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27 novembre 2004

Commentaires

Xavier

Montesquieu a été mal interprétée en France par nos juristes et du coup par la science politique, qui se détachera progressivement de l'enseignement de droit constitutionnel pour devenir plus autonome (mais c'est un autre débat...).

La tradition juridique française beigne dans la séparation des pouvoirs... qui n'existe pas.

Montesquieu dénombrait trois puissances (c'est son propre terme) ou trois fonctions selon les termes de Paxatagore (bravo! je trouve que c'est d'ailleurs plus explicite).
C'est 3 puissance sont, comme l'a rappelé Paxatagore, la puissance exécutrice, la puissance législative et la puissance de juger. Le pouvoir est constitué de ces 3 puissances. Le but, pour Montesquieu, est d'arrivé à un système qui empêchera l'une de ces puissances d'abuser du pouvoir. Pour résumer, aucune de ces puissances ne doit totaliser le pouvoir.

Monstesquieu affirme que "par le mouvement nécessaire des choses, ces trois puissances sont contraintes d'aller, elles seront forcées d'aller de concert."

Si l'on comprend ce schéma complexe, on comprend mieux nos constitutions, texte distribuant des puissances entre plusieurs institutions (ou organes pour reprendre le terme de Paxatagore) en vue d'organiser le pouvoir. En France, par exemple, le Gouvernement a des compétences dans les 3 puissances.

La théorie de la séparation des pouvoirs est donc une caricature de la pensée de Montesquieu. Cette théorie n'est même pas un idéal-type vers lequel il faut tendre.
Cette erreur manifeste est un héritage de nos constituants révolutionnaires.

Je rejoins donc le raisonnement de Paxatagore quand il affirme qu':"il importe que celui qui définit la politique ait les moyens de légiférer, mais aussi ceux d'exécuter sa politique."

Mais je défends Monstesquieu qui n'est pas à l'origine de cela. Nos constitutants révolutionnaires, à l'instar de Sieyès et de son discours du 2 thermidor an III sur la séparation des pouvoirs, ont mal interprété et Monstesquieu et les institutions britanniques et américaines (peut-être qu'ils ont traduit power par pouvoir...;-) par exemple, dans le domaine des théories des relations internationales, balance of power est souvent traduit par équilibre des pouvoirs alors que c'est équilibre des puissances... mais bon je dérive.)

J'espère que mon propos n'a pas été trop confus et amène quelque chose (même modeste) à cet échange.

J'attends avec impatience la suite!

(Un petit lien sympathique sur les erreurs du droit constitutionnel français: http://www.droitconstitutionnel.net/erreurs.htm)

Paxatagore

la parenthèse s'est glissée dans le lien. Le site est le suivant :

http://www.droitconstitutionnel.net/erreurs.htm

thierry guitard

>>voir les commentaires sous ce post, qui à mon avis traduisent bien l'incompréhension manifeste des Français pour la spécificité du débat judiciaire : je commente donc en remarquant que selon Saint Just , le pire ennemi du peuple c'est lui même et que comme il n'y a pas de peuple européen, le peuple français ne risque rien ! sauf de la part de celui qui considère que la compréhension du "débat juridique" impose des limites à la démocratie , carl schmidt ??? peut être parler d'idéologie à propos de droit écrit ou de droit romain va très loin mais en quoi la common law est-elle naturelle ? enfin, une trace qui a son importance de la "séparation" dans le droit français est le droit administratif et l'existence du conseil d'etat ; il y a deux ordres juridiques en france le judiciaire et l'administratif et une distinction ( dont la convention montre la pertinence ) entre réglement, décret et lois d'où les célèbres décrets-lois de triste mémoire ; bref, il faut donc supprimer dans un état de droit les juridictions administratives ?

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