Je n'ai pas assez de temps, et il est clair pour tout le monde que je voterai oui. Je vais juste m'attacher, non pas ici aux raisons de fond. Je partage pour ceic un mix entre mes collègues Damien, Paxatagore et Eolas, avec un argument majeur qui est le pas en avant vers une vraie personnalité juridique et politique pour l'union.
Non, je vais vous expliquer que mon oui est :
- un oui de conviction.
Ce traité est un pas en avant, et améliore nettement de nombreux pans du fonctionnement parlementaire. Dès lors, après avoir vérifié que ceux-ci étaient vraiment des pas en avant substantielsn, je me suis attaché à vérifier qu'il n'y avait pas de dangers majeurs qui vidbnraient les contrebalancer. Je n'en ai pas vu qui me motivent à voter non demain, et à refuser les avancées multiples vers plus de démocratie et d'efficacité.
Je prendrais volontiers l'image du milieu du gué. j'ai l'impression que nous avons quitté, avec ce traité, la rive de l'inter-Etatique, sans passer pour autant sur la rive du fédéral. Que la traversée du fleuve sera longue. Il faut donc principalement s'asssurer que tout est suffisamment slide pour passer. Et c'est très clairement mon analyse.
- UIn oui de stratégie
Pour autant, nous ne sommes pas sur l'autre rive, dans une UE parfaite et totalement démocratique. Ce traité a encore de nombreux points à améliorer. Ici, je réponds par un oui de stratégie. Le non n'est porteur d'aucun progrès pour moi. Il ne permettra pas à la France de jouer son rôle de moteur et de garant, il ne fera que nous affaiblir, dans les prochaines étapes de l'intégration. Donc, à l'objectif d'une Europe plus démocratique, plsu transparente, plus efficace, je réponds clairement par un oui, car celui-ci permet de faire enfin fonctionner un espace politique européen, qui s'emparera des réformes. Le fait que le parlement européen soit déjà en train de plancher sur la première réforme de la constitution me donne une immense confiance dans le fait qu'on continuera à avancer.
- Un oui, pour avancer, en France et en Europe
Mon oui n'est pas un blanc-seing au gouvernement français pour qu'il continue à mener sa politique désastreuse. Il est un oui à l'UE, qui est un aiguillon utile de la politique française, qui la défie, l'aide à se mobiliser face aux défis de l'Europe. Ke crois immensément au projet européen en soi, mais aussi à la force qu'à l'Europe pour faire changer les vieilles recettes qui ne fonctionnent plus en France. Je sais qu'il nous reste encore beaucoup de chemin à faire, en Europe et en France, et je suis lucide sur la capacité de notre représentation politique à (ne pas) les mener avec efficacité.
Voilà donc, en extrème synthèse, pourquoi, demain, je voterai oui.
c'est l'une des choses que j'apprecie le plus de l'europe, empecher nos minables dirigeants de faire trop de degats, mais bon il fait tout de meme reconnaitre qu'ils sont doue pour ne rien faire.
il ne faut pas non plus etre un pro europeen beat, le projet avait un grand sens entre pays equivalents, avec les mes contraintes et besoins, maintenant suite aux elargissements recents (et je ne parle pas de l'horreur turque) il nous promet des lendemain tres riches en impots, delocalisations et souffrances. Je pense tout de meme que le positif l'emporte sur le negatif, mais de peu, car le projet devient instable de part sa base non coherente.
Rédigé par : fredouil | 28 mai 2005 à 11:31
L'affaire est pliée, 55 pour le NON.
J'en profite pour signaler une fois de plus l'amateurisme des journalistes à travers un fait divers qui te concerne directement, Versac, toi qui a été présenté pour un cadre sup sur ASI. Cette fois, dans Libé, E Chouard est présenté comme universitaire alors qu'il n'est que prof de lycée. A mon avis, il y a là quelque chose à creuser. Comme si ces faux lapsus dévoilaient un dénigrement du peuple par une caste médiatique qui se croit supérieure.
Rédigé par : Fulcanelli | 28 mai 2005 à 11:54
Bonjour,
Depuis quelques jours, j'ai lu un certain nombre des articles de ce blog, ainsi que leur commentaires avec intérêt. Je voulais donc vous soumettre à vous et à tous les autres membres de ce blog une réflexion et une qestion.
