Dans un peu plus de 48 heures au moment où j'écris cette note, les bureaux de vote ouvriront. A vrai dire, ils seront ouverts demain pour les DOM-TOM situés en Amérique. Et ils fermeront à 20 heures. Car, et c'est, me semble-t-il, une nouveauté de ce scrutin, on aura 2 heures de plus pour voter. De mémoire d'électeur, les bureaux fermaient à 18 heures, sauf dans certaines villes où ils fermaient à 19 ou 20 heures. Désormais, tous les bureaux devront fermer à 20 heures, sauf dans certaines villes (probablement Paris, Lyon, Marseille et peut-être Strasbourg) où vous pourrez voter jusqu'à 22 heures.
Je n'ai pas trouvé d'explication officielle à ce changement, sans doute est-ce un moyen de lutter contre l'abstention, un jour de fêtes des mères où il pourrait bien faire beau ? Ca me paraît une bonne initiative, mais il sera difficile d'en mesurer les effets.
Le 29, allez voter !
Vu que la campagne officielle s'arrête ce soir, les retardaires qui n'ont pas encore publié leur "Pourquoi je vote NOUNI" seront-ils autorisés à le faire demain ?
Rédigé par : Bladsurb | 27 mai 2005 à 08:18
La conséquence de ce report à 22 heures n'est pas anodine : les résultats ne pourront pas être annoncés avant la fermeture du dernier bureau de vote.
Rédigé par : Eolas | 27 mai 2005 à 08:21
Ouf, n'étant pas à Paris, la journée sera moins longue dans les bureaux de vote. Et les résultats ne seront pas donnés avant que le dépouillement ne commence chez moi.
Pour finir, une lettre reçu d'un français de l'étranger:
Le 21 mai 2005
Chers parents,
Chers amis et collègues,
Que vous me connaissiez bien ou moins bien, vous m’avez rarement entendu prendre position sur une question publique. Si je le fais aujourd’hui, c’est parce que je regrette fort de ne pas être en France au moment où le pays entier débat d’une question qui engage tellement notre avenir. Au moins cela me permet-il de vous donner une idée de la manière dont ce débat est perçu hors de France.
Nos voisins ont d’abord regardé avec enthousiasme l’immense succès de librairie du traité, qui leur laissait espérer un débat français passionnant. Nous savons ce qu’il en est : à quelques jours de l’échéance, on continue à entendre des positions tellement opposées sur certains sujets fondamentaux qu’on se demande parfois si nier la réalité pour semer le doute et la peur ne faisait pas partie de certaines stratégies de campagne.
Les arguments ne manquent donc pas, dans un sens comme dans l’autre, et je n’ai pas l’intention de vous en servir de nouveaux. Au moment où le choix se rapproche, il faut s’efforcer d’y voir clair, et je voudrais simplement partager avec vous les trois points de repères qui me servent à me retrouver dans cet incroyable dialogue de sourds.
1. La comparaison doit se faire avec les traités actuels
Le premier point, c’est de ne pas oublier que la question porte sur la différence entre les traités qui existent aujourd’hui et celui qui nous est proposé : sur chaque question que l’on se pose, il ne faut pas seulement regarder quelle réponse propose ce traité, il faut aussi regarder celle qui existe aujourd’hui, et se demander si la nouvelle est plus satisfaisante.
En d’autres termes, préférons-nous l’Europe d’aujourd’hui, purement économique, fondée sur un traité de Nice (durée illimitée, révisable à l’unanimité) que bien des pays garderaient encore volontiers ; ou l’Europe fondée sur le traité constitutionnel ?
Chacun doit apporter sa réponse à cette question. Pour ma part, je crois que sur la
plupart des questions fondamentales, le nouveau traité améliore les choses : l’Europe n’est peut-être pas assez sociale, mais pour la première fois ses règles du jeu le seront sensiblement plus que depuis 50 ans. Elle n’est peut-être pas assez démocratique, mais il est clair que ce texte apporte des progrès et non des retours en arrière. Sur les services publics, les droits des citoyens, la coopération judiciaire, la politique de l’immigration, la protection de l’environnement ou de la diversité culturelle : il n’y a que des progrès (pour des exemples, voir en pièce jointe).
