que les peuples soient dépossédés de leur souveraineté, comme c'est aujourd'hui le cas en matière monétaire. Priver le peuple de sa souveraineté c'est encore la meilleure manière de le dissoudre, comme en rêvent périodiquement les gouvernements.
Le 29 mai, le peuple français a clairement manifesté qu'il n'entendait pas rompre avec la souveraineté populaire qui est au coeur de l'héritage de la Révolution de 1789. Si nos élites continuent de faire comme si elles n'avaient rien compris, si elles refusent d'avancer sur la voie logique qui consiste, après avoir fait une monnaie unique, à mettre sur pied le gouvernement économique qui lui donnera son sens, alors ces élites, prisonnières d'intérêts à courte vue, prendront la responsabilité de l'échec de l'euro. Le choix est moins que jamais pour ou contre l'Europe. Il est de faire l'Europe avec les peuples, en se mettant à leur écoute. L'autre voie, celle du repliement des élites sur elles-mêmes, est suicidaire. Naturellement tout cela ne se fera pas en quelques mois. Des élections interviendront dans les deux ans dans les trois principaux pays de la zone euro : Allemagne en 2005, Italie en 2006, France en 2007. Les élections sont aussi des moments de prise de conscience : La gauche française a beaucoup de chemin à faire pour mettre ses idées en ordre et promouvoir l'idée d'une Europe à géométrie variable, avançant avec ses peuples.Rien, en tout cas, n'interdit aujourd'hui au gouvernement français de prendre les devants. Il y eut d'autres circonstances en 2002-2003 où il n'a rien perdu à s'appuyer sur la volonté populaire : qu'il transforme le non français en atout ! Qu'il se fasse le porte-parole d'une volonté qu'il n'est impossible de déchiffrer que pour ceux qui ne veulent ni voir ni entendre. C'est cela la démocratie ! Il y a un bon usage à en faire !
Je me pose une question, à la première lecture de cet article. Quand on a fait l'ENA (promotion Stendhal), qu'on a été conseiller commercial au ministère des finances, puis député pendant 24 ans, 4 fois ministre, on n'est pas en présence d'une élite, puisque Jean-Pierre Chevènement se met clairement dans le camp d'en face.
Alors c'est quoi une élite ? Parce que mon rêve c'est d'en être une, je cherche le mode d'emploi.
A moins qu'il faille se faire battre aux élections pour obtenir son certificat de non élitisme ?
Ce texte se résume en fait à une proposition : pour lutter contre le chômage en Europe, il faut et il suffit de "calquer les statuts de la Banque centrale européenne sur ceux du Federal Reserve Board américain qui a mission de soutenir la croissance et l'emploi". C'est pas plus compliqué que ça.
Le reste n'est que la rhétorique habituelle sur la Voix du Peuple, contre le terrible complot des élites qui la craignent , seul JPC ayant hélas l'ouïe assez fine pour entendre et comprendre le peuple, qui est décidément bien ingrat à l'heure de voter, et sur le fait que le non français serait une chance pour l'Europe. C'est en effet la conclusion qui s'impose à l'issue du somemt de Bruxelles.
Contrairement à l'élite des internautes, JPC ne lit pas Publius : il aurait sinon découvert que les statuts de la Federal Reserve incluent bel et bien la mission d'assurer la stabilité des prix, aux côtés du plein emploi et de la croissance.
Il réussit en tout cas l'exploit de se dire de gauche et d'invoquer le modèle américain pour promouvoir une politique keynésienne européenne. Le tout dans un journal de droite.
je me souviens d'un sketch hilarant des gignols a propos de notre JPC :
avec comme conclusion "lorsqu'un cerveau manque d'oxygne il devient de droite"
je suis un mechant ultra-liberal, mais cela m'a bien fait rire.
il me semble que la BCE a une mission se rapportant a la croissance et pas seulement a la lutte contre l'inflation, mais je ne suis pas specialiste. sinon le niveau independance et d'irresponsabilite de la BCE me choque tout de meme un peu ( Greenspan fait de tres frequente visite a bush et injecte souvent pas mal d'huile/ liquidite dans le systeme ;-) ), democrate que je suis, meme si je suis heureux que nos incompetents de politiciens ne soient pas aux manettes.
mais bon la BCE, est vraiment le cadet de nos soucis et est vraiment pas responsable des 30 minables que l'on vient de subir, nos politiciens (dont ce guignol), font vraiment tout pour echapper a leur responsabilite.