Il m'est apparu que dans l'ensemble les partisans du oui et du non sont d'accord sur deux points:
-le TCE est mieux que le traité de Nice
-le TCE est très imparfait et décevant
Suivant la personne, ces points sont plus ou moins vrai ou ont plus ou moins d'importance, mais je pense qu'ils sont dans l'esprit de tous les pro-européens qui vont voter demain.
Dès lors, la question fondamentale est, me semble-t-il, de savoir quel vote demain favorisera l'apparition la plus rapide possible d'une meilleure constitution.
Dans le camps des 'non', l'argument souvent dévelloppé est que la procédure de révision serait trop lourde pour jamais permettre un changement de constitution. Avec comme illustration la fameuse phrase de Giscard: 'cette constitution est là pour 50 ans'. D'autre part, dans l'esprit des 'non' , le refus de la constitution obligera les gouvernements à revoir leur copie pour re-rédiger un texte qui tienne au moins en partie compte des oppositions que le précédent a rencontré. (d'autant plus que le traité de Nice arrivera à expiration prochainement) Celà retarderai la construction européenne d'au moins 5 ans, mais c'est toujours mieux que 50 ans.
Dans le camps des 'oui', l'opinion semble être que le traité pourra évoluer vers une forme plus intéressante. Pourtant, je n'ai pas pu trouver d'analyses qui contredisent les points soulevés par le 'non' sur ce sujet. J'ai tout juste pu trouver une réflexion intéressante d'Alain Lipietz sur son site selon laquelle la constitution serait toujours plus facile à réviser qu'un traité. Mais je n'ai pas été vraiment convaincu. D'autre part, le camp du 'oui' affirme par contre qu'une renégociation est à peu près impossible ou ne pourrait aboutir qu'à un traité pire.
J'ai personnellement du mal à me faire une opinion sur la facilité de révision du traité. Je ne pense pas par contre qu'une renégociation partant des bases déjà établi du traité soit impossible (en particulier si le traité a été rejeté par plusieurs pays)
Si quelqu'un a des convictions sur ces points, je serais donc très intéressé d'entendre une argumentation détaillée (basée sur le des faits ou le texte de la constitution) sur ces 2 points (la possibilité de révision et la possibilité de renégociation) qui n'en font qu'un (le meilleur moyen d'aboutir à un meilleur texte).
Merci en tous cas à ceux qui voudront bien m'aider (moi et peut-être d'autres bien sur) à faire le bon choix demain :)
Par contre:
-Pitié!!! pas de reflexion moralisatrice sur le fait que les Français n'auraient pas le droit de rejeter un texte voulu par tous les européens (que je sache, la majorité des pays ne s'est pas encore prononcée; et de plus, selon toutes vraissemblance, d'autres pays voteront non)
-Pitié!!!(bis) pas d'allusion à la Pologne. (après le plombier polonais des 'non' et le 'Nice ou la mort' de l'opposition Polonaise des 'oui', laissons-les tranquille ces pauvres polonais)
Rédigé par : TokiDoki | 28 mai 2005 à 12:20
Le oui de versac est plein du "bon sens" d'une personne en contact directe non pas avec "le pouvoir" mais avec ce qu'il y a de plus motivant dans la construction européenne, c'est à dire l'échange entre les "hommes" notamment en ouvrant vers des cultures différentes.
Le non des personnes que je cotoie est un non de bon sens du fait de leur non rapport complet avec un contact charnel avec le positif de l'UE. Cette situation "exterieur" ne peut être corrigée que par un profond travail interne venant de ceux qui "savent".
La non mixité sociale explique pour beaucoup ce décalage qui permet à des personnes "honnêtes" d'avoir des positions contraires.
Rédigé par : Bruno Corpet (Quoique) | 28 mai 2005 à 12:27
@Tokidoki
Attention Tokidoki, les gens risquent de nous confondre avec nos pseudos ! ;o)
Rédigé par : pikipoki | 28 mai 2005 à 12:35
salutaire dans tes interventions tu es souvent, bruno, merci merci. C'est pas mal internet, quand même.
