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15 avril 2005

Commentaires

Damien

Je me suis fait la même réflexion sur la sur-représentation bordelaise. Bien étrange tout ça.

On nous chache tout, on nous dit rien...

line oleum

COmmentaire d'un francais vivant à l'étranger :

Si l'orgueil et la vanité seraient des gaz, TF1 aurait explosé hier soir !
Vive la FFFrrrrraaaaaannnnnnnnse !

En effet la souveraineté de la France est si importante et si forte qu'on se demande si les 24 (ou 23 UK aussi) ont aussi une souveraineté.

Ce midi j'ai été diné en France au restaurant et je suis étonné du retard de ce pays vis à vis de la Belgique en de nombreuses matières.
EX : notre "moneo" existe de puis plus de 10 ans.
Depuis le début de l'année, j'ai ma carte d'identité européenne et vous c'est dans...ans.

Pas mal pour un petit pays qui pour certains compte pour du beurre !!

Alors la France devrait baisser d'un ton et regarder les autres pays avant de parler .

parquet flottant

je suis content pour toi et ton monéo
mais avec ton monéo, ta carte bleue, ton telephone portable et ton adresse ip t'es une vraie limace.

je crois que les français n'aiment pas trop ça, et moi d'ailleurs, ca me gonfle aussi d'être tout électronnisé, fiché, analysé, classé. et j'ai d'autant moins confiance dans tout ça que je bosse dans le domaine. en plus avec la peur du terrorisme qu'on nous vend à la louche, tout ça est de plus en plus stocké. je suis pas parano, mais bon, ca me gonfle. et tant qu'il y aura du liquide, et ben j'en aurai!

un de mes livres préférés est "ravage" de Barjavel

Frankie

> line oleum & parquet flottant

C'est pas que d'un point de vue technologique.
La couverture sociale et les soins de santé y sont globalement meilleurs qu'en France.

Cela dit, ça n'est encore rien en comparaison des pays nordiques, Suède en tête.
Et qui font aussi nettement mieux dans un paquet d'autres domaines (en vrac: éducation, aide au tier-monde, transparence, démocratie, qualité de vie,...).
C'est bien pour ça que ça fait bien rire quand on parle de modèle social fraaaançais.

amethyste

oui, bon on peut toujours trouver chez n'importe qui un ou deux truc qui est mieux que chez nous, et après, on a prouvé quoi? D'autant plus que l'inverse est également vrai. Mais ça tu ne le mentionnes guère.

Concernant Monéo, mon cas personnel est très simple: en France c'est payant et je ne vois pas pourquoi je devrais payer un droit de cuissage à ma banque pour avoir quelques pièces dans mon portefeuille.

Figure toi que cet automne les banques sont même allé jusqu'à financer un sondage bidon pour faire croire qu'il y avait un vent de fronde en France contre les pièces de monnaie qui s'accumuleraient dans nos poches. Parait que les français ne le supportent plus!!!

Au vu du résultat de Monéo par chez nous, ils ne semblent pas au courant, ou n'ont pas lu le sondage...


Frankie

Oh bien sur que chaque pays a ses particularités, ses points forts, ses faiblesses.
Ce que je veux souligner par là, c'est que de vouloir transposer le modèle social français (comme s'il était unique et le meilleur) à l'Europe vient surtout montrer qu'il s'agit là d'une crainte de l'Europe en tant que telle, une forme de souverainisme de gauche. (non non je ne veut pas assimiler par là tous les non de gauche)

marc

"...confirmer le préjugé des noniens selon lequel seuls les partisans du "oui" en sont réduits à des généralités sur l'Europe [...] et sur le risque d'un "non" français [...], alors que les opposants argumentent, eux, sur la lettre du texte.
"
The trouble with the European constitution is that its opponents are cocksure and its partisans are full of doubt.

Emmanuel

Marc : Heh. Indeed.

mathias jalon

fichtre,
Portelli est en effet beaucoup plus convaincant !
au point de me faire reflechir à mon intention de voter non ; là je ne sais plus ...

amethyste

le problème me semble t'il est que l'europe se construit essentiellement sur des mensonges et des malentendus. Et c'est sans doute ce qui alimente les craintes et la méfiance.

Il y a le discours public, et puis ce qui est effectivement négocié et pratiqué.