Rédigé par : fredouil | 30 juin 2005 à 05:37
"Je me pose une question, à la première lecture de cet article. Quand on a fait l'ENA (promotion Stendhal), qu'on a été conseiller commercial au ministère des finances, puis député pendant 24 ans, 4 fois ministre, on n'est pas en présence d'une élite, puisque Jean-Pierre Chevènement se met clairement dans le camp d'en face."
Il me semble que t'y trouveras la réponse ici :
"Le rejet de la Constitution marque l'échec d'une méthode qui, au nom d'un souverain bien européen connu d'une seule minorité éclairée, permettait de placer les peuples devant des faits successivement accomplis : union économique, union monétaire, union politique, etc. Bref, c'est la revanche de la méthode républicaine qui met le débat en amont de la décision sur la méthode de l'acquiescement, dite encore du «consensus»."
L'élite ou la pseudo-élite, c'est celle qui place le peuple devant un résultat présenté comme celui étant le meilleur et le seul possible.
Bien entendu, les élites, les vraies, ne sont plus en Europe depuis un moment. L'Europe a le cancer, l'Europe a la temblante. L'Europe succombe sous le potentat des 68ards décadants !
Cette génération et celle juste avant a vécu sur le matelas des anciens at sur les dettes qu'elle a contracté pour les générations futures.
Rédigé par : Philippe | 30 juin 2005 à 07:53
Le fait qu'une banque soit indépendante ne veut pas dire qu'elle doit ignorer l'existence des autorités politiques. Le dialogue est naturel, mais l'indépendance prive l'autorité politique de tout moyen de pression sur la banque (genre "remontez/baissez les taux d'intérêts ou je vous vire").
Rédigé par : Eolas | 30 juin 2005 à 07:57
Philippe : l'Union politique et l'Union économique ont été soumis au peuple par la voie du référendum en 1992. Dois je comprendre que le non était alors la meilleure et la seule réponse possible ?
Rédigé par : Eolas | 30 juin 2005 à 07:59
@ Eolas
Personne ne remet en cause les votes de 92. Ce qui estmis en cause c'est le "jem'enfoutisme" des dirigeants.
La turquie, le chômage, l'inflation, la balance commerciale, la balance des investissements, la sécu, l'enseignement, les OGM, la pollution, le sang contaminé, le "bugaled Brèze", le plombier polonais (thèse évoquée par le OUI - jamais par le NON !!!).
Rédigé par : Philippe | 30 juin 2005 à 08:31
@eloas,
franchement il y a tout de meme une enorme difference entre l'europe que j'ai vote et que l'on ma promis en 92 et celle de maintenant sans parler du machin avec la Turquie : un grand marche, sans identite europeenne, ou ma voix comptera (en faite compterai car j'aurai heureusement la nationalite australienne d'ici la) pour du beurre, sans controle sur mes loi et mon portefeuil.
Rédigé par : fredouil | 30 juin 2005 à 09:02
@ Eolas
Pour répondre partiellement à ta première interrogation:
- primo: qu'est qui empêche, quand bien même on appartiendrait à un groupe quelconque, en l'occurence une pseudo-élite, d'en critiquer le fonctionnement? Voilà qui est un raisonnement bien étroit quand on se veut libéral :-) La première liberté n'est-elle pas la liberté absolue de conscience :-). Garder son esprit critique, y compris contre son propre "groupe social" n'est-ce pas la meilleure preuve d'un esprit libre?
- secundo, JPC, alors même qu'il était encore à l'ENA me semble t-il, a publié sous le nom de Jean Mandrin, un pamphlet contre ce qu'il a appelé l'énarchie, et intitulé "L'Enarchie ou les mandarins de la société bourgeoise".
Rédigé par : Krysztoff | 30 juin 2005 à 09:51
On a le droit de mettre en libre accès une archive payante ? Que va dire le Figaro ?
Rédigé par : all | 30 juin 2005 à 10:38
« M. Trichet ne semble pas s'aviser que la zone euro connaît depuis 2001 une stagnation économique prolongée. »
Zone euro :
PIB/tête :
Autriche : 27070
Belgique : 26310
Finlande : 25650
France : 24760
Chômage :
Autriche : 4,60 %
Belgique : 8 %
Finlande : 8,70 %
France : 10,20 %
Zone hors euro :
PIB/tête :
Danemark : 27240
Roy-Uni : 26770
Suède : 25 920
Chômage :
Danemark : 5,90 %
Roy-Uni : 2,70 %
Suède : 6,30 %
http://www.valeursactuelles.com/magazine/monde/visu_monde.php?num=3576&position=0&nb=2&affiche=precedent
« Le moment est donc venu pour les gouvernements, et d'abord les Douze de la zone euro, de prendre les problèmes à bras le corps. »
Ce ne sont pas les douze de la zone euro qui doivent prendre les problèmes à bras le corps !