Rédigé par : jacqsues d. bougui bougui, han han, bougui bougui | 28 mai 2005 à 12:36
@ versac
ca me fait penser au journal d'un europeen de drieu
non notre salut ne viendra pas de l'exterieur
Rédigé par : tonton fernand | 28 mai 2005 à 12:44
Merci bouqui
mais je regrette amèrement de n'avoir pas ta verve.
Pour ce qui est d'internet je crois que c'est vraiement un outil qui peut devenir utile pour la démocratie participative (sans trop rêver).
Pour ce qui est des "bonnes" idées apparamment l'air marin venu de l'ouest touche autant les marches de la vendée que le morbihan.
Rédigé par : Bruno Corpet (Quoique) | 28 mai 2005 à 13:00
;oD
35 bientôt 44
(les marches de la vendée, mais par le haut)
Rédigé par : jacqsues d. bougui bougui, han han, bougui bougui | 28 mai 2005 à 13:07
merci Versac, vos oui sont convaincants .
Rédigé par : mowglii | 28 mai 2005 à 13:25
Versac, As tu vécu ailleurs qu'en France ?
Rédigé par : Pierre | 28 mai 2005 à 13:30
@TokiDoki
De mon coté, je pense que le problème principal d'une renégiciation _maintenant_ est le manque d'une vie politique européenne.
En France pour l'instant, la politique européenne semble faire partie de la politique étrangère (lire à ce sujet le point de vue d'Eulogist rapporté par Versac). Les rares fois où la politique européenne intervient dans le débat français, c'est un point de vue exogène (Raffarin par d'un "bureau à Bruxelles).
Ainsi, le TECE est vu comme un compromis qu'on nous impose. Il aurait été idéal que les politiques et les médias aient parlé un peu plus des travaux de la convention quand elle préparait le texte. Il aurait été intéressant que lors du débat référendaire on nous raconte un peu plus comment les négociations à la convention s'étaient déroulées (voir la note de Publius sur Laeken).
Pour arriver à un meilleur texte, il faudrait un vrai débat pan-européen. La question est de savoir quelle est le meilleur moyen d'arriver à ce débat : en criant « Stop » et en espérant que une vie politique européenne se mette en place rapidement (et débouche rapidement sur quelque chose) ou en acceptant les avancées actuelles et en s'attelant à l'émergence de ce débat ?
Rédigé par : Yannick | 28 mai 2005 à 13:59
Fucanelli : "Comme si ces faux lapsus dévoilaient un dénigrement du peuple par une caste médiatique qui se croit supérieure."
Jusqu'à plus ample informé, "universitaire" n'est pas un terme dénigrant.
Rédigé par : Eolas | 28 mai 2005 à 14:30
@Yannick
Tout à fait d'accord sur les politiques français qui non seulement traitent la politique européenne d'un point de vue 'exogène' comme tu dit; mais en plus en font le bouc émissaire de toutes les mesures impopulaires qu'ils n'osent pas prendre.
Je pense à Jacques Chirac et ses promesses de baisses de TVA sur la restauration que 'malheureusement' il n'a pas pu tenir à cause des directivs européennes (après 7 ans au pouvoir il était temps qu'il commence à lire les traités européens).
Mais je pense aussi aux socialistes qui étaient au pouvoir en 2000-2001, donc siégeant au conseil européen. Ils ont donc forcément approuvés à l'époque la directive Bolkenstein. Mais quand celle-ci soulève l'indignation en France, pas un pour l'assumer. A nouveau on condamne la technocratie ultra-libérale de Bruxelles.
ça a déjà été dit, mais c'est vrai que je pense que l'union européenne est devenu un bon moyen pour les dirigeants de contourner la démocratie. Et je crois que le plus gros reproche que je peux faire au TCE c'est de ne pas permettre de mettre un terme à ça.
