Comme notre collègue Krysztoff le demandait, voici une mise à jour graphique sur les sondages récents. Je me borne ici à reprendre le sondage CSA dans son historique. Nous disposons en effet là d'une base large avec a priori la méthodologie la plus convaincante (question posée d'intention immédiate). Le sondage IFOP est peu intéressant, la question me semblant mal posée.
Quelle analyse peut-on faire du premier sondage qui donne le non gagnant (avec une baisse assez nette de l'intention d'abstention) ?
La toute première, c'est qu'une chute de 12 points d'une opinion en trois semaines, c'est beaucoup, et qu'on peut légitimement se psoer des questions sur le sondage. Même si la talle d'échantillon et la question posée sont rigoureusement identiques. Il ne semble pas s'être passé dans l'intervalle d'événement brutal expliquant un pareil retournement d'opinion.
La deuxième, c'est que ce transfert s'est fait sans doute d'abstentionnistes ou d'indécis qui ont transformé cette indécision en non. Et donc qu'il y a eu concrétisation d'éléments négatifs incitant à voter non. Ce peut être, comme le disent des commentateurs, le sujet Bolkestein (je monte un comité de ceux qui veulent écrire correctement le nom du commissaire), ce peut être la "grogne sociale". Je ne le crois pas tant que ça. Je crois plus qu'aujourd'hui, le camp du non est plus audible. Il conteste, il est revêche. Il surfe sur le mécontentement. Et qu'il trouve, dans un pays qui est en total marasme, un écho plus favorable que si nous étions en pleine euphorie économique et sociale.
C'est aussi certainement lié à l'absence de grand débat public sur le sujet, télévisé, où l'on parle du fond, de confrontation entre partisans des deux camps. A chaque fois, nous avons un invité du oui ou du non qui débite un texte sans contradicteur, et où on parle beaucoup de sujets annexes au traité, où on ne met pas l'acteur politique en situation de responsabilité. Celà n'aide pas l'électeur, qui n'est pas con, à faire son choix.Il a besoin de voir face à face deux partisans et voir lequel emporte ses faveurs.
Enfin, on peut se dire que les français se sentent globalement favorables à l'idée d'une constitution (en témoignent les chiffres lointains, quand le texte était méconnu et que le débat était faible), mais qu'ils semblent réticents à adopter ce texte-ci. La question qu'on se pose, c'est : pourquoi ? Que lui reprochent-ils, finalement, à ce texte qui reprend, pour l'essentiel, les principes des traités précédents ?
Sur ce sujet, les sondeurs français ne nous apprennent rien. Mais eurobaromêtre oui, dans la dernière version du sondage (PDF, 102 pages) sur le sujet, dont le terrain date de novembre (en pleine campagne interne au PS). On y apprend que, pour les français, vient en tête des motivations la "perte de souveraineté nationale" (23%) avant le "manque d'information" (22%), puis l'opposition de principe à l'Europe (19%), le refus de la Turquie en Europe (19%) à égalité avec le fait que "le projet est trop libéral sur le plan économique" (19%) devant le manque d'Europe sociale (17%).
En bref, pas une raison dominante du non, mais une série de raisons diverses. Certains de principe, d'autres de modalités.
Les sondages CSA (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
J'ai examiné le sondage avec l'oeuil de l'analyste technique boursicotteur.
Ben oui, des mouvements de foule, c'est l'idéal.
La tendance a la baisse pour le oui est ferme, robuste pour parler comme un statisticien. Et une chutte de 14 points en un mois ( pas 12 ), ouarf je prend la vague direct, je vad ( vend ) le oui a fond. Certe le mois prochain on devrait assister a une remontée du oui vers les 55% dans le sondage de CSA ( le pullback des indecis en quelque sorte ). Je ne peus cependant qu'etre optimiste, a tel point que je me demande si le oui va depasser les 30% le 29 mai.
Rapellons aussi que les sondages ont tendance a surestimer les partis dominant et donc ici le oui.
Ce qui n'est pas dans le cour du oui, c'est la campagne. Le niveau d'abstention est élevé et reste tres élevé malgré une chutte de 6 points en un mois. Sur un an, la tendance est a la baisse mais non robuste cette fois ci.
Les gens vont-ils comprendre quelquechose au texte et voter ?
Dans les details, on constate que les plus gros indecis sont les ouvriers et les employés...