Ces progrès sont-ils trop limités ? L’Europe s’est toujours faite pas à pas, et en réalité à une vitesse extraordinaire quand on regarde le chemin parcouru depuis 50 ans. Au rythme des 20 dernières années (une révision des traités tous les 4 ans), nous aurons bientôt consolidé ces acquis et fait de nouvelles avancées. Et, au rythme où avancent la Chine et les Etats-Unis, il n’y a pas une année à perdre pour faire ce nouveau pas.
L’Europe continuerait évidemment d’exister sans ce traité. Mais elle existerait avec tous les défauts qu’on lui reproche aujourd’hui ; elle resterait un ensemble essentiellement économique, facile à élargir parce que moins approfondi, avec un Parlement faible, et le poids d’un nain politique sans aucune représentation crédible sur la scène internationale. L’Europe ne sera pas parfaite avec ce traité, mais je crois qu’elle sera meilleure, et la France y sera plus forte pour y continuer ses combats.
2. Cette « Constitution » est un traité international qui ne sera ni plus sacré ni plus intangible que les traités actuels, que nous avons revu tous les 4 ans en moyenne.
Quel que soit le nom qu’on lui donne, ce texte est un traité international. Le terme de
« Constitution » est pratique, mais en réalité passablement usurpé et terriblement trompeur.
La rédaction d’un texte faisant la synthèse de 50 années de construction européenne
constituait certes un défi fantastique : bien rares étaient, il y a 3 ans, ceux qui pariaient sur un succès. La méthode retenue pour y parvenir (deux ans de travaux entièrement ouverts au public, par 105 représentants des 15 Etats, dont 2/3 d’élus parlementaires de toutes
tendances politiques) représentait une rupture remarquable par rapport à l’opacité dans laquelle les chefs d’Etat avaient jusqu’à présent négocié les traités actuels ; elle sera d’ailleurs réutilisée pour les révisions. Pour autant, dès l’origine, je n’ai jamais été favorable à l’usage des termes ronflants de « Convention » et de « Constitution. » Mais ce n’est pas la question !
Le fait est que l’Europe n’est pas un super Etat. C’est une association de nations qui ont décidé de coopérer dans certains domaines. Les autres domaines, notamment l’essentiel de la politique économique et sociale, et la politique de l’emploi, restent dans les mains et de la responsabilité des gouvernements. Il n’y a clairement aujourd’hui aucune majorité pour remettre en cause ce choix qui préserve nos nations. Or, entre des nations, le seul acte qui existe, c’est un traité international.
La « Constitution » n’est donc qu’un nouveau traité appelé à en remplacer cinq autres. Ni plus, ni moins. Les dispositions de ce traité ne seront ni plus « sacrées » ni plus difficiles à réviser que celles des traités actuels. Au contraire ! Non seulement ceux-ci, comme tout traité international, étaient de durée illimitée et révisables à l’unanimité, ce qui ne nous a pas empêché de les revoir tous les 4 ans en moyenne ; mais vous savez que des mécanismes de révision simplifiés (par rapport à aujourd’hui) sont prévus dans le nouveau texte, et que pour la première fois, non seulement le Parlement européen sera à égalité avec les Etats pour voter
les lois, mais il pourra proposer une révision du traité lui -même.
Dès lors, toutes les interrogations pour savoir si une « constitution » devrait faire ceci ou cela, que ne devrait pas faire un autre texte, ou si telle ou telle disposition a plutôt sa place dans une « constitution » ou dans un autre texte… auraient du sens au niveau national, mais n’en ont pas pour le débat du 29 mai. Et toute la rhétorique du « verrou » ou du « carcan » constitutionnel est un énorme leurre inventé par le camp de la peur.
3. Quelle France voulons-nous ?
Maintenant que la campagne s’achève et que les camps se forment, c’est cela qui est en jeu : quelle France ferons-nous sortir des urnes dimanche ? Quelle image de notre pays voudrons-nous donner à nous-mêmes, à nos partenaires et au monde ?