J'espère donc au moins que si le 'non' l'emporte, ça aura servi à apprendre à la classe politique à être un peu moins opportuniste avec la question européenne. (Mais j'ai un doute)
Et sinon, je suis toujours pas sur du bon moyen d'arriver au débat pan-européen comme tu dit. (je sais je suis un cas désespéré)
Rédigé par : TokiDoki | 28 mai 2005 à 14:47
TokiDoki : "Mais je pense aussi aux socialistes qui étaient au pouvoir en 2000-2001, donc siégeant au conseil européen. Ils ont donc forcément approuvés à l'époque la directive Bolkenstein. Mais quand celle-ci soulève l'indignation en France, pas un pour l'assumer."
Le *projet* de directive services a été adopté par la Commission en janvier 2004. Donc, non, Jospin n'est pas coupable (en tout cas, par pour ça).
Rédigé par : Emmanuel | 28 mai 2005 à 15:02
@toki
Posez vous la question:
en interne (France) avec qui je conçois une nouvelle plateforme politique.
en externe, idem avec qui je négocie?
Il s'agit d'analyser les rapports de force politiques, évidemment. Mon pt de vue n'est pas juridique, le TCE est politique.
Rédigé par : Jean-Paul Droz | 28 mai 2005 à 15:05
Quel est le texte qui contient 20 fois le mot conurrence et 0 fois le mot
solidarité?
Réponse : le Manifeste du Parti Communiste Français
Rédigé par : question | 28 mai 2005 à 15:07
@Emmanuel
oups, j'ai vérifié et c'est vrai. mea culpa.
j'avais du confondre avec la date des premiers débats ou autre chose. Pour le coup c'est donc encore Chirac et Raffarin qui ont fait les hypocrites.
Rédigé par : TokiDoki | 28 mai 2005 à 15:27
@TokiDoki:
> Si quelqu'un a des convictions sur ces points, je serais donc très intéressé d'entendre une argumentation détaillée (basée sur le des faits ou le texte de la constitution) sur ces 2 points (la possibilité de révision et la possibilité de renégociation) qui n'en font qu'un (le meilleur moyen d'aboutir à un meilleur texte).
C'est une question dont j'avais débattu avec pikipoki, et à sa demande j'avais écrit un texte sur le sujet. Je me permet de le reposter.
Je suis pas un expert par contre, donc je ne garanti rien - c'est juste mon opinion ^^
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Il y a déjà un changement important au niveau du "droit d'initiative": jusqu'ici, seuls les gouvernements pouvaient lancer une négociation ou décider d'une convention pour modifier les traités. Avec le TCE, "Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision du présent traité." (article 443.1). Autrement dit, le parlement (et la commission) gagnent le droit d'initiative constitutionnel. Considérant que le parlement est l'institution la plus directement représentative de l'Union et que les députés européens sont traditionnellement beaucoup plus pro-européens que les gouvernements, cela implique qu'un processus de modification peut être lancer même si les gouvernements "traînent les pieds".
Une fois une telle procédure lancée, il y a trois étapes: d'abord le conseil européen vote à majorité simple sur le lancement ou non de la procédure, puis à moins que le conseil et le parlement n'estiment pas les modifications envisagées suffisantes pour que ce soit nécessaire, "une Conférence des représentants des gouvernements des États membres est convoquée par le président du Conseil en vue d'arrêter d'un commun accord les modifications à apporter au présent traité" (443.3). Est ce que cette conférence ressemblerait plus à la Convention ou aux négociations "traditionelles", je ne sais pas.
Une fois cette conférence finie, on passe à la ratification à l'unanimité par les états. Un détail qui pourrait avoir de l'importance: on entend parfois des défenseurs du non parler de "double unanimité": celle des gouvernements et celles des peuples ou des parlements. C'est vrai dans la situation actuelle, mais faux avec le TCE: le conseil ne vote jamais à l'unanimité sur le projet de modification! En théorie du moins, il serai possible à une modification d'être adoptée contre la volonté d'un gouvernement si le parlement ou le peuple (cas d'un référendum) du pays votait pour. En pratique, je suppose que dans certains pays (la France, par exemple ^^) le gouvernement pourrai "tricher" en refusant de mettre le vote à l'ordre du jour du parlement, mais politiquement ce serait très, très difficile.