Du gros boulot pour les partisans du oui en perspective s'ils veulent pécher dans ce vivier. Il faut plutot en fait parler de descente au fond de la mine pour les pédagogues du oui :)
Certains ici pensent que le texte est bon. Je crois que c'est sans importance pour la majorité des gens qui vont se prononcer sur l'Europe qu'ils vivent. Et l'Europe va mal. La croissance est pourrie, le niveau de vie de la majorité stagne.
Il nous reste a intégrer les 57 milliards de profit du cac et le père Breton: un oeuil rivé sur le taux d'emploi des plus de 65 ans et l'autre sur l'ouverture du capital d'EDF. Il arrive pil poil celui la.
Et quelles réponses peut donner ce texte aux mécontents ?
Aucune.
Allez y avec vos arguments "rationnels" mais ça va etre dur, tres dur.
Allez au charbon les ouiistes !
Rédigé par : Eric | 19 mars 2005 à 00:41
Le fait que "ce texte reprend, pour l'essentiel, les principes des traités précédents" ne change pas grand-chose au choix de vote. Car c'est la première fois qu'on me demande mon avis d'une manière aussi formelle. En votant, on me demande de cautionner aussi bien le passé de l'Europe, ce qui en a été fait dans les 10 ou 20 dernières années, que son avenir. Et c'est l'orientation toute entière qui s'avère peu lisible. Dans le Traité de Rome, la "libre circulation" était proposé pour permettre aux peuples de s'interconnecter si profondément qu'une guerre en deviendrait enfin impossible. Cet objectif a été atteint : une guerre entre membres de l'Europe des 15 (trop tôt pour les 10 suivants, je les connais beaucoup moins) me semble effectivement totalement impossible. Aujourd'hui, le même principe de "libre circulation" est vu par beaucoup de monde non plus comme un rève mais comme un cauchemar, allié à la mondialisation, aux délocalisations forcément néfastes, à la marchandisation de tout, etc.
Aujourd'hui, les arguments des non-istes ("si vous trouvez que le ciel est trop gris, alors vous devez voter non") sont devenus au moins aussi débiles que les arguments des oui-istes ("si vous voulez lutter contre les tsunamis, votez oui"). L'électeur lambda se retrouve avec un texte très technique, long et lourd, dont les intentions semblent pouvoir être interprétées de manière fortement ambivalente, mais dont le manque de clarté illustre aussi le manque flagrant de lisibilité du projet européen lui-même.
Ce qui manque aujourd"hui à l'Europe, c'est avant tout un rève, comme il existe un rève américain, dont on ne sait pas trop en quoi il consiste, mais qui existe indubitablement. Un texte aussi important qu'une constitution aurait pu aider à fonder ce rève. Ce n'est malheureusement pas le cas.
Rédigé par : Bladsurb | 19 mars 2005 à 09:10
Je suis particulièrement amusé du fait que vous avez éprouvé le besoin de retoucher la graphique original de CSA-TMO, lequel comportait un certain nombre d'annotations intéressantes et éclairantes. Personnellement, j'aurais linké sur le pdf de l'institut de sondages qui comporte toutes sortes d'éléments intéressants, tels la concentration du non chez les électeurs proches du PS et du oui chez les amis de Sarkozy ou des Verts (mais pas de notre beauf national Bové), ou bien encore la popularité du non dans la classe d'âge coeur de cible de tous les partis politiques conventionnels. Pour le reste, 800 et quelques personnes, c'est un tout petit peu juste - il faut croire que Le Parisien n'a pas un budget énorme -, on ne converge bien qu'à partir de 1000 personnes - presqu'indépendemment soit dit en passant de la taille de la population totale, 1000 personnes donnent le même intervalle de confiance en France et aux USA.
Quand au point de savoir si les Français se sentent intéressés par l'idée d'une constitution, mais pas de celle-là, il me semble qu'il serait judicieux de garder à l'esprit qu'il n'ont pas voté sur un traité européen depuis l'automne 1992, et qu'en particulier l'entrée des nouveaux pays ainsi que le traité de Nice n'ont pas fait l'objet de référendum. Qui sait si nous n'assistons pas à une addition de mécontentements concernant a) la façon dont l'Europe va depuis une dizaine d'années b) la façon dont la France va depuis quelques années. Toutes les hypothèses sont ouvertes. Je me contenterais de noter qu'apparemment le basculement vers le non depuis novembre est le fait d'électeurs plutôt à gauche.