Tant que la France n’arrivera pas à bout de tous ses vieux mammouths qui hantent son paysage depuis trop longtemps …
Rédigé par : margit | 30 juin 2005 à 11:15
@ Margit
T'es à côté de la plaque. Bien que ces mammouth sont inutiles et nuisible à la productivité française (et même parfois à la volonter d'entreprendre sur le téritoire), ils ne sont nullement responsables de la faiblesse actuelle de notre économie.
Les seuls responsables sont la faiblesse de la balance cormmerciale et des investissements.
C'est aussi l'afflux des africains et autres réfugiés économiques. (Pour les psychopathes; c'est pas du racisme!)
Rédigé par : Philippe | 30 juin 2005 à 12:11
@ philippe
je ne te suis pas franchement sur ces points, le fdi francais est plut haut et l'investissement est franchement tres correct.
quand a la balance commercial, l'exemple US montre bien que l'on en a pas grand chose a foutre tant que l'on produit des biens a haute valeur ajoute et de l'emploi, en france il n'y a plus que tres peu de recherche, d'innovation et de production alors il ne faut pas trop rever, les adeptes de Ricardo nous laissent le tourisme en avantage comparatif.
la faute est plus profonde, la paresse et l'irresponsabilite suite a 68 me semble plus coupable, les politiques assez minables des 30 dernieres annees n'ont fait que suivre la vague de la societe et user le capital accumule par les 30 glorieuses.
l'immigration, car a contre temps et a faible valeur ajoute, n'a pas arrange les choses mais compte pour peanuts dans le probleme.
il faut relancer le travail, l'innovation, l'optimisme et ca si je savais comment faire je me presenterai aux elections ;-).
il nous faudrai une bonne guerre pour remettre les choses a plat et reconstruire
Rédigé par : fredouil | 30 juin 2005 à 12:38
Philippe : " la faiblesse de la balance cormmerciale et des investissements."
Vraiment ? Je croyais qu'on sortait d'années d'excédent commercial...
"l'afflux des africains et autres réfugiés économiques" Avez-vous quelques données pour soutenir ce discours ?
Pour ce que j'en sais, la dernière fois que nous avons accueilli en masse des réfugiés, soit après la fin de la guerre d'Algérie, tout le monde criait à la hausse du chômage. Ce ne fut pas le cas. POuvez-vous expliquer un tel phénomène ?
Krysztoff : dire que les élites sont connes et loin du peuple est facile. Trouver une solution effective est plus complexe, et celles de JPC me paraissent pour le miins inefficaces. D'autant qu'elles s'appuient sur de la mauvaise foi érigée en vérité (du type "Observons au passage que le non français et néerlandais a permis d'obtenir une légère dévaluation de 10 cents de l'euro par rapport au cours antérieur du dollar, soit environ 8%, ce qui est encore très insuffisant mais mieux que rien.", ce qui est ridicule).
Et puis, il faut arrêter avec ce discours, à chaque fois du "c'est facile", "c'est très simple". Il faut nous garder autant des technocrates que des berceurs d'illusions passéistes !
Oui, une partie de nos gouvernants perd pied avec le peuple. Non, la solution n'est pas dans les fadaises simplistes de M. Chevènement !
Rédigé par : versac | 30 juin 2005 à 12:47
@ Fred
100% d'accord avec ta dernière solution. Et on prend exemple avec les ricains. On envoit nos beurres en prems puis quand il n'y en a plus, on fait la paix.
Puis on lance une politique de natalité.
Rédigé par : Philippe | 30 juin 2005 à 12:49
@ all : Rien. L'auteur de l'article est JPC. Seul lui peut s'opposer à la reprise in extenso de son article. Mais comme le but de cet écrit est d'être lu, et non la rémunération de son auteur, je pense qu'il sera au contraire fort aise d'avoir encore plus de lecteurs. Quitte à se faire critiquer sur la fin (et défendre par Kryzstoff).
Rédigé par : Eolas | 30 juin 2005 à 12:59
@ Philippe
« Les vieux mammouths … ils ne sont nullement responsables de la faiblesse actuelle de notre économie. »
Si, pour moi ils sont responsables parce qu’ils freinent depuis trop longtemps toutes les reformes nécessaires pour adapter l’économie française à l’évolution du monde !