Supposant par exemple qu'un pays membre propose de faire élire le Président de la Commission par le Parlement et qu'une majorité du conseil y soit favorable: au lieu de pouvoir tuer l'idée discrètement comme ça s'est fait pendant la Convention, par les anglais notamment, les pays opposés seraient obligés de s'y opposer malgré le lancement de la procédure de vote des parlements nationaux (ou référendums) et de passer ainsi pour les "montons noirs" sur une mesure clairement pro-démocratique. Politiquement, c'est infiniment plus difficile!
Notons que comme pour le TCE, si après deux ans 1/5 ou moins des états n'ont pas ratifiés les modifications le conseil européen se saisit de la question.
(Note: tout ça est tiré de l'article 443)
Il y a également deux exceptions nouvelles: la "Procédure de révision simplifiée" et la "Procédure de révision simplifiée concernant les politiques et actions internes de l'Union" (art. 444 et 445), mais comme elles concernes des modifications relativement mineurs au TCE (passage de l'unanimité à la majorité pour un domaine de compétence notamment), je les laisse tomber ici.
Conclusion: institutionellement, la règle centrale ne change pas: tous les pays doivent accepter la modification. Je le regrette, mais tant que l'UE est une union d'états souverains, c'est la règle. Par contre, des modifications comme le droit d'initiative du parlement ou l'abolition de l'unanimité chez les états rendent le système un peu plus souple.
Passons maintenant au point clé: le contexte politique.
D'abord, je note qu'historiquement, avec la règle de la double unanimité, l'UE ne s'est jamais arrêtée à un traité. Maintenant, c'est vrai qu'à 25 l'unanimité devient de plus en plus difficile à obtenir - l'adoption du TCE en est la preuve...
Avec cette difficulté croissante posée par l'augmentation du nombre de pays, que le TCE soit adopté ou pas, il me parait clair que plus que jamais nous avons besoin pour avancer d'une volonté forte des pays favorables, et ces pays la France en fait partie. Si le TCE est refusé, nous nous mettons en port-à-faux total avec nos partenaires (Allemagne bien sûr, Italie, Espagne...) en rejetant cinq ans de travail des pays estimants que le traité de Nice était un échec; s'il passe au contraire nous préservons la dynamique de la construction européenne, qui pour moi au moins avance lentement mais dans le bon sens.
Par ailleurs, je suis personnellement convaincu que la réforme de l'Union est un cycle vertueux pouvant devenir facilement vicieux: beaucoup des moyens de rendre l'Union plus efficace et plus démocratique sont fédéralistes: augmentation des pouvoirs du Parlement, transformation de la Commission en véritable gouvernement nommé et responsable devant le Parlement, modification des politiques fondamentales autrement qu'à l'unanimité, création d'un "référendum européen" remplaçant les ratifications nationales pour les modifications constitutionnelles... Et pour convaincre les européens de donner plus de pouvoirs à l'Union, il faut rendre l'Union plus efficace et plus démocratique. Les deux buts se renforcent mutuellement, et inversement un revers sur l'un d'entre eux rend l'autre plus difficile.
Le TCE, à travers des mesures déjà discutées, rendra l'Union plus démocratique et efficace, grâce aux nouveaux pouvoirs du Parlement, aux débats publiques du Conseil, à la présidence stable du Conseil,à la nécessité pour le Président de la Commission d'être de la majorité du Parlement, au droit de pétition, ect. Rien que grâce à ça, j'estime qu'il rendra la "prochaine étape" plus facile à négocier.
Le TCE ne garanti donc aucune révision: comme tous les traités européens, il est "conclu pour une durée illimitée". Mais les modifications institutionelles du procédé de révision, même modestes, les facilitent, et surtout le contexte politique après une ratification du TCE serait beaucoup, beaucoup plus favorable à de nouvelles avancées qu'après un non.
Rédigé par : Cédric de J. | 28 mai 2005 à 16:00
DIRE OUI A L'EUROPE c'est DIRE NON au REFERENDUM.
Pour soutenir l'idée européenne, il faut aller voter.
Ne pas s'abstenir et voter NON.
L' Union Européenne fonctionne depuis 60 ans. Nous voulons que cela continue, l'expérience a prouvé qu'elle fonctionne et qu'elle a du succès.