Rédigé par : bernard1 | 19 mars 2005 à 11:49
C'est quand même marrant l'attitude des partisans du oui...
Dés que le non monte dans les sondages c'est la faute a ceci cela etc....
Ca vous vient pas a l'idée que votre constitution ultralibérale on en veut tt simplement pas????
Vive le retour de la pensée unique!
Rédigé par : NemR | 19 mars 2005 à 12:31
NemR : Donc, selon vous, la montée du non n'est pas "la faute à ceci cela" mais est liée au fait que la constitution serait "ultralibérale".
Pouvez-vous expliquer sur quoi vous fondez cette analyse (pourquoi la montée actuelle du "non" serait lié au caractère "ultralibéral" de la constitution) ?
Rédigé par : marc | 19 mars 2005 à 12:44
Bernard1: Les seules indications pertinantes que j'ai trouvé sur le graphique d'origine, c'était que les deux remontées contretendance du oui suivaient:
1 le vote Espagnol
2 Le vote du PS
Ce qui explique pour quoi les Anglais vont se prononcer en dernier.
Tout les moyens sont bons pour le oui. Rien de tres choquant toutefois. C'est usuel.
La seule chose qui me traverse l'esprit, c'est que le oui a bien du perdre encore 5% a la simple parution de ce sondage.
Ah optimisme ou pessimisme...
Bon battons-nous sur le rationnel :)
Le traité, il dit quoi de la bonne humeur des européens ?
Les partisans du oui feraient mieux de se recycler dans la météo, ils auraient plus de succes en promettant du beau temps. Le timing est bon.
Rédigé par : Eric | 19 mars 2005 à 14:20
bernard1: tu as un lien sur la convergence des sondages ? Je suis tres interesse. Merci par avance,
Laurent
Rédigé par : guerby | 19 mars 2005 à 14:23
laurent,
comme toujours chez les francophones, mieux vaut visiter les canadiens qui sont cent fois plus pédagos et ouverts que la bonne vieille école de l'INSEE, j'ai nommé l'ENSAE. Vas sur:
"http://www.statcan.ca/francais/edu/power/ch13/first13_f.htm"
et promènes toi bien en te souvenant du terme méthode des quotas. En gros les sondages politiques bien faits sur la France ou les US ont une marge d'erreur de +/-3% à 95% de confiance lorsque l'échantillon de personnes qui pensent aller voter est de 1000 personnes.
De manière amusante d'ailleurs à ce propos, Le Parisien a dù publier ce matin un petit communiqué de la commission des sondages signalant que le non et le oui ne pouvaient être statistiquement départagés dans le sondage d'hier, notamment compte tenu de la faiblesse (800 en gros) de l'échantillon de personnes interrogées (notes bien que ce sondage ne dit pas que les 800 pensent aller voter).
Ceci étant, au-delà du résultat chiffré lui-même, chacun comprendra que quand on observe une courbe ascendante pendant des mois et une courbe descendante pendant des mois, un observateur innocent s'attend à ce qu'elles finissent par se croiser un jour, sauf retournement imprévu de situation, tout particulièrement lorsque la somme des deux fait 100. Donc hier, c'est un non-évènement statistique entièrement prévisible et prévu, mais dont le retentissement médiatique aura sans doute pour conséquence que les partisans du oui, et surtout les socialistes, vont devoir, s'ils ne sont pas fous ou inconscients tel cet ancien premier ministre qui n'écouta pas son professeur de mathématiques lui expliquer qu'il n'était pas statistiquement ailleurs que le borgne, sérieusement réfléchir à leur stratégie de campagne, et vite.
Rédigé par : bernard1 | 19 mars 2005 à 14:51
Eric,
sur le graphique d'origine se trouvent 7 indications. Tu peux penser que seules 2 sont pertinentes, ou tu peux penser que seules 2 devraient être pertinentes, et je peux aussi avoir mon opinion là-dessus.
Celà n'a guère d'importance. Ce qui compte, c'est ce que les sondés ont trouvé pertinent, ou si tu préfères quels sont les évènements qui ont influencé la formation de l'opinion des sondés sur la réponse, que ce soit pertinent ou pas. Et là, j'imagine que si on te demandait de deviner dans quel sens chacun de ces évènements (oui en baisse, oui en hausse etc...) risquait d'influencer le sondage, tu donnerais à chaque fois une réponse cohérente avec l'évolution des rapports de force constatée après coup.
