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« le conseil constitutionnel exige une révision de la constitution | Accueil | Les actes juridiques de l'Union »

21 novembre 2004

Commentaires

alexandre delaigue

Très bon post. Une petite remarque : la position de "l'harmonisation fiscale" est tout aussi intenable pour les français que celle de la "concurrence fiscale". Dans les deux cas cela implique pour la France une réduction de sa fiscalité que ses gouvernements sont parfaitement incapables de mettre en place. On a l'impression que "harmonisation fiscale" est pour les socialistes un mot magique qui signifie que l'Europe entière va adopter le niveau de fiscalité français, alors qu'elle n'en veut pas. Mais que ce soit par la négociation (l'harmonisation) ou la concurrence, de toute façon la France se trouvera en difficulté sur ce point; elle ne pourra même pas espérer bloquer les négociations puisque cela amplifiera la concurrence!

socdem

Très bon post.

Montebourg est gonflé lorsqu'il parle de désillusion des électeurs si le PS fait des choses différentes dans l'opposition et au pouvoir : Ce sont lui et ses amis qui taxent de traitres ceux qui cherchent les voies d'un socialisme pragmatique.
Le titre de son article est d'ailleurs une pique anti-DSK, celui-ci ayant parlé des centristes, potentiels électeurs de gauche à un deuxième tour présidentiel...

versac

L'article de Rifkin est en fait surtout un condensé de son dernier liver : the européen dream. Passionante analyse, que je ne peux que recommander...

http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/1585423459/171-0742594-5108203

Olivier Rey

Du même Montebourg, il faut lire l'éloge d'Edgar Faure qu'il a faite en 1993, dont voici quelques extraits :
"Et vous, progressistes de gauche, comment oser vous plaindre que vos idées, intelligentes, aient été appliquées par un homme qui, lui, savait les mettre au pouvoir !
Parti Radical. MRP. UNR. UDF. UDR. RPR. RGR, peu importe !
Ce sont les partis qui tuent les convictions et brident l'imagination. Ce sont des machines à fabriquer des disciples et à les désespérer. Edgar n'était le disciple de personne et n'en a enfanté aucun."

Amusant non ?

Plus sérieusement, j'étais jeudi dernier à une réunion fédérale PS du Nord Isère à Bourgoin Jallieu. Pour la première fois depuis quelques années (je suis adhérent discret), j'avais l'occasion de voir de visu des représentants de NPS et de Nouveau Monde.

Or, j'étais trés surpris de constater que loin des discours enflammés auxquels je m'attendais de la part des partisans du non, j'ai assisté à des commentaires d'articles confus, embrouillés et pour tout dire assez mornes qui me rappelaient certains exposés laborieux de mes lointaines premières années de droit constitutionnel à l'université.

Avec des arguments que les partisans du oui (Moscovici, Soulage...) n'avaient parfois même pas besoin de reprendre tant ils s'écroulaient d'eux-mêmes sous les étonnements de la salle.

Deux exemples :

- la constitution remettrait en cause la laïcité et la loi de 1905 (rien que ça) car elle explique l'expression religieuse est libre dans les lieux publics, et donc empêcherait des lois contre les signes reli

Olivier Rey

Du même Montebourg, il faut lire l'éloge d'Edgar Faure qu'il a faite en 1993, dont voici quelques extraits :
"Et vous, progressistes de gauche, comment oser vous plaindre que vos idées, intelligentes, aient été appliquées par un homme qui, lui, savait les mettre au pouvoir !
Parti Radical. MRP. UNR. UDF. UDR. RPR. RGR, peu importe !
Ce sont les partis qui tuent les convictions et brident l'imagination. Ce sont des machines à fabriquer des disciples et à les désespérer. Edgar n'était le disciple de personne et n'en a enfanté aucun."

Amusant non ?

Plus sérieusement, j'étais jeudi dernier à une réunion fédérale PS du Nord Isère à Bourgoin Jallieu. Pour la première fois depuis quelques années (je suis adhérent discret), j'avais l'occasion de voir de visu des représentants de NPS et de Nouveau Monde.

Or, j'étais trés surpris de constater que loin des discours enflammés auxquels je m'attendais de la part des partisans du non, j'ai assisté à des commentaires d'articles confus, embrouillés et pour tout dire assez mornes qui me rappelaient certains exposés laborieux de mes lointaines premières années de droit constitutionnel à l'université.

Avec des arguments que les partisans du oui (Moscovici, Soulage...) n'avaient parfois même pas besoin de reprendre tant ils s'écroulaient d'eux-mêmes sous les étonnements de la salle.

Deux exemples :

- la constitution remettrait en cause la laïcité et la loi de 1905 (rien que ça) car elle explique l'expression religieuse est libre dans les lieux publics, et donc empêcherait des lois contre les signes religieux dans les écoles publiques.
Bon, il se trouve que d'une part l'orateur (Delapierre, responsable national de nouveau monde quand même !) a étonamment confondu lieu public et établissement public, ce qui n'a rien à voir. Et que d'autre part, il se trouve que le texte cité est une copie d'un texte européen sur les droits de l'homme de 1954, sur la base duquel la cour de justice européenne a rejetté , au printemps, un pourvoi contre la loi française sur les signes ostentatoires à l'école !