Il y a 20 ans, l'Espagne et le Portugal se joignaient à l'Union. Il y a seulement 10 ans, l'Autriche et l'Irlande s'intégraient à l'Union européenne. Nous pouvons tous être fiers d'une intégration si réussie. Aujourd'hui, la prospérité de ces pays profite largement à tous leurs citoyens et à tous les européens. Nous avons accueilli ces pays en les respectant. Ils sont venus , ils sont entrés à petit pas. Cela fut un total succès. Nous leur avons laissé le temps de prendre leurs marques. Nous avons préparé ensemble, en partenaires égaux, des directives, des règlements et des traités, compatible avec leur développement, progressivement. Nous ne leur avons pas imposé d'emblée, à leur arrivée, une constitution occidentale non renégotiable.
Nous voulons que ce succès continue.
Laissons les nouveaux venus prendre leur marque. Respectons-les. Ne les bloquons pas d'emblée avec une "Constitution européenne" négociée sans eux, sans leur laisser aucune possibilité ultérieure de changer ou d'adapter quoi que ce soit. Une "Constitution pour l'Europe" ? Oui, si celle-ci elle est négociée avec eux, en partenaires égaux , y compris en ce qui concerne les droits fondamentaux. ! Oui, si celle-ci est négociée à égalité entre les grands et les petits Etats ! Oui, après avoir laissé aux nouveaux le temps de s'adapter au contexte européen occidental imposé par le marché unique. Oui, et seulement oui, si ceux-ci souhaitent une "Constitution" !
Refusons le néocoloniamisme des inités ouest-européen !
L'Europe n'est pas seulement un marché unique. Elle est une communauté de valeurs. Pourquoi imposer à tous les pays qui ont déjà signé, ratifé et mis en pratique la Convention Européenne des droits de l'Homme, une "Constitution pour l'Europe" qui ne défend de loin pas aussi bien les valeurs fondamentales des européens ? Oui, ces valeurs sont mieux défendues par la Convention européenne des droits de l'homme et toutes les conventions du Conseil de l'Europe.
Restons modestes, avançons à petit pas. Le Traité de Nice est en vigueur. Négocions l'aménagement ultérieur du fonctionnement des institutions avec tous nos partenaires, à égalité. Eux aussi se sont battus pour rentrer dans l'Union ! Eux aussi veulent que l'Union fonctionne ! Pourquoi aurions nous peur de ne pas les laisser négocier des traités, règlements, directives sur le fonctionnement de nos institutions communes, à égalité entre l'Est et l'Ouest ?
L'Europe ne va pas s'écrouler, bien au contraire ! Apprenons à nous connaître et apprivoisons nos différences. La tolérance n'existe que fondée sur le respect de l'altérité. Construire l'Europe ensemble, c'est découvrir, au delà de nos différences, ce qui nous rassemble. Assurer un futur à nos enfants et à nos petits enfants, c'est assurer le futur de l'Union Européenne. Pour que nos enfants puissent vivre plus heureux dans une Europe réunifiée, encourageons les nouveaux Etats à se développer. Et que les enfants de Bucarest trouvent la même place en Europe que les enfants de Malte de Riga ou de Paris.
VOTER NON, c'est laisser respirer l'Europe ! C'est laisser l'Europe avancer au rythme du souffle de la LIBERTÉ.
Liberté de ceux qui, rappelons-le, il y a quinze ans encore, versaient parfois leur sang pour trouver leur place dans l'Union Européenne.
Rédigé par : Caroline | 28 mai 2005 à 16:02
@Caroline:
> Laissons les nouveaux venus prendre leur marque. Respectons-les. Ne les bloquons pas d'emblée avec une "Constitution européenne" négociée sans eux, sans leur laisser aucune possibilité ultérieure de changer ou d'adapter quoi que ce soit.
Quel argument étrange... c'est la première fois que je l'entend. Tout d'abord, les nouveaux membres étaient représentés à la Convention, et même si leur membres n'avaient pas de droit de vote, leur opinions étaient tout à fait prisent en compte - souvenez vous des crises sur la réforme des droits de votes: la Pologne et l'Espagne avait menacée de tout bloquer, et ce n'est que la chute d'Aznar qui avait débloqué la situation. Par ailleurs, leur gouvernements avaient comme les notres le droit de refuser de signer le TCE, et les négociations intra-gouvernementales qui ont suivies la convention les impliqués tout autant que les états actuels.