Rédigé par : bernard1 | 19 mars 2005 à 15:04
J'ai eu l'occasion de débattre avec un contradicteur sur la constitution lors d'une réunion, (je suis pour le OUI), il est interessant de voir que j'étais obligé d'expliquer la constitution ce qui prenait un cetain temps de parole, tandis que mon adversaire avait deux ou trois arguments bien connus et ne s'occupait que de taper sur ces deux ou trois clous. A temps de parole égal, le oui est perdant car je n'ai plus de temps pour discuter ses arguments, il est nécessaire de changer de stratégie et d'obliger la partie adverse d'expliquer aussi toute la constitution comme je le faisais.
Je me permet de dire aussi que "faire du social", c'est imposer des limites politiques et économiques comme le smic ou le temps de travail hebdomadaire, donc cela impose un concensus de tous les gouvernements.
Rédigé par : ercole | 19 mars 2005 à 15:13
Bernard1 : j'ai juste repris le modèle utilisé lors des premiers points sur les sondages. CSA ne donnait pas, avant, ces graphiques détaillés.
Il n'y a évidemment pas 800 personnes qui disent être sures d'aller voter. On ne leur donne pas ce choix, ce qui explique un niveau d'abstention très haut. Les suffrages exprimés sont d'un niveau de représentativité faible (environ 40), comme pour les sondages précédents. Mais on n'a pas mieux en France.
Rédigé par : versac | 19 mars 2005 à 16:56
Bernard1: Je ne voulais pas dire que Versac aurait du reprendre que les deux seuls evenements que je citais.
Les pires c'est quand meme le CSA qui a oublié de mettre sur le graphique la naissance de mon filleul !
Les sots !
J'ai en effet donné mon opinion et j'ai raison c'est sur, certain, je vois vraiment pas pourquoi je discute en plus pffff.
Ton lien sur statcan est excelent :)
Rédigé par : Eric | 19 mars 2005 à 20:34
Flutte, j'ai oublié un truc:
L'evennement de ce sondage est la rupture de tendance que represente l'ampleur de la chutte du oui. A mon avis c'est pas entierement une "erreur statistique".
Rédigé par : Eric | 19 mars 2005 à 20:41
Eh eh....
Tt simplementpar le fait que je ne evut pas de bolkenstein and co et que cette constitution ne me convient pas.
L'Europe est une belle notion, mais trés pervertie par ce que vous en faites tous aussi mal les uns que les autres!
Rédigé par : NemR | 19 mars 2005 à 22:56
Et quand tu dis vous, NemR, tu parles de qui?
Aussi des gens qui font ce blog?
Tu mets tout le monde (ou disons tous ceux qui argumentent pour le oui) dans un grand sac en disant: "Tous pourris!" ?
PS: "bolkestein and co" càd ??
Rédigé par : Frankie | 20 mars 2005 à 00:41
Oui tous dans le même panier.
C'est certes reducteur mais je crois que cette constitution a au moins le merite de diviser les gesn en plusieurs categories.
Et je pense que cexu qui veulent cette constitution pour notre Europe sont des ultraliberaux qui veulent une Europe du fric et pas des personnes.
Rédigé par : NemR | 20 mars 2005 à 11:18
NemR, merci du compliment et d'avoir enfin décelé mes motivations les plus profondes, en tant que partisan du oui. Ce n'était pas facile de rester masqué aussi longtemps ;)
Bernard1 : CSA indique préalablement à ce graphique deux "événements". La grogne sociale, et la montée du non à Bolkestein. Honnêtement, je trouve ça peu objectif. Je n'ai pas d'indicateur me permettant de mesurer la montée du sujet Bolkestein, même s'il culmine de façon un peu stupide aujourd'hui (mobilisé par qui, déjà ?).
Quant à la grogne sociale, elle peut en effet avoir un impact. Mais je me suis borné à reprendre dans ce graphique les événeemnts directement en lien avec la constitution, et pas les éventuels multiples événements extérieurs au sujet. Celà me semble une voie d'objectivité. (Je vais rajouter le "oui" des verts).