Pour les fréquenter quotidiennement, je peux vous assurer qu’il y a chez tous nos voisins, y compris chez les pays prétendument « atlantistes », une immense attente de ce que la France peut apporter à l’Europe. Mais à mesure que s’approche le référendum, leur attente tourne à la stupeur et risque de laisser place à une terrible incompréhension.
Ils sont abasourdis à l’idée que ce soit la France qui puisse rejeter un texte qui renforce son poids de 50% (alors que l’Espagne qui l’a adopté par référendum a lutté des mois pour en rester au traité de Nice qui lui était plus favorable) et dont les principales avancées concernent les domaines qui lui sont chers (et pour cause, puisque c’est elle qui l’a initié et un des siens qui a présidé à sa rédaction) : services publics, protection sociale et environnementale, justice, culture.
Ils croyaient que la France était le pays des droits de l’homme, et ils redoutent de la voir rejeter la charte des droits fondamentaux.
Ils croyaient que la patrie de Descartes et des Lumières était aussi celle de la raison.
Leur déception est immense en voyant un débat médiatique dominé par les arguments les plus irrationnels ; en voyant que le mensonge y prospère d’autant plus qu’on crie plus fort à la manipulation, et qu’il devient presque respectable s’il donne l’occasion (toujours jouissive pour notre fond de sans-culotte gaulois) de dire « merde » aux « sachants. »
Est-ce cela, la France que nous voulons ?
Voulons-nous donner raison à ceux qui croient que notre pays n’est que la patrie des
vacances et de l’arrogance, et qui en verraient une éclatante démonstration si nous cédions à la tentation faire payer nos voisins pour nos problèmes internes, tout en prétendant leur éclairer la route…
A ceux qui luttent contre le projet politique de construction européenne, porté depuis
toujours par la France, et qui seraient tellement heureux de la voir saborder elle-même ce qu’elle a conçu, et se couper d’elle-même de ses alliés.
A ceux qui sont convaincus que la France est le meilleur exemple d’une « vieille Europe » qui ne croit plus en elle-même, obsédée par ses peurs et ses vieux démons, sans avenir, ignorante du reste du monde, et dont il n’y a décidément plus rien à attendre.
Croyez-moi, d’autres pays sont tout disposés à reprendre le flambeau que la France a tenu depuis 50 ans.
Quelle victoire pour eux si notre pays, qui se présente si souvent en modèle, choisissait de se laisser dominer par les extrêmes, les populismes, et quelques ambitieux dont le regard ne porte pas au-delà de l’hexagone.
Quelle victoire si la France préfère Le Pen et Pasqua à Sarkozy et Giscard, Emmanuelli, Besancenot et le PCF à Delors, DSK, Jospin et Voynet !
Non, ce « non » là n’est pas européen. Il est au contraire terriblement hexagonal !
Au terme de cette campagne, une chose est sûre. Que le « oui » ou le « non » l’emporte, la politique européenne devra changer en France. Ce n’est pas l’Europe qui n’a pas été assez démocratique sur les élargissements successifs : ce sont tous nos gouvernements, qui les ont préparés et signés mais ne nous ont rien dit, rien expliqué, rien demandé. Quel que soit le résultat, cette politique-là a déjà perdu. L’UDF, l’UMP, une partie des socialistes, V. Giscard d’Estaing et bien d’autres sont d’ailleurs ouvertement opposés à une éventuelle adhésion de la Turquie, qui sera de toute façon soumise à référendum - si les discussions devaient aboutir.
Ce n’est pas sur cela que nous nous prononcerons dimanche.
Dimanche, nous devrons chacun choisir notre camp, et décider celui qui donnera son nouveau visage à la France.
Si le « oui » l’emporte, ce sera de justesse, sans gloire ni trompettes. Après un tel débat, ce sera un « oui, mais » lourd de sens. Ce sera un coup de semonce, un avertissement qui se ressentira dans toute l’Europe. Et la France sera encore « à bord », sans doute la mieux placée, après ce débat, pour le traduire en actes.
