Moins de monde que prévu à cette reunion de ma section, alors que la plupart des reunions sur le thème du traité contitutionnel font habituellement le plein dans les différentes sections socialistes du Rhône.
J'y présente le oui en compagnie d'un autre camarade, prof de droit européen de son état, le non étant présenté par l'un des têtes de pont locales des Fabiusiens.
Sans passer sur le détail des arguments développés par les uns et les autres, un constat : Le sujet divise fortement.
Les militants du non étaient très virulents et surtout très franco-français. Quelques injures ont fusées vis à vis de socialistes de divers pays. Inquiétant lorsqu'on sait que la politique a vocation a s'européaniser de plus en plus et que le socialisme puisse ses racines dans l'internationalisme. Une tentation donc, non pas de repli sur soi comme le disent certains, mais plutôt de rêves de France guidant les autres nations sur le chemin de la vraie raison, qu'ils ignorent les pauvres.
Au milieu des habituels tenants de ce genre de discours quelques vraies inquiétudes du peu de militants indécis, inquiétudes que nous avons tenté de dissiper de notre côté. Un texte de 704 pages ce n'est pas aisé à saisir mais celui-là contient une bonne part de notre destin et notre identité d'européens. C'est ce que nous avons tenté d'expliquer à nos camarades, de parler des nombreuses avancées politiques et sociales de ce traité et de l'espérance que suscite la grande aventure de l'Europe.
Enfin une sortie de réunion houleuse, l'intervenant du non, habituellement homme charmant, s'en est pris à un jeune militant, l'accusant d'être méprisant et un membre du MJS s'est ému de l'évocation au cours de la reunion des magouilles fréquentes pratiquées dans les jeunesses socialistes. Un militant du oui a déclaré qu'il refusait de mêler sa voix à celle de Le Pen tandis que quatre partisans du non l'accusaient de frayer avec Madelin et le MEDEF. Ambiance...
Bref, pas très serein tout ça, quelques idées mais beaucoup de faux procès. Dommage. Vivement le 2 Décembre, lendemain de la consultation interne des militants socialistes, qu'on retrouve de la sérénité. Espérons que celle-ci soit marquée des couleurs de l'Europe.
ta note est très interessante Romain parce
que tu nous plonges à l'intérieur d'une réunion de section, lieu que beaucoup d'entre nous ne connaissent pas pour différentes raisons,bien sur beaucoup partagent tes inquiètudes surtout quand ils
voient les argument échangés, ils ne comprendrons jamais les partisans du NON,
mais le problème c'est que tous ces gens ne
votent pas le 1er décembre et sont consternés de voir que ce sont 120 000 militants qui décident.
et sur ce sujet il y a je pense une réfexion
à faire pour le PS.
Rédigé par : Brigitte | 16 novembre 2004 à 18:28
C'est tout l'avantage d'être militant (rires)
Plus serieusement je comprend celà, en plus quant on voit que les sympathisants (Pas les militants mais les sympathisants) sont trés pour ce traité constitutionnel c'est rageant.
En tout cas je voulais vous faire partager une tranche de ce que vivent les socialistes pro-oui en ce moment.
Rédigé par : socdem | 16 novembre 2004 à 20:12
OUI Romain mais si le Parti socialiste
souhaite elargir sa base il faudra faire des
efforts pour que le scénario 2002 ne se reproduise pas.
Rédigé par : Brigitte | 16 novembre 2004 à 20:24
Justement Romain comment expliques-tu cette dichotomie entre sympathisants et militants ?
Les militants qui sont contre le traité côtoient-ils si peu les sympathisants ?
Rédigé par : Scalp' | 16 novembre 2004 à 21:04
Moi je suis de plus en plus convaincu que les morceaux seront impossibles à recoller en cas de victoire du Non.
Mais si le PS splite, au risque de jouer la politique du pire en adaptant les arguments des anti-traité au fonctionnement d'un parti (la "crise salutaire", tout ça...), je pense qu'une redistribution des cartes sera peut-être une bonne chose.
Un DSK et un Mélenchon sont irréconciliables. Une synthèse entre carpe et lapin est elle vraiment souhaitable ? Et dans quel but ?
Rédigé par : Hugues | 17 novembre 2004 à 00:06
Brigitte: Je n'en disconvient pas.
Scalp':Ce n'est pas une dichotomie entre tous les sympathisants et tout les militants, les partisans du non sont plus forts chez les militants que les sympathisants notamment pour deux raisons: La premiére c'est que le traité est aussi un prétexte pour Fabius et les courants minoritaires pour tenter d'asseoir une domination sur le parti, la deuxiéme est leur tendance à culpabiliser vis à vis de l'extrême-gauche, à avoir peur de ne pas être vu comme "assez" à gauche.Avec des copains on appelle ça le complexe du gauchométre (Inspiré du soulométtre de Maupassant)
Hugues:Des fois je me dit qu'une scission permettrait une claire distinction entre le socialisme européen et réformiste d'un DSK et le socialisme presque populiste d'un Emmanuelli.
Au moins on serait fixé.
Puis je me dit que la division de la gauche, ce n'est jamais bon pour elle-même.
Ce qui nous divise au PS est souvent moins fort que ce qui nous rassemble mais c'est vrai qu'il est saoulant dans un parti pro-européen comme le notre d'avoir une aile qui dit systématiquement non à toute avancée européenne.
En tout cas il est sur que je ne voterais pas non, même si le PS en donne la consigne suite à une victoire des partisans du rejet du traité et nous sommes pas mal dans ce cas.
Rédigé par : socdem | 17 novembre 2004 à 09:47
Je me demande ce matin si les militants socialistes ont tirés les leçons d'avril 2002. dans LIBE ce matin: "Il y a quequ'un qui ne devrait pas etre dans cette salle,
(militant de base)."Car il devrait etre à l'Elysée. Parce qu'il y a 2 ans les gens ont
votés comme des cons. Et ils s'appretent à faire de meme".
je rappelle à ce militant que c'est 120 000
socialistes qui vont s'exprimer et non la
totalité des gens de Gauche.
Donc il faut assumer ce référendum jusqu'au
bout.
Rédigé par : Brigitte | 17 novembre 2004 à 10:43