D'après le seul sondage sortie des urnes effectué par Ipsos Eco Consulting, le oui l'emporte en Espagne par 77 à 80% des voix, contre 15 à 16% de non et 5 à 6% de vote blanc, les votes blancs étant comptabilisés à part en Espagne (les électeurs sont mêmes munis d'un bulletin blanc fabriqué exprès). Ce score des blancs est le double du score habituel aux élections nationales (2 à 3%).
La participation sera d'environ 41%, l'Extrémadure étant le bon élève avec 39,63% de participation à 18 heures, le mauvais élève étant les Iles Canaries, avec 25,94%.
Un tel enthousiasme, ça laisse rêveur ...
Peut-être que les Espagnols ne croient pas à la poule aux oeufs d'or que constituerait le TCE ...
32% des inscrits ont donc voté OUI. Quelle grande légitimité démocratique.
Trêve d'ironie facile, car cela veut dire aussi que la construction européenne peut aussi continuer à rester opaque, technocratique, et peu démocratique. C'esyt donc un grand pas en avant pour le statut quo intergouvernemental.
Rédigé par : SImon | 20 février 2005 à 20:47
@ Simon.
C'est l'argument que reprend P. de Villier également ce matin.
A mon avis, la faible participation ne s'explique pas par le caractère opaque, mais simplement parce qu'il n'y avait pas d'enjeu. Chacun savait que le Oui allait l'emporter.
Dans ce cas là, très classiquement, la participation n'est pas très forte (cf. le référendum sur le quinquennat en France).
Rédigé par : Paxatagore | 21 février 2005 à 07:58
@Simon : Si vous voulez raisonner ainsi, poursuivez votre raisonnement jusqu'au bout. COnstatez que 6,15% des électeurs ont voté contre, ce qui fait un rapport de plus de 4 contre 1 pour le oui.
L'abstention s'explique aussi par des raisons purement internes à l'Espagne. L'europhilie des Espagnols ne fait aucun doute (même le roi est allé voter).
Mais les électeurs du PP rechignaient à offrir une victoire à Zapatero, eux qui ne se sont pas remis de leur défaites qu'ils estiment injuste de mars dernier. CiU aussi a des raisons de bouder car une alliance électorale PSOE-PP les a privé de pa présidence de la Généralité de Catalogne.
Enfin, sur le referendum lui meme, il est vrai que beaucoup d'électeurs se sont sentis noyés dans ce texte si long et ont préféré ne pas donner un avis non éclairé. On vivra la même chose en France, pas de doute.
Rédigé par : Eolas | 21 février 2005 à 10:24
Notons au passage que les Espagnols valorisent les hulletins blancs. Avec un comptage français (c'est à dire excluant les blancs des suffrages exprimés), on aurait un Oui à 82%, et un non à 18%.
Mais il est vrai que la participation est faible, inférieure aux éelctions européennes. C'est une déception pour le gouvernement, et on peut en tirer quelques enseignements :
- une campagne trop courte, peu didactique
- une absence d'enjeu et une certitude sur le résultat, qui fait que la protestation s'est orientée sur l'abstention plus que sur le non
Je me demande par ailleurs à quel niveau a joué le fait que ce referendum était purement consultatif, ce qui n'est que peu soulevé.
Rédigé par : versac | 21 février 2005 à 10:38
les Hulletins blancs ? ;-)
Rédigé par : Paxatagore | 21 février 2005 à 13:32
En Espagne, on parle souvent de hulletins, en effet. Ce sont de drôles de petites bêtes qui prennent la forme de bulletins, et qui se glissent dans une petite enveloppe. Leur présence assez fréquente est fortement liée au fait que la touche H se trouve à coté de la touche B sur un clavier d'ordinateur.
Je pense qu'il y a eu une grande part d'abstention pour cause de désintérêt/manque de compréhension, mais aussi une part non négligeable de protestation de partisans du PP. Il faudra voir ce qu'en donnent des sondages (par définition pas des sondages de sortie des urnes, ahah, pour les abstentionnistes).
Ce qui peut être inquiétant, c'est que ce phénomène de protestation, qui est possible en France, compte-tenu de l'impopularité relativement forte du gouvernement et du président, a plus de chance de s'exprimer par un non que par une abstention.
Rédigé par : versac | 21 février 2005 à 14:31
J'avoue ne pas comprendre l'insistance sur cette abstention, qui dans le cas espagnol, comme dans d'autre cas de referenda (voir le referendum sur la Nouvelle Calédonie en France) traduit un grand degré de consensus dans la population : la majorité des gens ne voient pas l'intérêt de lever le petit doigt pour empêcher le "oui" de passer.
Rédigé par : alexandre delaigue | 21 février 2005 à 18:34
POURQUOI L'ESPAGNE EST-ELLE ENTRÉE SI TARD DANS L'UNION EUROPÉENNE???
Rédigé par : STP REPONDRE. | 02 février 2007 à 15:49