Si c’est le « non » que l’on nous propose, ce « non » hexagonal motivé par les calculs les plus évidents de politique intérieure, ce « non » hétéroclite qui repose sur la coalition de l’extrême gauche et l’extrême droite, ce « non » égoïste qui veut faire payer les autres pour nos difficultés internes, alors non seulement la situation économique et sociale française ne s’améliorera guère, mais il ne faudra plus s’étonner de voir la voix de la France s’affaiblir en Europe et dans le monde.
Et c’est peut-être votre voix qui fera pencher la balance.
Thomas
Rédigé par : Guillaume | 27 mai 2005 à 08:51
Je copie et je transmets à mon carnet d'adresse, à qui je vais demander de faire passer. C'est une belle lettre.
Rédigé par : Praxis | 27 mai 2005 à 08:58
"il n’y a que des progrès (pour des exemples, voir en pièce jointe)"
euh ?
Rédigé par : Bladsurb | 27 mai 2005 à 09:20
ton .1 est éxaspérant
si on ne veut pas de ce qui existe et de ce que propose ce traité, on fait quoi?
on se pend?
ou on arrête de voter (comme le dit raffarin)
Rédigé par : candide | 27 mai 2005 à 09:38
Il faut vraiment peser le pour et le contre.
Voter non peut tout de même avoir la conséquence d'en rester à l'Europe libérale, c'est une éventualité à ne pas écarter tout de même.
Rédigé par : Praxis | 27 mai 2005 à 09:40
candide,
la situation est pourtant claire.
Si vous pensez que le TECE est meilleur que le traité de Nice votez OUI.
Si vous pensez que le traité de Nice est meilleur que le TECE votez NON.
Rédigé par : afouille | 27 mai 2005 à 10:02
J'ajoute que je préfère un traité qui contient du social et de l'économique à un traité qui ne contient que de l'économique.
Il n'y a pour l'instant aucun indice crédible d'une possible renégociation; et, à supposer qu'elle ait lieu, encore qu'elle aille dans le sens de ceux qui voudraient davantage de social.
Donc l'enjeu du scrutin est simple: le 29 mai, il faudra choisir entre Nice et le TECE.
Rédigé par : afouille | 27 mai 2005 à 10:06
La lettre de Thomas est typiquement celle d’un oui-ouiste qui ne veut pas dire qu’il en est un. D’abord il fustige les arguments « irrationnels des 2 camps » puis prétends nous fournir les bases objectives d’une saine réflexion. Procédé utilisé par 99% des journalistes qui ont fait une campagne éhonté pour le oui.
C’est également le procédé de tous les tenants du libéralisme, qui nous présente cette politique (le libéralisme) comme la seule possible, la voie naturelle, celle qui va dans le sens de l’histoire, celle qui s’impose comme 2 et 2 font 4. Tellement fondamentale qu’il faudrait l’inscrire dans la constitution. Il ne leur vient pas une seconde à l’idée que le libéralisme n’est pas une science mais une vulgaire idéologie qui donne toujours raison aux mêmes, c'est le marxisme des riches.
Concernant le point 1. « il ne faut pas seulement regarder quelle réponse propose ce traité, il faut aussi regarder celle qui existe aujourd’hui, et se demander si la nouvelle est plus satisfaisante. » argument rebattu par les partisans du oui, qui occulte complètement le fait qu’on nous demande de valider 50 ans de politique libérale élaborée dans le secret et contre la volonté des peuples. Bref on nous encule et ensuite on nous fait signer un papier disant, ça va continuer comme ça mais avec un peu plus de vaseline cette fois (désolé pour la grossièreté du propos mais c’est bien de cela qu’il s’agit).
Concernant le point 2. Cette « Constitution » est un traité international qui ne serait ni plus sacré ni plus intangible que les traités actuels. Ben voyons, celle là on nous l’avait jamais faites. Il est évident que les rédacteur ont mis le mot « constitution » par hasard, par maladresse. Ca doit sûrement être une faute de frappe. Un traité qui a une durée illimitée et qui ne peut être modifié qu’à l’unanimité des 25 membres est effectivement facilement révisable.
Enfin 3. « Quelle France voulons-nous ? ». La réponse est simple et s’inspire de l’actualité cinématographique. Nous voulons rejoindre tous ceux qui luttent contre l’Empire.