Rédigé par : versac | 20 mars 2005 à 11:35
Bolkenstein
Ce projet a commencé depuis plusieurs années (2001 ou 2002), sans l'arrivée des 10 nouveaux pays, il serait passé assez facilement sans compromettre la constitution, car l'écart entre les 15 pays avait bien diminué et que des précédents avaient déjà eu lieu; Mainenant les écarts socials avec les 10 nouveaux pays est loin d'être négligeable, (leur PIB est à peu prés à 1/3 de l'Europe des 15) et leur imposer même le régime social le moindre des 15 est déjà un criter qu'il est difficile de leur imposer;C'est ici où l'on voit bien la réticence des citoyens, : l'Europe on veut bien, à condition qu'on ne perde rien de nos avantages, et de ne pas payer pour les autres.
C'est en effet aussi exact que les 15 ne veulent pas augmenter leur contribution pour doper les fonds structurels qui seront essentiellement versés aux 10 nouveaux pays.
Comme on dit : la solidarité s'arrête à la tirette du porte-monnaie.
C'est pour une solidarité plus grande entre les européens que je vote oui et pas par esprit d'ultra-libéralisme que certains voudraient m'imputer.
Rédigé par : ercole | 20 mars 2005 à 12:25
Versac,
j'avais parfaitement compris en fait, mais j'étais en désaccord sur la méthode.
Ce que je voulais dire, c'est ceci: lorsqu'on cherche à analyser ou même à prévoir ce que les gens vont penser, on ne doit pas "censurer" - faute d'un meilleur mot - les évènements. Tu penses par exemple que l'affreuse directive n'a rien à voir avec le TC. OK (je ne suis d'ailleurs pas loin d'être d'accord moi-même). Le problème....c'est que ce n'est pas le problème pour moi.
Je suis un prévisioniste parfaitement opportuniste: si les gens pensent - ou si on les poussent à penser - que Bolkestein a un rapport direct avec le traité, c'est ce que je veux savoir ou évaluer.
En économètrie, on appelerait celà un problème de data mining, qui est ce qu'il ne faut jamais faire. Pour expliquer l'opinion des electeurs, à mon sens, il faut commencer par jeter dans l'équation tout ce dont on pense que les électeurs risquent de tenir compte, et voir ce qui sort et non l'inverse qui consiste à rajouter progressivement des variables ( crime de data mining sévèrement réprimé chez les pro) jusqu'à trouver quelque chose qui se trouve passer.
Donc, moi, quand je vois une opinion bouger entre deux dates, je me pose la question de tous les évènements intervenus entre les deux dates et j'essaye d'évaluer s'ils sont susceptibles d'avoir influencé l'opinion, quand bien même je peux éventuellement me dire que les gens devraient comprendre que celà ne devrait pas les influencer, ou que ceux qui essayent de les influencer avec ne sont pas très honnêtes.
Tiens, je vais prendre un exemple particulièrement croustillant (et polémique hihi) : Jospin. Tu te souviens peut-être qu'il avait eu un propos dans un avion sur l'aspect fatigué de Chirac assez tôt dans la campagne (de mémoire février). Et bien, ce jour-là, il a signé sa perte. Terminé. L'election était pliée dès cet instant (vérifies les courbes de sondages, tu verras). Pourtant, on pourrait argumenter assez légitimement que c'est injuste, anormal, que l'electeur devrait se déterminer sur le projet, les capacités du candidat, etc, toutes sortes de bonnes et belles choses. Et bien non, il avait eu un mot déplacé sur les vieux - entre parenthèses, la catégorie en expansion en France et celle qui se déplace le plus aux urnes, on se demande si il avait consulté une fois dans sa vie un expert électoral -, et ceux-ci ainsi que leur progéniture ne le lui ont pas pardonné. C'est comme celà en France et non pas dans un pays idéal peuplé d'être entièrement rationnels. C'est un peu comme si tu vois un cinglé avec une pancarte à Time Square, tu ne te dis pas "il ne devrait pas, comment peut-on croire à des choses pareilles ?". Tu te dis " c'est normal, on est à Time Square, il y a des cinglés".
Voilà. Life is soooooo unfair !