- la politique étrangère de l'Europe passerait sous la coupe de Bush, car un article prévoit qu'elle doit être compatible avec l'OTAN, ce qui entraînerait l'alignement de la France sur l'OTAN.
J'ai cru sur le moment avoir mal entendu, mais non : l'orateur avait tout simplement "oublié" que la France est membre de l'OTAN depuis l'aprés-guerre, qu'elle avait été au Kosovo dans le cadre d'un mandat de l'OTAN, et qu'être dans l'OTAN n'avait rien à avoir avec s'aligner sur les USA ou alors comment expliquer la position de la France, de l'Allemagne ou de la Turquie durant la guerre d'Irak ?

Sans vouloir faire trop long, ces deux exemples parmi d'autres suffisent pour montrer qu'il y a un décalage manifeste entre les vraies raisons pour lesquelles des militants du PS s'apprêtent à voter NON et celles qui sont avancées comme prétextes, car je ne crois pas les orateurs du non aussi incultes que cela.

Ils sont tout simplement prisonniers d'une équation compliquée : leurs leaders, qu'il s'agisse de Fabius, Emmanuelli, ou même Mélenchon, ont tous pris part à tout ou partie de la construction européenne depuis 20 ans (y compris Maastrich, Acte Unique, Euro, etc.) et de la politique du PS depuis 20 ans.
Rappelons aussi que Montebourg, Peillon et cie ont "grandi" dans le PS jospinien et qu'on ne les a pas entendu alors se manifester fortement contre la politique gouvernementale ni l'orientation du parti.

Or, ils ne veulent pas assumer ce revirement spectaculaire de leurs positions, et avouer qu'ils remettent en cause de fait toute la politique socialiste et mitterandienne depuis 1983, qui les a largement servi et dont il se sont largement servis.

Il faut donc faire semblant de découvrir un texte porteur de dangers nouveaux ou inédits, voire , comme les fabiusiens, de dénoncer un traité certes sans grandes aspérités, mais qui aurait le tort d'être "gravé dans le marbre".


Jacques Terrenoire

L'année dernière, lors une conférence sur les pratiques de relations sociales aux Etats-Unis, au Japon et en Europe, j'ai constaté qu'alors que les Européens discutaient sans fin sur la réalité d'un modèle social européen, pour les participants américains et japonais, la réalité de ce modèle ne faisait aucun doute... Dans ce débat sur la Constitution Européenne, il est donc intéressant de voir ce qu'en pensent des citoyens américains. J'ai trouvé ce débat sur DailyKos, un blog "libéral" très fréquenté. On n'est pas obligé de tout lire, mais c'est éclairant. En voici quelques extraits :

"The new EU constitution, currently being considered by the member states... should also serve as an inspiration to progressives around the world. It bars capital punishment in all 25 nations and defines such things as universal healthcare, child care, paid annual leave, parental leave, housing for the poor, and equal treatment for gays and lesbians as fundamental human rights... It is the first governing document that aspires to universality, with rights and responsibilities that encompass the totality of human existence on Earth."

"On the whole, the EU constitution is a remarkable document and should it be ratified would be watershed in human history"

Pour en lire plus :

http://www.dailykos.com/story/2004/11/17/112346/71

Jacques Terrenoire

Précisions concernant mon message ci-dessus : quand je qualifie DailyKos de blog "libéral", c'est au sens américain, c'est-à-dire progressiste. Ce blog est visité par des centaines de milliers de personnes. Il a joué un rôle important dans la mobilisation pour Kerry et semble être un des nouveaux lieux de la vie politique américaine.

Voici la traduction des deux passages précités :

"La nouvelle constitution de l'Union Européenne actuellement envisagée par les états membres... devrait servir d'exemple pour les progressistes du monde entier. Elle interdit la peine capitale dans les 25 pays, et institue comme droits fondamentaux des choses comme la couverture maladie universelle, la protection de l'enfance, les congés payés et parentaux, le logement social, l'égalité de traitement des gays... par sa simple existence, ce document fait de l'Union Européenne le leader mondial dans le débat sur les droits de l'homme. C'est le premier document constitutionnel qui vise à l'universalité, avec des droits et des responsabilités qui englobent la totalité de l'existence humeine sur Terre."

"Dans l'ensemble, la Constitution de l'Union Européenne est un document remarquable qui, s'il était ratifié, marquerait un tournant dans l'histoire de l'humanité"

Brigitte

C'était prévisible A Montebourg garde ses positions, là ou l'on ne comprend plus c'est qu'il refuse les progrés.
je dis ça par rapport au passage consacré aux hommes
politiques qui ont exprimés un refus ou des réticences
lors des différents traités.
Je cite DSK dans son OUI: lettre ouverte aux enfants d'Europe
"Avec le traité constitutionnel, après 50 ans de détour,
l'objectif des pères fondateurs est en passe de se réaliser et l'objection initiale de P Mendès-France est
levée: la commission va devenir le gvt démocratique de
l'union. Son président sera issu de la majorité parlementaire, il sera responsable devant le parlement,
il sera le 1er ministre de l'Europe. Les commissaires
seront chosis par lui: demain, sur une liste encore fournie par les états membres; après demain c'est la logique, sur une base strictement politique, se muant ainsi en ministres du gvt économique de l'Europe."
D'autre part j'approuvre les propos de Socdem d'autant
plus que DSK a une vision de l'Europe et que son OUI est
un point de départ et en aucun cas un point d'arrivée.

Paxatagore

C'est beau le militantisme. On voit la vie en rose :-).

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