Rédigé par : foxapoildur | 27 mai 2005 à 10:06
foxapoildur,
"Un traité qui a une durée illimitée et qui ne peut être modifié qu’à l’unanimité des 25 membres est effectivement facilement révisable."
Eh bien quoi? Il y a déja bien eu l'unanimité des chef de gouvernement pour l'adopter. Qu'est-ce qui vous fait penser qu'on ne pourrait pas l'avoir pour le réviser? Surtout que la majorité qualifiée suffit pour modifier la partie III.
Rédigé par : afouille | 27 mai 2005 à 10:13
@candide
Si la situation du choix positif n'est pas possible, nous refusons A et B, les deux alternatives qui nous sont proposées, il faut voter pour celle qui nous semble la moins mauvaise et se mettre en situation de proposer une autre alternative.
Si vous pensez qu'il vous sera plus facile de gagner les élections nationales et Européenne et de reconstruire une nouvelle proposition acceptée par les 25 ou 27 à partir de la situation actuelle, votez NON, si vous pensez qu'il vaut mieux partir de la situation proposée par le TECE, votez OUI. C'est aussi simple que cela et c'est le raisonnement de pratiquement TOUT les tenants du OUI. Simplement, ils diffèrent sur les nouvelles propositions qu'ils veulent mettre en place une fois que les 25 auront évolués et que le texte se sera confronter à la réalité.
Le NON affiche déjà les évolutions qu'il veut et nous voyons qu'il n'existe aujourd'hui aucune majorité, même en France, pour soutenir ces alternatives proposées.
Si vous préférez rester dans la situation actuelle pour construire votre majorité avec vos proposition, votez NON, si vous préférez corriger quelques errement de la situation actuelle pour plus facilement permettre une évolution future, votez OUI.
Les deux sont un pari sur l'avenir. Faites votre choix et assumez le.
Rédigé par : egdltp | 27 mai 2005 à 10:19
Mais ce texte n'est il pas deja le consensus par excellence ? N'est-ce pas le meilleur texte qu'on aurait pu avoir ? J'ai cru lire dans ce blog des billets et des commentaires qui disaient ca en tous cas.
Pourquo iles autres auraient plus envie de negocier une fois le traité en place ? Y a t'l un semblant de debut de preuve qui permette d'assurer que nos partenaire seront plus pret a renegocier si le traité entre en vigueur que s'il est refusé ? Moi j'en ai pas vu.
Rédigé par : RilaX | 27 mai 2005 à 10:20
Un foxapoildur qui lutte contre l'empire ; on t'a reconnu, Chewbacca ! Mais est-il nécessaire de crier sur les toits que tu préfères te faire enculer à la niçoise (i.e. sans vaseline) ?
Rédigé par : Damien | 27 mai 2005 à 10:27
@Rilax:
Ce traité est un compromis entre 25 Etats représentés par leur majorité à un moment T.
Nice était aussi un compromis. Si les 25 Etats n'évoluent pas, le traité n'est pas révisé. Si leurs majorités changent, il y a des possibilités pour que de nouveaux items viennent sur la table. Ainsi, Zapaterro a accepté que le TECE soit signé et soumis à ratification ce qu'Aznar refusait.
Ensuite, si le texte du traité montre une incompatibilité avec la réalité politique du moment, un consensus peut se faire jour le modifier. C'est ce qui est arrivé au "pacte de stabilité".
Donc ce compromis d'aujourd'huis peut être remis en cause par une nouvelle couleur soit seulement au Conseil si on reste comme aujourd'hui, soit au Conseil, ou au Parlement ou sur proposition des citoyens si le TECE entre en application. Choisit ton camps. Mais l'homme étant ce qu'il est il est illusoire de croire que ce qu'il a fait un autre homme ne pourra pas le défaire.
Donc traité accepté ou refusé, la renégociation est le fruit des VOLONTES politiques présentes. Pensez vous que les gens préfèrent négocier avec un intransigeant ou avec un pragmatique ? Mais si il n'y a pas de volonté, qui dépend de qui est au Conseil, pour la France changement en 2007, pour l'Allemagne en septembre prochain, et qui est au Parlement, changement en 2009, rien ne se fera.