Eh oui, la planète est devenue bien petite, c’est une évolution irréversible, et il faudra bien vous y habituer…ou aller cultiver vos choux au fin fond de la cambrousse française ou belge…faire l’autruche …essayer de bâtir votre forteresse enbarbelée…
Je suis ravie du monde multicolore qui nous entoure. Heureusement il y a des « élites » européennes qui voient plus loin que le bout de leur petit près carré national ou européen des Douze.
Rédigé par : margit | 30 juin 2005 à 13:03
J'adore vous entendre parler de réformes indispensables cher Margit. Les promoteurs de ce genre de propos sont toujours prompts à jeter à la gueule de quiconque ose remettre en doute le bienfondé de ces "réformes" les conditions de vie des chômeurs et précaires actuels (ce qui est il est vrai fort à propos).
Cependant, vous n'avez aucunement la certitude que cela fonctionnerait. Et j'aimerais bien vous entendre sur l'évolution des condition de travail de ceux qui ont encore un emploi (c a d 90% environ des actifs - les inavouables mais inévitables bidonnages statistiques). Allez y, démontrez moi que la flexibilité sera bonne pour les employés ...
En attendant, un sociologue américain a montré les effet néfaste de la flexibilité sur la construction personnelle de chacun (Travail sans qualité, je ne me rappelle plus l'auteur).
Rédigé par : Simon | 30 juin 2005 à 14:10
@simon
Ca c'est de l'argumentation détaillée :-). Ca sert à rien de se faire peur avec des mots. Flexible ça veut dire quoi ? Je suis sincèrement un peu perdu.
- annualisation du temps de travail ?
- changement de poste en fonction des besoins ?
- perte du travail en cas cessation d'activité ? Mais ça c'est déjà le cas, non ? Sans doute plus particulièrement concentré sur les CDD, faudrait voir les stats.
Mais à aucun moment ça ne signifie abolition du social, école privatisé, médecine pour les riches, plus d'allocations pour les pauvres.
Le système fonctionne mal, très mal. Il n'y a là aussi jamais eu d'âge d'or où que c'était le monde joyeux des bisounours. Faut voir comment améliorer la chose. Ce n'est pas la peine d'avoir des préjugés à tout bout de champ.
Profitez de ce système à bout de souffle pour essayer de faire avancer vos idées de justice. Proposez quelque chose. Ah oui : pendons haut et court le patronnât et piquons tout le pognon dans la poche des riches. J'ai rien contre (enfin si) mais le principal pb est que ça ne marche pas.
Rédigé par : Eviv Bulgroz | 30 juin 2005 à 14:25
Bon, OK, je dévelloppe. Flexibilté signifie :
- plus de facilité à licencier
- annualisation du temps de travail et adaptabilité rapide des horaires (du style je te dis demains qu'à partir d'après demain, c'est 10h par jour de nuit pendant 2 semaines, puis je te fous en vacances d'office (en forçant le trait)
- CDD systématique
- temps partiel subit
- ...
Je rappelle que la définition du temps de travail a subit une regression continue depuis plusieurs année (exemple : temps de travail équivalent : 12 heures de présence = 8 heures, parce que quand on fait la plonge dans un resto, on se repose entre les assiettes (le pire, c'est que c'est l'argument)).
"Ce n'est pas la peine d'avoir des préjugés à tout bout de champ."
Si je dévelloppe des préjugés, ils n'arriveront jamais à surclasser ceux qui dirige l'opposition systématique à chacun de mes arguments.
Exemple : "Mais à aucun moment ça ne signifie abolition du social, école privatisé, médecine pour les riches, plus d'allocations pour les pauvres."
Ai-je dit cela ?? Ai-je fait le lien dans mon précédant post, ou dans un autre ??
"Le système fonctionne mal, très mal. Il n'y a là aussi jamais eu d'âge d'or où que c'était le monde joyeux des bisounours. Faut voir comment améliorer la chose."
L'autre aussi. Il y a juste une chose : le mal combattu en dit long sur les valeurs défendues. Pour certains, le mal, c'est l'inactivité. Pour d'autres, la pauvreté.
"Profitez de ce système à bout de souffle pour essayer de faire avancer vos idées de justice."