Par exemple dire que la constitution est sociale est faux. L'Europe a de tout temps était construite sur des coopérations économiques et jamais de son histoire sur des considérations sociales.

Cela ne signifie par contre nullement qu'elle est spécialement ultra libérale.

Par contre que le traité rend difficile les politiques économiques extrêmes (de gauche ou de droite) et en cela il est intéressant.

C'est cela que l'on devrait dire. Les extrêmes sont rendus difficiles, mais entre les deux tout est ouvert.

L'affaire Bolkestein et avant celle là l'AMI est à mon sens plus la marque d'une absence de contrôle du fonctionnement de l'Europe que d'une orientation en tant que telle.

Je crois vraiment que si nos députés faisaient leur boulot en suivant les dossiers, les travaux des commission et en faisant un lobying efficace pour défendre nos positions, il n'y aurai jamais eu d'affaire Bolkestein.

Un des trucs que je regrette dans la constitution est le poids presque exclusif de la commission pour proposer des lois. Apparemment le pouvoir législatif échappe aux députés européens, ça je ne comprends pas.

Pierre

Etonnant la manière dont on veut qu'un responsable politique 1) consulte le peuple 2) quand il le consulte lui dise quoi voter 3) se fasse critiquer de toutes façons..

Ce n'est pas Chirac de relancer ou de lancer le OUI, Chirac a organisé un referendum donc il ne peut pas vraiment se battre en militant et peut expliquer seulement les conséquences.. Il est "limite" déjà qu'il intervienne comme hier soir.
Les ouitistes attendent du CONTENU pour le OUi de la part d'humains .... Est-ce vraiment que le OUI n'a aucun contenu en lui même et que seul un habillage lui donne quelque allure ??
La logique et le contenu du NON sont expliqués par se défenseurs
Le OUI cherche à représenter certaines personnes

Hé !! les Ouitistes !! Ce n'est pas la queue qui remue le chien !! Avant de trouver des défenseurs et des relanceurs, trouvez d'abord du contenu autre que le NON au NON !!!

Eviv Bulgroz

C'est une inversion.

on a à lutter contre une série d'arguments pas toujours propres venant de gens pas clairs. En gros et en sale :

"Les polacks vont nous piquer notre job", "L'avortement peut être interdit et la peine de mort vont être rétablies (sisi je vous jure que j'y ait eu droit à celui là)", "Le traité abolie pratiquement la démocratie en Europe", "Les retraites des fonctionnaires vont sauter" ,"L'UE c'est presque pire que les USA pour le social", "On va tout délocaliser chez les pauvres qui viennent de rentrer et même le smic deviendra un bon salaire".

Sans compter que l'armée française devient alors gravement inféodée aux américains via l'Otan.

Et, à ma grande consternation, ces arguments "débiles" fonctionnent à donf. Donc avant de parler de mes réticences sur la BCE et de mon enthousiasme sur le reste, faut bien aller au charbon.

Philippe Courtin

Chirac et le non pour voir.

La prestation de Jacques Chirac devant 80 jeunes a démontré l’écart grandissant entre une France populaire peu formée à la complexité et aux ouvertures du monde en mutation et la conviction d’un leader concentré sur un objectif qu’il ne sait plus partager. Mais Jacques Chirac a-t-il su un jour gouverner vraiment ? Cet homme a toujours mené ses politiques intérieures sans les exposer clairement. Sûr de son flair politique il a préféré jouer le clientélisme, le passage en force et l’énoncé menaçant des grands principes à une analyse franche et courageuse des situations. Aujourd’hui la méthode de Jacques Chirac pourrait bien se terminer dans un fiasco électoral sans précédent. Aujourd’hui les Français sont tentés de ne pas reconnaître l’Europe qu’ils ont construite ou plutôt l’Europe que la classe politique a construite sans le leur dire vraiment. Le non qui grimpe dans les sondages est d’abord le non de l’incompréhension. L’Europe devient le symbole de l’inconnu et ne représente plus un espoir de vie meilleure. Pour comprendre l’Europe d’aujourd’hui il faut avoir une lecture du complexe et une vision à long terme, il faut aussi pouvoir faire le lien entre le quotidien et cette grande dimension internationale. C’est sur ce point précis que la politique de Chirac (et des gouvernements de droite et de gauche sous sa présidence) a clairement échoué.
Aujourd’hui la colère gronde et les Français sont tentés par l’aventure. En disant non, ils veulent marquer leur désapprobation de la méthode mais ils veulent aussi tester et défier la démocratie européenne. Dire non pour voir, pour voir si la France compte, pour voir si elle est encore écoutée au risque de comprendre que le jeu est joué et que le destin indépendant de la France n’est plus qu’un souvenir du passé.
Si tel est le cas le cataclysme politique sera immense et le retour à une nouvelle réalité très difficile car la fracture entre le oui et le non aura été profonde.
En réalité ce référendum risque d’être arrivé trop tard. Les circonstances françaises (son propre déficit démocratique) auraient voulu qu’il y ait un contrat limpide, une véritable confiance entre les dirigeants et le peuple français pour négocier ce traité. Nous sommes seulement en train d’en prendre conscience.
Il nous reste 6 semaines pour parcourir ensemble ce chemin que nous n’avons jamais su emprunter.