Rédigé par : egdltp | 27 mai 2005 à 10:38
Sur le site de l'European Policy Centre (basé à Bruxelles, et, ajouteront les mauvaises langues, soutenu par la Commission), la liste de ce qui sera perdu si la "Constitution" n'est pas adoptée.
http://www.theepc.net/TEWN/pdf/668129391_What%20will%20be%20lost%20FR%20-%2018%20May%202005.pdf
Rédigé par : qwertz | 27 mai 2005 à 10:54
Bonjour, et merci pour la qualité de ce site
On entend dire que la voix du non sera discordante car le non est hétérogène. Mais en cas d'une victoire du non, ceux qui auront voté oui par défaut ("je préfère un TCE très imparfait au traité de Nice qui est pire") ne participeront-ils pas au travail d'élaboration d'une autre version du traité à proposer dans les négociations avec les autres états membres ? Et, finalement, un traité plus acceptable pour le non socialiste ne sera-t-il pas suffisant pour trouver une majorité pour voter oui à ce nouveau traité ?
Rédigé par : CL | 27 mai 2005 à 11:15
Ce que je constate c'est bien qu'on veux nous faire peur en nous disant renegociations impossibles, alors qu'il s'agit bien la d'une question de volonté.
Il n'y a donc aucune incoherence a penser qu'il peut y avoir renegociation. Sans prejuger du resultat (plus liberal ou plus social, l'interet de negocier est la), on peut tout de suite arreter avec le "pas de renegociation possible".
Pourquoi les personne de l'instant T ne voudrait plus d'un nouveau traité ?
Parceque le peuple francais aurait refusé celui la ? Le peuple francais n'aurait donc pas droit au chapitre, on repond comme il faut ou on se barre c'est ca ?
Ou alors parceque le traité de Nice reconviendrais a tous les pays a qui ca ne convenait pas ? Un non Francais pourrait refaire apprecier le traité de Nice a ceux qui ne l'aimait pas ?
Ils creent un texte compliqué qui doit avoir valeur de texte fondateur, et ils ne se disent pas qu'un pays pourraient dire non ? C'est vrai qu'il est tellement evident que meme l'angleterre allait voté oui sans se poser de question, ils vont accepter l'euros sans sourciller, et tout un tas de trucs dont ils n'ont jamais voulu, ils allaient le vouloir grace a ce texte.
Non serieux faut arreter. Ils savaient pertinement qu'il etait possible qu'un ou plusieurs non surviennent.
La diplomatie européene serait bien mal en point si il etait impossible de renegocier un texte rejeté par le peuple.
Rédigé par : RilaX | 27 mai 2005 à 11:19
Merci pour l'info. Je comprends pourquoi les soirées électorales ne vont commencer qu'à 21h50, cela dit, les voyageurs du net auront les infos avant, enfin, s'ils ont accès au résultats des dépouillements. Mais c'est pas l'essentiel
Réponse à Thomas. La situation en France et en Allemagne est comparable, toutes proportions gardées, à la crise de 29. Et on voudrait que tout se passe selon une formalité électorale, sans heurt. A mon avis, ceux qui votent Oui on tout à fait le droit de le faire car ils y ont quelques intérêts. D'ailleurs, les vieux, qui se referment sur eux, votent Oui, comme les élites, fermées sur elles-mêmes mais ceux qui ont un oeil sur la crise sociale ont des raisons de voter Non.
Pour moi, c'est du 55 points pour le NON.
Sinon, si l'intérêt est de pousser les gens au votes, c'est le Non qui est boosté. Enfin, c'est ce que disent les analystes. Si la participation est élevée, cela favorisera le Non.
Ce serait dommage que Publius ne termine pas cet européan round par une note où chacun pourra parier.
Rédigé par : Fulcanelli | 27 mai 2005 à 11:21
CL nous sommes 25 Etats à juger ce traité. Et certains veulent votez NON car ils le jugent trop régulateur sur le plan social. Pourquoi veux tu qu'ils votent OUI si ce volet est accentué ?
J'espère bien qu'en cas de victoire du NON, les autres pays vont continuer à voter et que moins de 1/5 des pays le refusent. Ainsi la France, comme les autres qui auront refusé, sera devant le choix : accepter le traité ou sortir de l'Europe politique et sociale : belle victoire du "NON de gauche" non ?