Une véritable application des 35 heures (je suis plutôt pour les 32 heures, mais là, j'y crois pas trop), véritablement contraignantes (contrairement aux lois Aubry). Je lance en vrac : conditionnalité des subvention (et remboursement en cas de non respect contractuel), réforme de l'enseignement supérieur : agglomération des petites structures inutiles telles que les 1 267 246 321 781 écoles (qui d'ingénieurs, qui de commerce ...), dont les structures de recherches éparpillées ne servent à rien étant trop petites, réforme des institution : augmentation des pouvoirs du Parlement avec un véritable pouvoir d'investigation budgétaire, réforme des impôt avec suppression de la taxe d'habitation (et si nous prenions exemple sur l'impôt américains sur les sociétés, j'en connais qui pleurerais ...) ...
Rédigé par : Simon | 30 juin 2005 à 14:44
"la faute est plus profonde, la paresse et l'irresponsabilite suite a 68 me semble plus coupable, les politiques assez minables des 30 dernieres annees n'ont fait que suivre la vague de la societe et user le capital accumule par les 30 glorieuses."
La paresse responsable de la crise entre autres?Faudra qu'on m'explique....
@ philippe:
oh sacrés étranger noirs ils nous piquent le boulot!Je ne comprends pas cette réthorique.
Quant à la faiblesse des investissements je crois qu'on est plutôt bien placé, 2ème en Europe. La France est même devenu le deuxième pays pour la facilité de créer, juste après les EU(ouest france d'auj). Et pour la balance commerciale on souffre effectivement d'une spécialisation pas optimum, mais le commerce avec les restes du monde(y compris europe) c 25% du PIB.
Je vous rassure la fin du monde n'est pas pour demain
@ fredouil:
tu dis que la BCE est le cadet de tes soucis mais la politique monétaire est quand même importante, très important dans la stratédie pour la croissance.
Mais le mandat de la BCE c bien maintenir la stabilité des prix à 2% alors qu'aux EU greenspan est jugé surla croissance. Là je rejoins JPC sur une réforme des statuts de la BCE, par contre je ne remets pas en cause l'indépendance de la BCE
Rédigé par : esperanza | 30 juin 2005 à 15:04
@ Simon
Flexibilité ?
Je ne vois pas le rapport avec mon post…
Néanmoins :
Mes enfants ont appris à s’adapter. L’un comme l’autre (26 et 28 ans) travaillent pour des petites entreprises internationales. Officiellement aux 35 heures, officieusement on ne compte pas, s’il faut faire 39, 45, voir 50 heures pour satisfaire un client, on le fait. S’il faut intervenir le dimanche, on le fait. Les vacances sont prises selon le calendrier des commandes. La vie de l’entreprise en dépend et de ce fait leur job…
Il est certain que l’éducation qu’ils ont reçue et l'exemple de leurs parents leur a fait comprendre qu’il faut bouger, travailler, s’adapter, ne pas trop compter sur l’aide et l’assistance, être ouverts et flexibles, travailler avec toutes les nationalités sans préjugés etc. etc. etc.
Où est le mal ?
@ fredouil
« la faute est plus profonde, la paresse et l'irresponsabilité suite a 68 me semble plus coupable, les politiques assez minables des 30 dernières années n'ont fait que suivre la vague de la société et user le capital accumule par les 30 glorieuses…
il faut relancer le travail, l'innovation, l'optimisme »
Voir ci-dessus ! Entièrement d’accord avec vous.
Rédigé par : margit | 30 juin 2005 à 15:45
@Margit
"Flexibilité ?
Je ne vois pas le rapport avec mon post…"
J'ai parlé des "réformes nécessaires" dont la flexibilité est, pour certaines personnes de droite en tt cas.
"L’un comme l’autre (26 et 28 ans) travaillent pour des petites entreprises internationales. Officiellement aux 35 heures, officieusement on ne compte pas, s’il faut faire 39, 45, voir 50 heures pour satisfaire un client, on le fait. S’il faut intervenir le dimanche, on le fait. Les vacances sont prises selon le calendrier des commandes. La vie de l’entreprise en dépend et de ce fait leur job…
Il est certain que l’éducation qu’ils ont reçue et l'exemple de leurs parents leur a fait comprendre qu’il faut bouger, travailler, s’adapter, ne pas trop compter sur l’aide et l’assistance, être ouverts et flexibles, travailler avec toutes les nationalités sans préjugés etc. etc. etc.