Bladsurb

Je suis assez d'accord avec cette analyse de Philippe Courtin. Mais j'ai le sentiment qu'un scénario est en train d'émerger :
- le "non" gagne le 29 Mai
- il y a négociation au niveau du Conseil
- les parties "1+2" du TC sont détachées du reste
- le TC réduit à "1+2" est resoumis à référendum en France
- Fabius, Cassen, et Babel451, votent alors pour ce TC Redux, et on peut penser que beaucoup suivront
- le reste, partie 3 et annexes, est signé, comme tout traité, par l'ensemble des chefs d'état

Résultat, le TC est accepté, dans sa totalité, et tout le monde peut proclamer avoir gagné, qui sur le plan pragmatique (le TC est passé), qui sur le plan purement symbolique ("je n'ai pas signé la partie 3", même si ça ne change rien, puisque c'est Chirac qui investi de mon pouvoir l'a signé à ma place...).
Et le cirque pourra continuer, après quelques grand-messes pour célébrer la fin de la crise et des promesses de nouvelle politique et de lendemain meilleur.

Heureusement, certains sites, Publius par exemple, auront permis à certains personnes, moi par exemple, d'enfin s'intéresser et comprendre comment ça marche, l'Europe, entre Conseil, Commission et Parlement, d'où ça vient, toute cette organisation, et vers où ça peut aller.

Et si, de tout ce ramdam, des hommes politiques pouvaient émerger, porteurs d'un enthousiaste européen et capables de le partager, ce serait encore mieux... Mais comme les plus européens sont au parlement, et du coup considérés comme absents de la scène politique française, il y a encore du boulot...

Paxatagore

@Bladsurb : c'est un scénario bien triste celui que vous décrivez, car on pert deux choses : l'idée que le texte s'appelle "Constitution" (qui me paraît symboliquement très forte) et la place de la convention dans le système de révision (on en reste au système des CIG).

Eviv Bulgroz

Cassen votera un autre traité, faut pas rigoler, qd même.

"Contre le nationalisme et le néolibéralisme : la nation. Res Publica 1998 Bernard Cassen. Les partisans de la mondialisation et de l'Union européenne estiment que l'entité "nation" est dépassée et que ses défenseurs sont des nationalistes. Contre cela s'élèvent les voix d'intellectuels qui entendent réaffirmer la pertinence de la nation face aux marchés destructeurs des solidarités et du sentiment d'appartenance collective."

Il est TRES clairement contre l'UE.

Quant à tes spéculations sur la France qui éclaire le reste de l'Europe, je ne suis pas sur que nos partenaires, sans doute par une réaction d'orgueil déplacée, l'entendent de cette oreille :-)

Bladsurb

Le Figaro reprend donc aujourd'hui un scénario un peu semblable (à suivre sur le thread "Publius, point à date").

Quant à Cassen, effectivement, il évoque un scénario de ce genre à la fin de son article du Diplo (2005/02/CASSEN/11908), se félicite que serait alors abandonné la partie 3 (ainsi que la partie 2 !), mais sans dire s'il se satisferait d'un TC réduit à sa seule partie 1. Je suppose que si ce genre de scénario se met en place, il pourra alors découvrir que "la concurrence libre et non faussée" existe aussi dans la partie 1, qu'il faudrait alors aussi nettoyer...

babel451

@Bladsurb
Z'êtes pas fou !
Je ne voterais certainement pas le TC 1+2 en l'état !
Disons plutôt qu'il s'agirait là d'une base de discussion !

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