Rédigé par : egdltp | 27 mai 2005 à 11:23
@ Damien
Loooooooooool :o))) aaah j'aime bien quand on rigole au milieu des trucs sérieux. :o)
Rédigé par : pikipoki | 27 mai 2005 à 11:26
egdltp:
Je me suis mal fait comprendre. Je réagissais uniquement sur la situation en France, et particulièrement sur le fameux argument qui dit qu'on
ne pourra pas trouver de consensus *en France* sur un autre projet à cause de l'hétérogénéité du non. Ce me semble un faux argument, dans la mesure où le débat national sur un autre projet à proposer incluera évidemment les partisans du oui qui ne trouvent pas ce TCE génial génial. Et il me semble qu'il y a beaucoup !
Rédigé par : CL | 27 mai 2005 à 11:29
Peu probable. Les nonistes que je connais resteront braqués contre ce texte tant que les marchands de peur (Attac, FN, PC, etc.) leur raconteront que des routiers roumains transportant des plombiers polonais envahissent la France, que les élites leur mentent et sont complices de la mondialisation néo-libérale, etc. On n'est plus dans le domaine du rationel.
Rédigé par : afouille | 27 mai 2005 à 11:45
Mais le problème du texte se juge au niveau Européen !!! Allez voir l'histoire de la rédaction de ce texte. Je ne sais plus où je l'ai lu, sur un journal peut être, mais la partie III est là à la demande des "forces de gauche" présentent à la Convention pour y apporter les quelques modifications qu'à relevé Damien dans son analyse.
Donc qu'une certaine gauche française refuse ce texte est du pain béni pour ceux qui rechignent à accepter ces modifications puisque ce sont les électeurs du camps qui soutienne ces modifications qui les refusent.
Je crois que le soutien au TECE parmis les élites est au moins aussi enthousiaste que celui qui accompagnait le traité de Nice ;-))
Le but n'est pas de satisfaire tout le monde, ce n'st pas possible, il st de trouver un text qui ne fache personne. Ceux qui ne l'accepte pas ne reste pas à la table. Personne n'est obligé de participer à l'Union Européenne. Le TECE est le premier traité qui organise la sortie d'un pays, rien que pour cela les opposants à l'Europe devraient voter OUI. Ensuite, ils gagnent les élections et fond sortir la France de l'Union Européenne. Personne n'a donné ce scénario à M. Le Pen ?
Rédigé par : egdltp | 27 mai 2005 à 11:45
"Peu probable. Les nonistes que je connais resteront braqués contre ce texte tant que les marchands de peur (Attac, FN, PC, etc.) leur raconteront que des routiers roumains transportant des plombiers polonais envahissent la France, que les élites leur mentent et sont complices de la mondialisation néo-libérale, etc. On n'est plus dans le domaine du rationel."
Je repète une partie de mon message sur un autre sujet en discussion :
Les discours de Le Pen et de De Villiers ont bien réussi à distiller le venin xénophobe. Beaucoup de français vont malheureusement surtout voter non parce qu’ils considèrent que tous les maux dont la France souffre sont ou ont été apportés « par l’étranger » (l’Europe, Bruxelles, les Arabes, les Polonais, les Turcs et les Chinois à l’avenir) Oh combien de fois n’aie je pas entendu la petite phrase : Mais ils sont partout, on est plus chez nous !
C’est la faute de l’Europe, il n’y a plus de frontières, c’est la faute de Bruxelles, qui ne fait rien……
Et qu’il y a des français, pour des raisons divers et variés, qui vont renforcer par leur non ces sentiments, cela me désole profondément. Parce que j’ai peur que ces idées xénophobes présents dans tous les pays d’Europe ne fassent tache d’huile…
Et je n'ai entendu aucun ténor des élites du PS parler de ce problème d'une façon concrète et non pas lyrique et des solutions apportées par le TCE.
Pourquoi croyez vous que Sarkosy reste si populaire? Regardez ses propositions...
Rédigé par : margit | 27 mai 2005 à 12:09