Enfin et surtout, ces pays ont tout autant que la France le droit de refuser de ratifier le TCE, et dans au moins deux d'entre eux (dont le plus important et de loin, la Pologne), ils le feront par référendum. Pourquoi voter pour eux par proxy?
> Oui, si celle-ci est négociée à égalité entre les grands et les petits Etats !
Là encore, je ne vous suit pas. Les petits états ont eu beaucoup d'influence dans les négociations sur le TCE, simplement en vertu du fait que leur signatures étaient tout aussi indispensables que celles des "grands". Au contraire, j'aurai tendance à reprocher l'inverse à la convention (où tous les pays avaient une représentation egale!) et aux négociations qui l'ont suivies: comme c'était principalement des négociations entre états et non entre peuples, les petits pays avaient un poids disproportionné par rapport à leur population - et pourquoi un maltai vaudrait il tellement plus qu'un allemand? Mais bon, c'est la conséquence directe d'une UE où la souveraineté réside avant tout dans les états membres.
Rédigé par : Cédric de J. | 28 mai 2005 à 16:35
Pourquoi personne ne dit qu'en réalité beaucoup de français se foutent des nouveaux entrants et n'en veulent simplement pas tout en voulant une europe "française". C'est trop politiquement inccorect ?
Rédigé par : Pierre | 28 mai 2005 à 16:53
@TokiDoki
> Et je crois que le plus gros reproche que je peux
> faire au TCE c'est de ne pas permettre de mettre un
> terme à ça.
Si, en partie. En effet, les délibérations du conseil devenant publique il est plus facile de demander des comptes à nos représentants.
Rédigé par : Yannick | 28 mai 2005 à 17:16
"(d'autant plus que le traité de Nice arrivera à expiration prochainement)"
Seulement si le TCE est adopté ! Sinon il reste évidemment d'application indéfiniment. Le fait qu'il doive être révisé pour l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie est vrai, sauf que c'est déjà fait (une note a été publiée récemment sur Publius pour le signaler).
fraisouille> tu es sûr de ne pas être un peu lourd ?
Rédigé par : Benoit | 28 mai 2005 à 17:17
à propos des nouveaux entrants... ou plutôt à propos de l'élargissement.
Ne pensez-vous pas que les débats d'aujourd'hui sont une conséquence de l'absence de débat public autour de l'élargissement?
Dix pays d'un coup (+ 2 très vite), dix pays qui font peur à proportion de ce qu'on ne les connait pas ("ils sont pauvres, il y a plein de chômage, ils sont devenus ultra libéraux, ils sont corrompus"... choisissez votre cliché).
Et face à celà, une classe dirigeante qui n'a presque rien fait pour présenter les nouveaux et pour expliquer pourquoi on les intégrait si vite (et en particulier pourquoi ils entraient avant d'avoir augmenté leur niveau de vie, faisant courir un risque de concurrence interne).
Le plombier polonais et la masseuse slovaque sont sans doute sortis de ce silence.
Je précise que, autour de moi, les gens qui s'inquiètent de l'élargissement ne sont pas d'affreux jojos haïssant les pauvres et les étrangers. En revanche, ils s'inquiètent et ont l'impression que les choses en Europe se font dans leur dos (est-ce vraiment une impression?).
Il me semble que l'on retombe une fois de plus sur la cassure entre des politiques qui mènent une action qui leur parait évidente et des opinions publiques auxquelles on oublie d'expliquer les évidences.
Bref, que nos partis politiques ont un peu oublié que en politique, avant de gérer, il faut expliquer, convaincre, et emporter le morceau (sur le fond, pas sur les slogans...).
Quel que soit le résultat du vote de demain, l'empoignade actuelle montre ce besoin de débat. S'il y a une réponse politique (une recomposition à gauche serait un élément de clarification) peut-être pourrons-nous sortir du marasme...
Rédigé par : passante récurrente | 28 mai 2005 à 19:06