A propos de la tribune Le Bel avenir du Oui, de Nicolas Tenzer, dans le Figaro, signalé par un fidèle lecteur (qu'il en soit remercié).
Drôle d'idée de tancer les socialistes dans le Figaro. A part Laurent Fabius, qui lit l'organe officiel de Serge Dassault ? Peut-être que le parti socialiste est abonné, histoire de surveiller la concurrence. A mon avis, Nicolas Tenze propose une mauvaise voix pour le PS.
Partant d'un optimisme un peu trop béat ("Le oui au référendum national de 2005 devrait faire un meilleur score qu'en 1992."), Nicolas Tenzer estime que ça y est, le parti socialiste est devenu un vrai parti de gouvernement qui s'assume. Il appelle les socialistes à parler du libéralisme ("Concrètement, le libéralisme doit cesser d'y être un mot tabou" - écrire une telle phrase dans le Figaro est une véritable bravade, je crois que les lecteurs du Figaro devraient être morts de rires, du moins pour ceux qui ne considèrent pas le PS comme une bande de trotskistes révolutionnaires qui ne songent qu'à prendre le pouvoir et à empêcher les gens de travailler).
Sauf que la ligne qu'il prône n'est pas vraiment une ligne de réconciliation interne au PS, mais l'idée que le PS ne devrait pas vraiment tenir compte des voix qui se sont exprimées pour le non (ceux "dont la lecture [du traité] était sciemment fausse") .
J'espère sincèrement que le parti socialiste ne s'engagera pas sur cette voix, qui aurait pour effet de gommer totalement l'opinion de ceux qui ont voté non. L'unité du parti socialiste serait durablement compromise si les majoritaires "opprimaient" de la sorte les minoritaires : le PS n'est pas le PCF. Le parti socialiste a également considérablement besoin des voix qui se porteront sur le non, qui viennent de sa gauche et de la gauche de sa gauche, sans lesquels une victoire aux présidentielles ou aux législatives de 2007 n'est pas possible. Autant je crois que le PS doit parler le langage de la vérité et non plus le langage de la révolution, autant je pense que le langage de la vérité ne doit pas être le langage de l'insulte ("sciemment fausse"), ni celui de la chasse aux sorcières.
L'Europe est décidemment devenu un enjeu important au sein de la gauche française grâce à cette constitution, c'est vraiment une excellente chose si cela nourrit le débat sans nuir à l'unité mais ça risque d'être catastrophique si les partisans du oui comme du non se clivent durablement.
Je suis pliée de rire, tu sais le meilleur article que j'ai lu sur Emmanuelli c'était dans le Figaro.........
Rédigé par : Brigitte | 03 décembre 2004 à 21:05
Oui je crois aussi avoir lu une analyse dans le figaro disant que les autres grands vainqueurs étaient NPS et que Peillon et Montebourg seraient les arbitres du duel présidentiable Hollande-DSK. Alors bon, soyons sérieux 10 secondes ... Même Ségolène Royal a plus de chance d'être investie que Hollande (à mon sens). Et puis une alliance Hollande + minorités contre DSK ... Ca relativise le brio des analyse du figaro selon moi
Rédigé par : Simon | 03 décembre 2004 à 23:15
Sauf que Nicolas Tenzer en publie d'autres dans Le Monde ou Le Figaro...
Bref, je trouve dommage que Brigitte soit pliée de rire car son champion connait bien l'économie et ses fonctionnements. Cela l'amène à ne pas avoir peur du libéralisme économique. Certes, il n'est pas comparable à celui d'un Alain Madelin, qui est contre toute forme de régulation. Mais il n'en reste pas moins que DSK a pour ambition de mettre en place une politique permettant de concilier le libéralisme, l'économie de marché et la concurrence avec une certaine justice sociale.
Le problème étant qu'au PS, il ne peut tenir le discours qu'il tient par exemple à des séminaires du Policy Network. Il s'y rend avec une délégation composée, entre autres, de Gérard Collomb (brillant maire de Lyon!!!), de Jean-Marie Bockel (ex(?)Club Gauche Moderne) ou de l'universitaire Canto-Sperber.
Séminaire dans lequel il soutient la politique de l'emploi du Chancelier Schröder et et juge le modèle de l'Etat-providence inadapté (Le Monde 27/02/04).
Je te conseille de lire les livres de Canto-Sperber qui est proche de DSK. Tu verras alors peut-être que les propos de Nicolas Tenzer peuvent avoir un certain écho et qu'un débat sur le libéralisme apporterait peut-être quelque chose au PS... une meilleure connaissance du libéralisme, diabolisé en France et qui, pourtant, stimule la réflexion des partis de gauche en Europe.
Cela évitera aussi les phrases d'un premier secrétaire affirmant: "Le libéralisme est contradictoire avec l'esprit européen." (Le Monde 11/05/04) Moi qui pensait que le libéralisme était d'origine européenne. Quand il a dit cela, je suppose que tu n'étais pas morte de rire?
En cela, je suis d'accord avec Canto-Sperber quand elle affirme que "Se dépendre de la bien-pensance antilibérale si répandue aujourd'hui est la condition première pour ouvrir les immenses chantiers de réflexion qui sont au croisement d'un engagement libéral et d'une forte préoccupation sociale." (Le Débat spetembre-octobre 2004)
Rédigé par : Xavier | 04 décembre 2004 à 13:08
Xavier calme toi, je me suis mal exprimée: ce n'est pas
Nicolas Stenzer qui me fait rire.
Comme dit mon oncle il faudrait acheter plusieurs journeaux tous les jours, on apprend beaucoup dans la
presse d'opposition.
je te remercie beaucoup pour tes conseils de lecture,
DSK cite Monique Canto-Sperber dans la flamme et la
Cendre. Tu vois je lis un peu!
Rédigé par : Brigitte | 04 décembre 2004 à 17:07
juste un truc en passant, je commence tout juste à lire le blog, voie c'est avec un E à la fin dans ce sens là, ou alors il y a un jeu de mots ;-)
Rédigé par : gilgam | 05 décembre 2004 à 11:31
Je suis d'accord avec Xavier, le debat gagnerait en interet si une partie du PS arretait d'utiliser des cliches demagos datant de 1917 ("Le Patronat etrangle les Ouvriers").
Je suis plus interesse par savoir comment garder notre modele europeen (protection sociale) alors que notre continent vieillit et perd en competitivite (je ne vais pas tirer sur l'ambulance des 35 heures).
Rédigé par : Thibault | 06 décembre 2004 à 19:15