Où est le mal ? "
Personnellement, j'ai vu ma mère faire plus de 50 heures par semaine dans une boite qu'elle a fait a peu près survivre seule (seule employée en CDI à pleins temps + une vendeuse à temps partiel (souvent une étudiante) et un patron trop occupé par d'autres activités professionnelles) se faire virer comme une malpropre. Alors, personnellement, j'emmerde le patronat, mon futur employeur et le "travailler plus pour gagner plus". Mon but dans la vie n'est pas et ne sera jamais bosser, c'est juste un moyen de gagner de la tune, pour vivre le mieux possible. Je rêve plus de promenade en forêt que de contrat mirobolant. Ou est le mal ??
Rédigé par : Simon | 30 juin 2005 à 16:04
@ margit:
tant mieux pour vous et/ou vos enfants si vous voulez travailler 40 ou 50 heures par mois mais je ne crois pas que ce soit l'envie des citoyens. Après si vous voulez travailler plus, c votre droit.
Quand on parle des effets néfastes de la flexivilité c par exemple des caissières au SMIC à 20h par mois. Les temps partiels subis veulent travailler plus mais ils ne peuvent pas.
effectivement il n efaut pas se dire je vais vivre toute ma vie de l'assistance mais si votre fils connait le chômage il sera bien content de bénéficier de la solidarité collective mais pitet que son bagage culturel lui permet de ne pas avoir trop de craintes à ce sujet.
Sinon expliquez moi en quoi la supposée paresse est responsable de la crise, sachant que la France a une de productivités horaires les plus élevées du monde, qu'il n'y a qu'environ 30 j de grève pour 1000 employés du privé, contre 40 aux EU.
Mais pitet que pour vous les 35h s'apparente à de la paresse?
Rédigé par : esperanza | 30 juin 2005 à 16:14
@ Simon
« Mon but dans la vie n'est pas et ne sera jamais bosser, c'est juste un moyen de gagner de la tune, pour vivre le mieux possible. Je rêve plus de promenade en forêt que de contrat mirobolant. Ou est le mal ?? »
On peut rêver et réaliser les deux et gagner de la « tune » par la même occasion et en plus aider l'économie de sont pays !
Le « mal » serait d’attendre que ceux qui se décarcassent soient obligés à vous « entretenir »
:-))))))))) pendant que vous vous promenez en forêt...
Rédigé par : margit | 30 juin 2005 à 16:27
@ Esperanza
Vous votre intro sur les noirs, elle n'est pas de moi.
Pour la balance commerciale avec la Chine, les chiffres sont difficilement trouvables en plus ils sont truqués. Comme la croissance chinoise qui n'est pas à 7-9% l'an mais à 13-15% l'an depuis 2001.
En ce qui concerne la balance des investissements : L'UE c'est 35 Giga IN et 650 Giga OUT !
Et enfin, si tout allait si bien, pourquoi serait-on en crise? Pourquoi la pauvreté monterait-elle en flèche? Pourquoi les indemnité de chômage ne sont-elles même pas alignées sur l'inflation?
Si globalement la france a tenu ces dernières années, c'est grâce à la révolution technologique et grâce à la vente des actifs du peuple français. Mais maintenant, il faut revoir le pacte de stabilité car partout en Europe, on ne sait plus quoi vendre. On est en récession, c'est tout. Peut-être que pour cette année encore on pourra faire un peu de window-dressing mais ce sera bien la dernière fois.
Rédigé par : Philippe | 30 juin 2005 à 17:23
@ esperanza
« la France a une de productivités horaires les plus élevées du monde »
Encore heureux que les français travaillent plus efficacement que beaucoup d’autres. Sinon on aurait déjà plongé pour de bon depuis longtemps.
Oui, les 35 heures étaient totalement contre indiquées au moment où nous avons à affronter la concurrence mondiale. Vous pouvez toujours préconiser de passer aux 32 heures et pleurer ensuite que les entreprises délocalisent, que votre patron met les clés sous la porte parce qu’il n’est plus compétitif.
« Durée du travail
Les Suisses travaillent beaucoup, en moyenne 42 heures par semaine. Le personnel à temps plein n'a droit qu'à 20 jours ouvrables de congés annuels. Les jours fériés officiels varient d'un canton à l'autre, mais il y en a généralement 8 à 9. En 1985 lors d'une votation populaire, les Suisses ont rejeté une prolongation générale des congés de 4 à 5 semaines par année, et en 2002, ils ont voté contre l'introduction de la semaine de 36 heures. Les grèves et l'absentéisme au travail sont rares. »
Qui a raison ? Les français ou les suisses ?
Faut-il travailler davantage pour que notre économie soit forte ? Je le pense très sincèrement !
Rédigé par : margit | 30 juin 2005 à 18:18