Rédigé par : bernard1 | 20 mars 2005 à 13:34
hehehe
cela montre bien que la question de l'europe se pose enfin ;-)
il faut bien se rendre a l'evidence qu'elle ne fait plus rever, autant il est possible d'accepter des scrifices pour une union avec des pays avec lesquels on a une affinite autant c'est devenu impossible avec la majorite des pays de l'est sans parler de la debilite de la candidature Turc (celle la elle a clairement fait prendre conscience).
rien a foutre du parlement europeens, des lois, de la diplomatie, ce sont des gadgets pour hommes politique, par contre presque rien n'est fait pour favoriser plus les echanges/ la recherche/ le dynamisme. Erasmus commence a viellir, la plupart des outils de dechanges on plus de 20 ans, de moins de moins de jeunes parlent anglais ou allemand !!!!!! houston on a un probleme.
l'europe a perdu sont sens et son utilite.
j'espere que le non va provoquer un electrochoc dans l'euroland et permettre la creation de noyaux dur qui puissent redynamiser tout ca entre eux.
Rédigé par : damien | 20 mars 2005 à 14:02
Le lien http://europa.eu.int/comm/public_opinion/index_fr.htm est précieux, merci .
Rédigé par : babel451 | 20 mars 2005 à 14:26
AU SECOURS, IL SONT DEVENUS FOUS.
Pour tout dire je suis affligé (et c'est bien la première fois sur ce blog) par ce débat sur un sondage QUI NE SIGNIFIE STRICTEMENT RIEN !!!
802 sondés dont 53 % déclarent penser s'abstenir ... Vous pensez que 377 réponses à la question posées (sur le TCE) suffisent à trouver une tendance. Ce sondage est UNE INEPTIE METHODOLOGIQUE.
Pour une enquête d'opinion consultant 1000 personnes, la marge d'erreur est de 3 points. Je vous laisse imaginer pour 400 personnes. La vrai lecture de cette enquête, c'est qu'entre 50 et 56 % des interrogés pensent s'abstenir et entre 40 et 60 % de ceux qui vont voter voterons OUI (ou NON, c'est symétrique).
Et le mieux, c'est qu'avec cela, on ose des analyses "plus fines" du genre : "le NON progresse à gauche" ou autres inepties.
On savait déjà que les sondages ne valaient pas grand choses, mais nos amis les sondeurs viennent d'atteindre des sommets dans le ridicule que je n'osais espérer, même dans mes rêves les plus fous.
Alors chers camarades du NON, cette manipulation (car je ne pense pas que ceux qui exploitent ce sondage ignore qu'il ne signifie rien) n'a pour objet que de relancer la thèse catastrophiste de la crise en cas de victoire du NON. Rien n'est gagné, mais rien n'est perdu, et nos efforts de persuasion doivent être poursuivis. La panique créée autour de ce pseudo évènement n'est qu'un encouragement pour nous, pour faire gagner le NON à cette europe qui n'est pas plus sociale, et vraiment pas la notre.
Rédigé par : Simon | 20 mars 2005 à 15:40
bernard1: merci pour le lien, tres instructif. As-t'on une idee des types de groupes utilises par les sondeurs ? Par age / sexe / ... ?
Rédigé par : guerby | 20 mars 2005 à 20:29
guerby,
Si cela peut repondre a ta question, le sondage BVA montre une preference pour le NON chez les jeunes de gauche possedant un sexe de petite taille.
En effet, l’ouverture de l’Europe aux pays de l’Est leur laisse entrevoir une concurrence tout simplement inacceptable de la part des Polonais qui, rappelons le, ont en moyenne le sexe d’une longueur de 2cm plus importante que les Francais.
Jean-Luc Melenchon qui estime que cette mesure de liberation de l’espace sexuel Europeen pourrait conduire nombre de petit Français a une pratique trop intensive de la masturbation, propose le remboursement de protheses en silicone par la securite sociale. Cette mesure semble cependant entrer en conflit direct avec la regle de concurrence libre et non faussee entre les pays de l’union.
Scandalise par cette nouvelle, Marie-George Buffet qui se felicitait de l’initiative de son nouvel ami de petite taille, demande la mise en place « d’une couverture siliconesque universelle ».
Amen
Rédigé par : Scope | 20 mars 2005 à 21:37
ercole:
C'est pour une solidarité plus grande entre les européens que je vote oui et pas par esprit d'ultra-libéralisme que certains voudraient m'imputer.
Je suis aussi pour une plus grande solidarité entre pays. Mais les négociations ont lieu actuellement sur le budget de l'Europe. L'Allemagne et la France veulent baisser ce budget, ce qui est assez honteux.
Mais cela n'a rien à voir avec le TCE, pour lequel je pense voter "non".
Rédigé par : Media | 21 mars 2005 à 13:18